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Quand Greenpeace donne des leçons de désobéissance civile aux Canadiens

Publié le 19 septembre 2011 par Bioaddict @bioaddict
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Ce week-end Greenpeace a fêté ses 40 ans à Vancouver. L'occasion d'apprendre à de potentiels futurs militants comment s'attacher avec des cadenas autour du cou, à ériger des barrages humains ou encore à imiter une boiterie en cas d'arrestation...

C'est dans la ville de Vancouver, mondialement reconnue comme l'une des villes les plus écolos de la planète, que Greenpeace a célébré son quarantième anniversaire. Pourquoi avoir choisi la métropole canadienne ? Tout simplement parce que c'est dans cette ville que des Canadiens et des Américains émigrés pour protester contre la guerre du Vietnam ont fondés la célèbre organisation environnementale.

Le 15 septembre 1971, un bateau bâptisé Greenpeace, quittait Vancouver pour son premier combat, contre les essais nucléaires américains sur l'île d'Amchitka, en Alaska. Les garde-côtes américains l'avaient bloqué mais cette campagne marquait le premier acte de désobéissance civile de Greenpeacee. Le directeur de Greenpeace international Kumi Naidoo a déclaré que l'exemple donné par les pacifistes et écologistes ayant le bateau "Greenpeace" a inspiré des millions de personnes. Et il est vrai que Greenpeace a rapidement dépassé le cadre local. L'ONG qui a fait de la désobéissance civile son premier mode d'action est aujourd'hui basée à Amsterdam et a ouvert des bureaux dans des dizaines de pays.

"Greenpeace a littéralement changé le monde", a affirmé pour sa part le maire de Vancouver, Gregor Robertson, évoquant ses campagnes contre les essais nucléaires terrestres et l'immersion de déchets nucléaires, ou encore contre la chasse à la baleine.

Kumi Naidoo a loué la ville de Vancouver et l'a félicitée pour sa reconnaissance officielle de Greenpeace, mais il a durement critiqué la politique du Canada en matière d'environnement. Le Canada se place "du mauvais côté de l'histoire", a-t-il ainsi déclaré évoquant l'opposition du gouvernement d'Ottawa aux mesures contre le changement climatique et son soutien à l'exploitation des sables bitumineux extraits dans l'Etat d'Alberta.

Apprendre la désobéissance civile en 3 jours

Dans le cadre de cet anniversaire, des ateliers de désobéissance civile ont été organisés sur 3 jours. "Vous ne pouvez pas toujours attendre que quelqu'un d'autre vienne sauver le monde", a justifié la formatrice de Greenpeace Jessie Schwarz. Au cours d'une synthèse de cette formation, la formatrice a notamment montré aux participants la technique de l'enchainement bras-jambes-cou pour éviter une arrestation, et leur a conseillé dans le cas où ils s'attachaient un cadenas autour du cou, de bien cacher la clé dans leurs sous-vêtements.

Jessie Schwarz a donné quelques exemples récents de désobéissance civile : des militants qui s'enchaînent aux camions dans les sables bitumineux d'Alberta, qui déploient sur le toit du Parlement canadien une banderole géante proclamant "L'inaction à propos du climat coûte des vies", et qui apposent des étiquettes "contaminées" sur des aliments génétiquement modifiés dans les supermarchés du monde entier.

D'après une rapide enquête effectuée à mains levées sur les participants, la plupart d'entre-eux se sont dits prets à bloquer une route pour empêcher des employés de rejoindre un travail néfaste pour l'environnement. La moitié s'est dite disposée à manifester sur le terrain privé d'un PDG. En contrepartie, ils étaient peu nombreux à accepter de verser du sucre dans le réservoir d'essence d'un engin agricole et un seul a levé la main pour lancer une grenade fumigène aux policiers.

"C'est uniquement grâce à la désobéissance civile que la plupart des gouvernements se sont penchés sur la question environnementale", a expliqué à l'AFP Tzeporah Berman, une des responsables des campagnes pour le climat et l'énergie à Greenpeace international.

La non-violence est difficile à définir, a rappelé la formatrice en rappelant l'attachement de Greenpeace à celle-ci. Il reste évidemment interdit de "blesser tout être vivant" selon Jessie Schwarz, cela étant contreproductif. Une formation qui peut laisser dubitatifs les partisans sctricts de l'écologie pacifique.

Célia Garcin


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