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C’est pas le Pérou mais ça y ressemble un peu (By Nico)

Publié le 16 septembre 2011 par Lifeproof @CcilLifeproof

 

Je tiens à commencer cet article en adressant mes félicitations très sincères à notre Stefania qui a basculé du côté obscur de la force en se mariant le week-end dernier. Un bonheur n’arrivant jamais seul, j’ai choisi pour cette rentrée des classes de vous parler d’un film qui est non seulement rempli de classe, mais me remplit aussi de beaucoup de bonheur.

Terry Gilliam est un scénariste et réalisateur de cinéma ancien membre des Monty Python, pour lesquels il a beaucoup écrit et réalisé le long métrage Monthy Pyhton : Sacré Graal ! (1975). Terry Gilliam doit aussi sa réputation à un univers fantasque et délirant et des films à succès comme Les Aventures du baron de Münchhausen (1988), L'Armée des douze singes (1995) ou encore Las Vegas Parano (1998). Il présente aussi la particularité, à l’instar d’autres réalisateurs créatifs (comme Tim Burton), de gâcher une carrière intéressante en réalisant ces dernières années toute une série de navets comme Les Frères Grimm (2005) ou encore L'Imaginarium du docteur Parnassus (2009). En 1988, Terry Gilliam écrit et réalise Brazil

Synopsis : Dans un monde rétro-futuriste totalitaire ou plus rien n’est naturel, Sam Lowry, un bureaucrate aliéné et doux rêveur à ses heures, essaye de corriger une erreur administrative, et va lui-même devenir un ennemi de l'État. Dès qu’il en a l’occasion, l’esprit de Sam s’évade dans un univers où il devient son antithèse et sa quintessence, où il trouve enfin la force et le pouvoir de lutter et de vaincre, où il devient l’homme qu’il aimerait être, ou celui qu’il est vraiment sans se le permettre. Jusqu’au moment où la réalité vient prendre le pas sur le rêve, où les deux se mélangent pour ne faire qu’un, et dépasser les limites mêmes du pire des cauchemars de Sam.

Beaucoup de réalisateurs se sont essayés à des métaphores post apocalyptiques du monde, ou du moins de projections sombres et caricaturales d’un futur technocrate et annihilant. Mais l’univers grotesque et angoissant que Gilliam dépeint dans Brazil fait vibrer par la sensibilité mélancolique et romantique qu’il dégage. Mieux encore, la manière dont Gilliam projette le monde futur et stigmatise l’isolement laborieux et l’aliénation de la condition humaine dans le travail nous offre un mélange délicat et raffiné, à mi chemin entre communisme et capitalisme.

L’univers des rêves de Sam, dans lequel il s’enfuit dès que son esprit et son corps le lui accordent, est restitué avec un souci du détail et une réalisation magistrale qui nous rappellent que certains rêves parfois nous marquent par leur réalisme et la force des symboles qu’ils contiennent. Grâce à ses envolées lyriques et métaphoriques et son esprit révolutionnaire, Brazil nous fait replonger dans nos rêves d’enfants emprisonnés dans un corps et une vie d’adulte, ceux qui nous aident à nous endormir le soir et nous permettent de nous ressaisir quand nos pensées dépassent notre morale et font naître en nous des idées inavouables et pourtant si jouissives.

Gilliam met en image le sentiment universel de l’asservissement subi et du désir tout aussi universel de s’évader, le soir venu, dans un monde construit par l’imaginaire, non pas le sien, mais la réunion de tous ceux qui enrichissent leur vie de désirs de rebellion et d'escapades .

Sa vision hautement romantique nous offre un tableau visionnaire, émouvant et poétique de ce futur qu’il avait pensé il y a 25 ans maintenant, et qui semble aujourd’hui si proche de notre présent. Et l’image de cet homme qui, dès qu’il en a l’occasion, s’évade à grands coups d’ailes argentées vers des aventures héroïques libératrices, nous procure des frissons que nous avions oubliés, car probablement enfouis dans les rêves que nous faisons souvent, mais que nous n’osons avouer, de peur d’être jugés comme des fous romantiques et idéalistes. Précisément ce qu’est Terry Gilliam


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