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[Critique dvd] Les cousins

Par Gicquel

Il est intéressant comme nous le propose l’actualité des sorties DVD de visionner dans la foulée les deux premiers films de Claude Chabrol. Après « Le beau Serge », la France profonde du milieu du  XX ème siècle (nous sommes en Creuse) fait place à un microcosme d’étudiants parisiens, très protégés.  Un virage à 360 degrés, au cœur de la capitale, saisissant.

Mais le  mode romanesque ne varie pas: un individu s’installe dans un lieu plus ou moins familier, et tente d’y imposer sa personnalité. Ici  un jeune provincial débarque à Neuilly chez son cousin : les deux hommes s’aiment bien mais côté caractère c’est le jour et la nuit.A l’image des premiers héros de Chabrol qui  renoue d’ailleurs ici avec  ses deux acteurs principaux  Gérard Blain et Jean-Claude Brialy .

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Et si le moraliste qui sommeille en lui prend encore un peu plus ses aises dans ce conte amoral, où les femmes objets attisent la convoitise de jeunes gens désoeuvrés, le propos est cette fois plus directement chabrolien. Celui qui deviendra une marque de fabrique à l’encontre des nantis et des faux-semblants, fustigeant la bourgeoisie, imbue de son autorité, de ses privilèges et de son arrogance.

Ce bel ensemble, orchestre cette diatribe  avec une maestria virevoltante, et un sens de la composition qui dans le plus grand fouillis d’une fête, réussit à éclairer un détail, un dialogue. Une scène où Brialy joue les « imperator » est particulièrement troublante et réussie.

[Critique dvd] Les cousins

Si j’ai préféré «Le beau Serge», Claude Chabrol réussit à nous faire aimer «Les cousins» par la détestation qu’il inscrit dans sa mise en scène  de cette jeunesse tête à claque ; en bon moraliste, il l’affuble d’un drame aussi cruel qu’imprévisible.  Ne l’auront-ils pas bien chercher ?  murmure-t-il sous ses lunettes de myope à qui rien n’échappe …

LE SUPPLEMENT

 Chabrol langue la vague , 2 ème partie : « Les cousins »

Ou la suite logique du premier volet ouvert dans «Le beau Serge », où l’on découvre peut-être plus intimement le réalisateur bringueur et généreux.

Mais plus d’un intervenant revient sur la différence sidérale entre ses deux premiers films .Le Chabrol d’avant et le Chabrol d’après, avec l’arrivée du scénariste Paul Gégauff, controversé pour son caractère (on le disait souvent désagréable), mais dont l’ écriture inventive, accompagnera souvent Chabrol , par la suite.


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