Tokyo est le troisième roman de la romancière britannique Mo Hayder. Publié en France en 2004, il traînait dans ma PAL depuis quelques temps, après avoir été dégoté chez un bouquiniste.
Grey, la vingtaine, débarque seule à Tokyo, obsédée par un sujet : le massacre de Nankin par les Japonais en 1937. Mais le seul témoin de cet épisode, un vieil universitaire, n'est pas disposé à revenir sur cette période de sa vie et à lui parler.La jeune anglaise est rapidement embauchée dans un bar à hôtesses. Mais les cients qu'elle y rencontre sont loin d'être des hommes d'affaires lambdas. Subvenant à ses besoins, Grey continue en parallèle ses recherches sur Nankin. Car son obsession n'est pas qu'empathique : la jeune femme a bien des secrets à cacher et des réponses à trouver dans cette tragédie. Et son précédent internement en hôpital psychiatrique la pousse à chercher des vérités dans le passé.
Je connaissais de réputation Mo Hayder et de ses romans. Je savais que je m'exposais à une lecture choquante, violente, etc. Résultat ? Une nuit d'insomnie quand, arrivée à la moitié du livre et après un début plutôt calme, l'intrigue s'accélère. Je me suis laissée happer jusqu'à la dernière page. Vous dire que j'étais tellement tendue qu'il m'était impossible de m'endormir sans connaître le dénouement n'est pas loin de la vérité... Non, en fait c'est l'exacte vérité !Tokyo est un roman que l'on peut qualifier de morbide. Non seulement l'histoire personnelle de Grey, l'héroïne, prend très vite une tournure dérangeante, mais les détails historiques sur le massacre de Nankin font froid dans le dos sans pour autant être insoutenables.Si Mo Hayder avoue en postface la difficulté de trouver des documents sur cet épisode historique et, surtout, des documents exposant les faits d'une façon cartésienne, sans exagération dans la cruauté ni dans l'horreur, elle en propose ici une version très personnelle mêlée à une part fictionnelle intéressante. Les personnages possèdent une psychologie très fine et leurs vies s'entremêlent inextricablement. Comme tout bon thriller, la tension monte progressivement (le personnage de la Nurse est devenu mon cauchemar ultime!) et les explications sont données au compte-goutte pour ménager le suspense. L'alternance de temporalité entre les chapitres - Nankin en 1937 et aujourd'hui à Tokyo - permet de faire évoluer les deux histoires de façon parallèle et de faire monter l'intensité dramatique conjointement.
Il y a beaucoup à dire sur ce roman mais je m'arrêterais là. Pour terminer, je vous préviens : si vous ouvrez ce livre, faites le en connaissance de cause. Pour ma part, je crois que je vais m'arrêter là dans ma découverte de Mo Hayder (je suis une trop petite nature pour ce type de thrillers...) Tokyo était une lecture commune avec Manu, Estellecalim, (un peu en retard) Canel, Mango et Sophie.
Et comme je n'ai pas pu résister au Challenge Thriller de Cynthia,je me suis inscrite dans la catégorie "Touriste planquée" (3 thrillers à lire avant le 15 juin 2012)