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Le 9ème art fait toujours débat.

Par Manuel Picaud
La bande dessinée est elle un art ? Non, à en croire le philosophe Alain Finkielkraut interrogé par Catherine Calvet et Béatrice Vallaeys pour Libération en fin janvier dernier. Voici un extrait sachant que l’article est sur le site de Libération :
« Que pensez-vous de la BD ? Si je vous en dis du mal, vous me répondrez, comme pour le rap ou la techno, «tu n’y connais rien, cette scène est d’une richesse et d’une variété extrêmes». Mais il y a tant de livres à lire, de toiles à admirer, que je n’ai pas de temps à perdre pour ce qu’on appelait autrefois les illustrés. La beauté des livres, c’est qu’ils sont sans images et qu’ils offrent ainsi libre carrière à l’imagination. Quand on me raconte une histoire, j’ai besoin qu’on me donne à penser, qu’on me donne l’envie d’interrompre ma lecture et de lever la tête, pas qu’on dessine pour moi les héros. Mais les enfants gâtés veulent rester des enfants. »
Evidemment, même si j’assume d’être un grand gamin, je ne partage pas cette pseudo analyse. Accepter de porter un jugement sur quelque chose qu’on reconnaît franchement ne pas connaître n’est pas à l’honneur du philosophe. De fait, il véhicule de simples préjugés dont nous savons qu’ils mènent à tous les extrêmes. On en attendait mieux d’une personne sensée réfléchir sur la société et prendre le recul nécessaire avant de s’exprimer. Je crains que ce faisant il ait froissé non seulement les lecteurs mais aussi les auteurs.

Le président de l’Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée, Jean-Christophe Ogier a publié une lettre ouverte accessible sur le site de l’ACBD. En voici un extrait choisi : « après plus d'un siècle de bandes dessinées nous ne cessons d'espérer que le 9ème art n'ait plus à faire la preuve de son incomparable richesse, de sa puissance d'évocation et de partage d'imaginaires complexes et subtils, sans oublier l'essentiel : de sa résistance absolue à toute tentative de réduire la bande dessinée à du texte "illustré". » Et de conclure avec une colère non feinte que je ne puis que partager : « le mépris pour ce mode d'expression artistique populaire et élitaire n'est plus tolérable. »

PS : merci à Dimitri pour ton message.

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