Magazine Cinéma

A Lonely Place to Die de Julian Gilbey

Par Geouf

A Lonely Place to Die de Julian GilbeyRésumé: Alors qu’ils sont en train de faire de l’alpinisme dans les montagnes écossaises, cinq amis découvrent une petite fille retenue prisonnière d’un trou creusé dans les bois. Ils prennent rapidement la décision de l’emmener avec eux au village le plus proche pour la remettre à la police. Mais malheureusement pour eux, les kidnappeurs qui l’ont mise là sont d’un tout autre avis…

Comme partout, le cinéma de genre britannique est capable d’offrir le meilleur (The Descent, Severance, Shaun of the Dead…) comme le pire (Tormented, Doomsday). Mais il faut bien avouer que souvent c’est le meilleur qui prédomine, comme vient le prouver une fois de plus de façon éclatante A lonely Place to die.

Réalisé par un metteur en scène n’ayant pour l’instant pas vraiment de coup d’éclat à son actif, A lonely Place to die est a priori un survival tout ce qu’il y a de plus banal : cinq amis perdus dans un milieu naturel hostile et poursuivis par des assaillants increvables voulant absolument les éliminer. Rien de vraiment novateur, surtout que l’idée de départ de la gamine retrouvée dans un trou au milieu de nulle part a été empruntée à l’excellent film italien I’m not Scared, et que le background de l’alpinisme rappelle fortement le français Vertiges. Mais ce qui fait de A lonely Place to die un film mémorable, c’est d’une part son souci des personnages et d’autre part son suspense maîtrisé. Le film de Julian Gilbey (qui a coécrit le scénario avec son frère Will) prend en effet le temps d’introduire ses cinq alpinistes, de les rendre humains et attachants, sans pour autant forcer le trait ni donner trop de détails inutiles. Une scène d’introduction tendue et magnifiquement emballée (le cadre des montagnes écossaises est parfaitement utilisé) montrant un banal accident d’alpinisme, un court dialogue entre deux époux sur leur enfant resté avec ses grands, et une partie de poker avec des pâtes en guise de jetons sont tout autant de petites scènes permettant au réalisateur de poser ses personnages avant que le drame ne se noue. A l’instar de The Descent, Gilbey retarde l’apparition de la menace pour bâtir son suspense d’abord sur l’urgence de la situation (l’héroïne Alison et son partenaire doivent rejoindre au plus vite le village le plus proche) et la dangerosité de l’environnement. La première mort du film sera d’ailleurs un véritable choc, tant elle est à la fois prévisible (de furtifs plans sur un élément crucial mettent la puce à l’oreille) et soudaine.

A Lonely Place to Die de Julian Gilbey

Une fois ce premier personnage éliminé de façon très douloureuse (mais sans pour autant tomber dans le gore gratuit, autre bon point), le film passe la seconde et se mue en un thriller haletant et maîtrisé. Gilbey soigne sa mise en scène, faisant preuve d’une gestion de l’espace impressionnante (la descente en rappel, la poursuite au bord de la rivière, monument de tension), multiplie les rebondissements et les fausses pistes (la scène des chasseurs). En résulte un spectacle riche en adrénaline, dans lequel les agresseurs ne sont que trop humains tout en étant des pourritures implacables dans leur détermination. Face à eux les héros usent de toutes leurs ressources (souvent dérisoires) et font preuve d’une belle combativité malgré leurs minces chances de survie. Chaque nouvelle mort est véritablement un coup porté au moral du spectateur totalement acquis à la cause des héros (et notamment de la toujours craquante Melissa George). On pardonnera même certaines facilités scénaristiques (les héros qui s’éparpillent mais arrivent toujours magiquement à se retrouver, la résurrection miracle de la gamine, noyée pendant de longues minutes dans la rivière) tant le spectacle est total et le suspense maîtrisé.

A Lonely Place to Die de Julian Gilbey

Le soufflé retombe néanmoins légèrement dans un dernier acte un peu moins réussi, lorsque les survivants rejoignent enfin le village où ils pensent pouvoir se reposer en sûreté. Le film s’éparpille alors un peu dans une intrigue secondaire inutile mettant en scène des mercenaires payés par le père de la gamine pour punir les ravisseurs (dont le toujours impressionnant Eamonn Walker, le Karim Said de la série Oz). Il se rattrape néanmoins sur la fin lors d’une course-poursuite tendue en plein festival, qui se conclue par un affrontement sauvage entre l’héroïne et un des deux kidnappeurs.

Malgré quelques petites incohérences scénaristiques et un dernier acte un peu moins bon que le reste, A lonely Place to die est une véritable réussite. Un survival carré et efficace, au suspense tendu et qui utilise à merveille l’environnement magnifique des montagnes écossaises. A découvrir absolument sur grand écran.

Note: 8/10

Royaume-Uni, 2011
Réalisation: Julian Gilbey
Scénario: Julian Gilbey, Will Gilbey
Avec: Melissa George, Ed Speelers, Eamonn Walker, Sean Harris, Alec Newman, Karel Roden, Kate Magowan, Gary Sweeney

Articles liés


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Geouf 149 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines