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En Pologne, loin de la crise

Publié le 13 septembre 2011 par Copeau @Contrepoints

Quand la Pologne rejoignit l’Europe, nul ne croyait en son avenir. Pourtant, le revenu par habitant a triplé en vingt ans et la croissance résiste à la crise. Les effets d’une politique d’obédience libérale qui ne s’est pas aventurée dans la « relance » budgétaire.

Par Guy Sorman, depuis Wroclaw, Pologne

En Pologne, loin de la crise

Forum culturel européen à Wroclaw : des artistes et des intellectuels, venus de toute l’Union européenne pour trois jours de débats et spectacles. De Paris à Varsovie et Wroclaw, aucun contrôle d’identité : un grand bonheur quand on se souvient jusqu’en 1990, du franchissement du rideau de fer. Wroclaw, avant 1945, fut Breslau et allemande : l’architecture ne ment pas. Mais les Polonais se sont appropriés la ville et les Allemands ne la revendiquent plus : l’Europe dissout les rancœurs historiques.

Le Président de la République polonaise m’assure qu’il a lu en prison La solution libérale, publiée en France en 1984 et en polonais sous forme de samizdat, la même année. Et Donald Tusk, Premier ministre, l’avait traduit. Histoire vraie ou reconstituée, peu importe : il semble qu’avec Jean-François Revel, nous eûmes alors une influence en Europe communiste, qui nous échappa à tous les deux. Quand la Pologne rejoignit l’Europe, nul ne croyait en son avenir : « Les Polonais n’avaient pas l’esprit d’entreprise, ils avaient été émasculés par le communisme, etc. » Eh bien, le revenu par habitant a triplé en vingt ans et la croissance résiste à la crise. Effet de rattrapage économique ? Sans doute. Mais aussi une gestion prudente par un gouvernement d’obédience libérale qui ne s’est pas aventuré dans la « relance » budgétaire.

Et à Wroclaw, tous les intervenants parlaient une langue commune : l’anglais. Le français a quasiment disparu de Pologne en une génération. C’est dommage, mais l’essentiel n’est-il pas de se comprendre ?

« Vive la Pologne, Monsieur ! »,  ainsi le républicain Charles Floquet avait-il interpelé Napoléon III  qui refusa de secourir les insurgés indépendantistes de Varsovie en 1860. Floquet avait raison (d’autant que mon grand-père polonais, au cours de cette insurrection, eut les deux bras brisés par des cosaques ).

Vive la Pologne et aujourd’hui, Merci la Pologne, qui ravive le goût de l’Europe.

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