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Edward Cullen est rongé par le remord ...

Par L'Autre Monde @LautreMonde1

Retrouvez ici les personnages de la saga Twilight dans le neuvième chapitre de "Mes plus belles années ou non!", une fan fiction écrite par Ankoda (et corrigé par Coralie) . Si vous désirez lire les huit premiers chapitres, rendez vous sur le côté droit du site dans la catégorie "Fan Fiction d'Ankoda"

Edward Cullen est rongé par le remord ...

Le lendemain matin, après une bonne douche et m'être fait habiller par Alice, qui avait décrété que tant que je vivrais chez eux il en serait ainsi tous les jours, je descendis prendre mon petit-déjeuner, bien plus à l'aise que la veille.

Chez les Cullen, je me sentais aussi bien que chez moi, ils me faisaient considérer leur maison comme la mienne.

Alors que nous mangions tous ensemble sur la terrasse pour profiter de cette belle matinée de fin d'été, Esmée nous annonça qu'elle démissionnerait de son travail dès le lundi matin.

- Déjà ! S'exclama Alice. Je croyais que tu voulais trouver autre chose d'abord.

- Mais c'est fait. J'ai trouvé un nouveau travail. Hier après midi en visitant Port Angeles, nous avons découvert une petite boutique de décoration et d'antiquités à vendre. Et après avoir discuté avec l'actuel propriétaire qui a décidé de prendre sa retraite, je me suis dit que ce serait l'idéal pour moi.

- Ah bon ? Dit Edward étonné, je ne savais pas que tu voulais tenir un magasin.

- Moi non plus avant ce moment-là ! Mais cette boutique a tellement de charme et c'est tout à fait le genre d'endroit où je me sers d'habitude pour mes clients alors je me suis dit pourquoi ne pas passer de l'autre coté ! Et puis comme me l'avais dit Bella, la ville est en plein développement et j'aimerai à la fois vendre et conseiller mes clients pour la décoration de leur habitation, quitte à fermer la boutique quelques heures pour me rendre chez eux.

Elle affichait une mine radieuse, visiblement très heureuse. Carlisle lui aussi souriait en regardant amoureusement sa femme et après s'être fait à l'idée, Alice et Edward félicitèrent leur mère en se levant pour l'embrasser. Moi qui n'avais jamais vécu dans une famille aussi unie, leur joie et leur bonne humeur me faisaient énormément de bien. J'avais l'impression que je me réchauffais de l'intérieur après avoir eu froid toute ma vie. Et je me surpris à sourire aussi et à me lever pour féliciter Esmée.

- Merci ma chérie, me dit elle en me serrant contre elle. Tu sais, c'est grâce à toi ! Si tu ne m'avais pas parlé de Port Angeles, je n'aurais jamais pensé à y prospecter pour mon travail.

Je rougis et me sentis bêtement fière d'avoir contribué ne serait ce qu'un tout petit peu au bonheur de cette famille.

Je passais le reste de la matinée avec Alice et Edward dans le jardin à discuter. Ils me parlèrent de leur vie à Los Angeles et moi de ma misérable existence à Forks. Celle-ci me parut encore plus misérable en comparaison de leurs histoires de fêtes sur la plage, de shopping sur Rodéo drive, et d'écoles privées. J'avais l'impression que, jusqu'à présent, ils avaient vécu dans un monde à mi-chemin entre Beverly Hills et Gossip Girl.

- Mon dieu, mais vous n'allez jamais vous habituer à vivre ici ! On n'a rien de tout ça nous !

Ma mine effarée les fit rire et ils échangèrent un regard complice avant qu’Edward ne prenne la parole.

- Mais Bella, il n'y a aucun mal à cela !

Alors que je haussais les sourcils étonnée, il continua.

- On a passé de bons moments à LA, c'est vrai. Mais je suis sur que l'on peut en passer d'aussi bons ici. Tu sais du moment que ceux qui t'entourent sont en bonne santé et que tu as quelques bons amis, que tu vives ici où ailleurs, quelle importance ?

Vu que je n'étais toujours pas convaincue, Alice ajouta :

- On doit avouer que avant de venir ici et de changer complètement de mode de vie, on pensait différemment. Mais certaines choses, (elle jeta un coup d'œil à son frère) et surtout le fait de prendre conscience que nous ne passions pas assez de temps en famille, nous ont fait changer d'avis. Nous ne sommes pas ici depuis longtemps mais je peux t'assurer que l'on y est cent fois plus heureux.

Je me tournais vers Edward.

- Votre départ à quelque chose à voir avec ce que tu dois me raconter depuis vendredi soir ? A propos de ces filles et de ce qu'a dit ton père quand il nous a surprit sur le canapé ?

- Oui, ça a un rapport. C'est même à cause de moi que l'on a déménagé.

- A cause ou plutôt grâce à toi Edward ! Tout ce qui compte maintenant, c'est que notre famille se porte bien mieux maintenant.

Alice sourit à son frère et se leva. Nous nous étions installés dans l'herbe à l'ombre des premiers arbres de la foret qui bordait le terrain.

- Je vais aller voir ce que les parents font pour le déjeuner. Je pense que tu n'as pas besoin de moi pour raconter cette partie de l'histoire. A plus !

Nous la regardâmes marcher vers la maison.

- Elle a beau essayer de me rassurer, j'ai toujours peur qu'elle m'en veuille de l'avoir arrachée à son ancien monde.

Il se tourna vers moi.

- Enfin je veux dire, à LA mes parents bossaient comme des malades, on ne les voyait presque jamais et enfin bref, eux ils voulaient du changement dans leurs vies. Mais Alice était très heureuse là-bas et elle avait pas mal de projets pour son avenir. Une école de stylisme après le lycée et elle avait même un job après les cours et pendant les vacances chez un créateur de mode assez connu à LA. Elle était tellement fière de ce travail ! Je ne peux pas m'empêcher de penser que j'ai foutu son avenir en l'air.

Il baissa la tête, l'air très malheureux. Je m'approchais plus de lui pour poser ma main sur son bras et lui dit doucement :

- Et si tu me racontais enfin toutes ses vilaines choses que tu as faites par le passé ?

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Je tachais de mettre un peu d'humour dans ma voix pour détendre l'atmosphère car je ne supportais pas de le voir si abattu. Et ne connaissant pas encore assez bien Alice pour lui affirmer qu'il se trompait et que sa sœur ne lui en voulait pas pour leur déménagement, je préférais ne pas lui mentir juste histoire de le rassurer.

Cela eut l'air de fonctionner car il releva la tête pour me sourire. Puis il soupira avant de commencer à parler.

- Pendant notre enfance et jusqu'à notre entrée au collège ? ma mère ne travaillait pas. Elle consacrait tout son temps à s'occuper de nous. Mon père était comme ici, un médecin ordinaire dans le quartier résidentiel de LA où nous habitions. Nous passions beaucoup de temps en famille. Mais quand ils estimèrent que nous étions assez âgés pour le comprendre, ma mère décida qu'il était temps qu'elle commence sa vie professionnelle et mon père eut envie de reprendre la chirurgie. Car avant de nous avoir, Esmée avait obtenu un diplôme d'architecte puis d'architecte d'intérieur et Carlisle avait commencé sa carrière en tant que chirurgien dans un grand hôpital.

Nous avons très bien compris leur désir de s'épanouir en dehors de leur rôle de parents et nous les avons encouragés, en leur promettant que nous saurions prendre soin de nous quand ils seraient absents.

Ma mère a alors créé sa propre société qui s'est tellement développée que quand on est partis , elle avait une vingtaine de salariés et de collaborateurs. Et mon père a accepté le poste de chef de service de la clinique privée que l'un de ses amis de fac venait d'ouvrir.

Il est vrai que cela a été un peu brutal comme changement mais avec notre entrée au collège nous nous sommes vite fait de nombreux amis et, à cet âge-là, cela ne nous a pas dérangés plus que ça de ne plus passer autant de temps en famille qu'avant. Je sais que c'est difficile à croire aujourd'hui, mais jusque-là notre relation de jumeaux avec Alice était très fusionnelle. Mais, pour la première fois, nous avons été séparés et malgré l'inquiétude de nos parents cela nous a fait du bien. Nous sommes devenus autonomes et avons appris à nous ouvrir aux autres au lieu de passer tout notre temps seuls tous les deux.

Enfin je dis cela mais je n’en ai jamais véritablement parlé avec Alice pour savoir si c'est ce qu'elle a ressenti elle aussi. Pour ma part, j'ai eut l'impression que j'avais toujours était tenu en laisse par ma mère et ma sœur sans le savoir et que d'un seul coup je me retrouvais libre de faire tout ce qu'il me plaisait.

Les premières années de collège, je me suis contenté d'en faire voir de toutes les couleurs à mes profs et d'aller piquer des bonbons dans les magasins mais en entrant au lycée l'année dernière, j'avais déjà testé toutes les drogues, était soul de trop nombreuses fois pour les compter et je n'étais plus puceau.

- Oh !

Je ne pus retenir une exclamation car je ne m'attendais vraiment pas à cela. Je me doutais qu'Edward avait déconné pour que sa famille déménage à cause de lui mais je ne l'imaginais pas ainsi avant même son entrée en seconde. Il baissa la tête pour continuer.

- Et oui, j'étais un sale gosse ! J'ai découvert que j'avais un certain pouvoir sur les autres et je m'en suis servi à fond. Aussi bien d'ailleurs sur ma famille, qui n'a jamais cessée de me voir comme leur petit garçon adoré et qui excusait toutes mes erreurs, que sur mes soit disant amis qui me considéraient comme le mec le plus cool du collège puis du lycée. J'étais toujours le centre de l'attention, j'aimais avoir ma cour autour de moi, que l'on vienne m'implorer pour faire partie de mon cercle ou pour les filles, qu'elles passent d'abord par mon lit. Quand j'y repense, j'ai vraiment honte de moi, j'étais constamment entouré de tout un tas de personnes qui pensaient toutes qu'elles étaient soit mon meilleur ami, soit la seule fille qui comptait vraiment alors que, tous sans exception, ne représentaient absolument rien pour moi. Juste des pantins que j'aimais manipuler pour obtenir se dont j'avais besoin.

Je l'imaginais très bien réussir à faire ce genre de choses. La veille quand il s'était allongé sur moi dans l'herbe, si Carlisle n'était pas intervenu, j'avais bien senti qu'il aurait put faire ce qu'il voulait de moi. J'étais bien sur attirée par lui, mais Edward avait un étrange charisme et je pensais que cela devait être bien difficile de lui dire non, quelque soit la chose qu'il attendait de vous.

Vu qu'il restait silencieux, je décidais de l'interroger pour connaître la fin de l'histoire.

- Cela ne me dit pas pourquoi vous avez déménagé ?

Il leva les yeux pour me regarder.

- Oh c'est simple, après avoir tué la fille du patron de mon père, mes parents ont enfin décidé qu'il était temps de mettre un terme à la vie mondaine de leur fils et qu'une ville comme Forks était le parfait lieu pour le planquer.

- Quoi ?

Je ne pus retenir mon cri suite à ces aveux. Il me fixait toujours, comme s'il attendait quelque chose de moi. Mais tout ce que je pensais c'était qu'il devait y avoir un malentendu. J'allais lui demandais plus d'explications lorsque Esmée apparut à nos cotés. Je ne l'avais pas entendue approcher, trop concentrée sur ce qu'Edward me racontait.

- Eh, vous deux ! C'est l'heure de manger !

Edward se leva aussitôt, apparemment pressé d'aller déjeuner car il partit vers la maison sans nous attendre. Je le suivis du regard trop choqué pour penser à me lever et le suivre.

- Ça va ma belle ? Tu ne te sens pas bien ?

- Si, si, Esmée. Ça va très bien.

Je n'écoutais pas trop les conversations d'Alice et de ses parents pendant le déjeuner, pressée d'entendre la suite de l'histoire d'Edward. Je me demandais ce que signifiaient ses regards sur moi tout au long du repas, comme s'il surveillait mes réactions. Que croyait t-il ? Que j'allais prendre la fuite sans vouloir en apprendre plus ? J'étais certaine qu'il avait exagéré. D'une part je ne voyais pas Esmée et Carlisle, aussi aimant soient- ils, dissimuler leur fils si celui ci avait tué quelqu'un. Et puis même si il avait joué au bad boy, quand il habitait à LA, je sentais au fond de moi que cela n'avait été qu'une mauvaise passe. Edward avait été livré à lui même après avoir été trop choyé par ses parents et sa jumelle et comme n'importe quel gamin de son âge, il en avait abusé avant de revenir dans le droit chemin.

J'aidais Alice à débarrasser la table alors que ses parents repartaient pour Port Angeles, Esmée étant très impatiente de finaliser l'achat de sa boutique. Je remarquais du coin de l'œil Edward disparaître dans les escaliers et, après m’être assurée qu'Alice était concentrée sur le coup de téléphone qu'elle venait de recevoir, je montais à l'étage et frappais à sa porte.

- Entrez !

J'ouvris et le découvris allongé sur son lit, les mains derrière la tête.

- Ah, c'est toi ! Dit-il sans bouger pour autant.

Son attitude m'énerva. J'entrais dans la pièce en claquant la porte derrière moi.

- Bien sur que c'est moi, Cullen ! A quoi tu joues, bordel ? D'abord t'acceptes de t'ouvrir à moi comme je l'ai fait avec l'histoire de mes parents puis tu me dis que tu as tué quelqu'un sans autre explication et maintenant tu te planques dans ta chambre ! Qu'est ce que tout cela veut dire ?

Il s'assit et me fit son petit sourire en coin qui d'habitude faisait accélérer les battements de mon cœur. Mais là, il ne réussi qu'à m'exaspérer encore plus.

- Tu te fous de moi, c'est ça ? J'ai vraiment été trop conne de penser pouvoir te faire confiance !

Je me retournais pour partir mais il se leva et me rejoignit avant que je n'ouvre la porte. Il posa une main dessus et me retourna vers lui avec son autre bras. Il s'approcha dangereusement de moi, jusqu'à ce que je sois coincée entre la porte et son corps. Il me força à le regarder en relevant mon menton. Ses doigts me parurent brulants lorsqu'il les laissa glisser jusqu'à mon cou.

En quelques secondes, j'avais oublié la raison de ma colère et ce que je voulais lui demander en venant dans sa chambre.

- Tu peux me faire confiance Bella ! C'est juste que je suis trop peureux pour finir de te raconter mon histoire.

L'étrangeté de ses paroles me sortit de l'état dans lequel je me trouvais après avoir plongé le regard dans ses magnifiques yeux verts.

- Peur de quoi ?

Voyant que je ne cherchais plus à sortir, il enleva ses mains de la porte et de mon cou et recula un peu.

- J'ai peur que tu me juges, Bella. Tu as du déjà te faire une opinion de moi après ce que je t'ai dit sur mon comportement passé, alors si je te raconte ce que j'ai fait à cette fille, j'ai peur que tu ne m'adresses plus la parole. Et je ne me moquais pas de toi quand je souriais, c'est juste que quand tu t'es enflammée comme ça, c'était assez marrant.

Il eut un petit rire mais me voyant froncer les sourcils, il ajouta :

- Eh ! Je n'ai pas rit, juste sourit. Ce n’est pas pareil !

Je secouais la tête, me demandant si j'avais bien choisi en offrant enfin mon amitié et ma confiance à quelqu'un. Visiblement Edward était complètement dérangé ! Et en passant du temps avec lui, je n'allais certainement pas arranger mon cas.

- Tu vas me rendre dingue, tu sais ?

Il se rapprocha doucement de moi en riant et dit de sa voix sensuelle :

- Mais j'espère bien mademoiselle Swan ! Tu sais en venant vivre ici, j'ai décidé d'arrêter de manipuler les gens qui m'entourent mais pour ce qui est de rendre folles de moi les femmes, je n’ai pas trop envie de perdre la main. Si tu vois ce que je veux dire !

Il reposa sa main en bas de mon cou sur ma clavicule gauche tout en baissant le regard vers mon décolleté. C'était vrai qu'Edward était très beau et bien fait, mais dans ces moments là, il avait un pouvoir en plus qui même s'il avait été moche, aurait agi. Comme un côté animal qui n'aurait laissé personne de marbre.

Mon souffle s'accéléra et quand je me mordis la lèvre inférieure pour ne pas laisser sortir un gémissement, ses yeux se posèrent sur mes lèvres avec une telle intensité que je faillis lui sauter dessus pour l'embrasser. Mais j'étais ici pour avoir des réponses.

- Edward ?

- Oui ? Dit- il en continuant de fixer ma bouche et en me caressant légèrement avec sa main toujours posée sur ma peau nue.

Je commençais d'ailleurs à me demander pourquoi j'avais laissé Alice me faire porter ce top à bretelles. Il n'avait décidément pas assez de tissu pour avoir une discussion sensée avec son frère.

- Edward écoute, il faut qu'on parle d'abord.

Je regrettais aussitôt mon dernier mot.

- D'abord ? Et tu envisages quoi après notre conversation ?

Le problème avec Edward, c'était que je n'arrivais pas à savoir s'il parlait sérieusement. J'avais l'impression que chaque fois que l'on était ensemble il me draguait tout en continuant à jouer l'ami le reste du temps.

Il s'écarta de moi et je respirais un peu mieux. D'un geste, il m'indiqua son lit, sûrement juste pour m'assoir et pouvoir parler mais je préférais sa chaise de bureau pour être plus sure de connaître enfin toute l'histoire. Il me regarda faire en haussant les épaules et se réinstalla sur son lit.

Vu qu'il ne disait rien, tout en fixant le plafond, je décidais d'aller droit au but.

- Écoute Edward, je pensais que c'était clair entre nous ; tu peux tout me dire ! Comment veux-tu que l'on avance si tu ne me racontes pas ce qu'il s'est passé avec cette fille !

Il resta silencieux si longtemps que je crus qu'il ne dirait rien mais il finit par parler.

- L'année dernière, à mon entrée au lycée, j'ai rencontré une fille qui m'a … enfin, qui m'a tapé dans l'œil. Je l'ai bien sur tout de suite dragué mais elle n'a pas répondu à mes avances. Ça va te paraître très prétentieux mais c'était une première pour moi. Cela m'a agacé et j'ai, disons, redoublé d'efforts pour l'avoir, comme si c'était un défi personnel. Tu vois ?

Je préférais ne pas répondre à cela. Je me demandais comment une personne saine d'esprit pouvait lui résister. Mais il n'attendait visiblement pas de réponse car il continua.

- Elle a fini par craquer au bout de deux mois. Mais après être sorti avec elle pendant deux semaines, je me suis lassé. Comme avec toutes les autres filles avant elle. Malheureusement, j'ai découvert qu'elle était la fille du nouveau patron de mon père. La clinique de son ami où il travaillait venait de changer de directeur et à cette occasion ce gars nous a invités à diner un soir chez lui. Et enfin bref je suis tombé sur ma copine là-bas. Et alors que j'envisageais de la larguer dans les prochains jours, elle s'est comportée devant nos parents comme si nous étions fiancés. Nos pères respectifs se sont un peu emballés, nous voyant déjà mariés et devenant médecins à notre tour, reprendre la clinique et tout le toutim. J'ai pas mal paniqué au début et puis je me suis dit que c'était un bon moyen pour me racheter aux yeux de mes parents qui avaient découvert quelques unes de mes conneries et qui commençaient à me surveiller d'un peu trop près. Alors j'ai fait semblant de sortir avec cette fille mais comme elle n'avait jamais le droit d'aller dans les fêtes, et il y en avait presque tous les soirs, j'ai commençais à la tromper. Au lycée, tout le monde était au courant sauf elle et en entendant des rumeurs elle m'a fait pas mal de crises. Plus ça allait et plus je me disais qu'il fallait que je mette un terme à tout cela, que ça n'en valait pas la peine. Et puis l'année scolaire était presque finie, alors j'ai pensé que si je voulais être tranquille pendant l'été, j'avais intérêt à passer à l'action car ses parents parlaient de m'emmener avec eux en vacances en Europe et bien sur mes parents étaient plus que ravis. Mais j'étais lâche, au lieu de lui dire franchement, je l'ai poussé à organiser une fête, un weekend où ses parents étaient absents et pendant la soirée, j'ai … Oh putain !

Il se couvrit les yeux avec un bras et se racla la gorge avant de continuer.

- Avec l'aide de complices, elle m'a découvert au lit, dans sa propre chambre, avec deux filles. Comme prévu, elle est ressortie aussitôt et j'ai continué ma soirée comme rien ne s’était passé. Ce n'est qu'à l'aube, quand tout le monde est parti et que je me suis retrouvé seul dans la villa, que je me suis inquiété de ce qu'elle était devenue. J'ai fini par la retrouver dans une des piscines. C'était une immense propriété. Elle …

Sa voix se brisa et comme je voyais une larme couler sur son visage, j'en sentis une également sur ma joue. J'avais compris la fin de son histoire avant qu'il ne poursuive.

- Elle flottait sur le ventre au milieu et moi, abruti par les drogues que j'avais consommé pendant la nuit, en la découvrant comme ça, j'ai d'abord pensé « mais qu'est ce qu'elle fout dans la piscine cette conne ! ». Et puis d'un seul coup la connexion s'est fait dans mon cerveau et j'ai plongé pour aller la chercher mais c'était bien trop tard, alors j'ai crié, j'ai appelé à l'aide mais j'étais seul dans cette immense baraque et …

Il pleurait tellement maintenant que j'avais du mal à le comprendre et je pleurais aussi silencieusement, imaginant l'horreur de la scène comme si j'y étais.

- Je ne sais pas combien de temps je suis resté accroché à elle dans cette piscine. C'est le mec chargé de l'entretien qui nous a finalement trouvé. Je n’ai pas réussi à expliquer ce qu'il s'était passé mais on nous a fait des prises de sang et on a découvert que j'étais défoncé et qu'elle avait plusieurs grammes d'alcool dans le sang avant de mourir, tout le monde a conclu à l'accident. Sans compter l'état de la maison qui indiquait que l'on avait fait la fête et que je criais toujours à l'aide quand on nous avait trouvé. Cela n'a pas empêché ses parents de me considérer comme responsable de la mort de leur fille et étrangement, mon père a était prié de trouver du travail ailleurs.

Je suis resté sans parler pendant deux semaines, enfermé dans ma chambre. Puis Alice m'a forcé à tout lui raconter ainsi qu'à mes parents. Ils ont été formidables avec moi, je ne le méritais pas. Comme tu as pu le remarquer, mon père me surveille toujours, surtout quand je suis avec des filles. Et comme l'autre soir, il laisse parfois entendre que je suis responsable de tout ce qu'il a perdu mais je ne peux pas lui en vouloir. Il a totalement raison, j'ai détruis leur vie à tous. La carrière de mes parents, surement la future carrière de ma sœur mais surtout, surtout la vie de cette fille qui n'avait rien demandé.

Il se redressa soudain pour me regarder, ses magnifiques prunelles baignées de larmes.

- Je lui ai tout pris à elle ! Je n'ai jamais su ce qu'il s'était vraiment passé, plusieurs personnes l'on vu boire beaucoup après m'avoir surpris dans sa chambre, puis tituber dans les jardins. Je ne pense pas qu'elle se soit suicidée, je me répète tous les jours que c'était un accident et j'essaye de faire bonne figure devant ma famille qui a tout abandonné pour moi, pour qu'on se reconstruise une vie loin de tout ça. Mais toute ma vie je penserais à ce que je lui ai fait ce jour-là. Et tous les jours je me répète que c'est moi qui aurait du mourir ce soir-là.

Il se remit à sangloter et c'était tellement bouleversant de le voir ainsi que je me levais pour le serrer dans mes bras.

- Ne dis pas ça, Edward. C'était un tragique accident, tu as mal agit avec cette fille mais maintenant il faut que tu ailles de l'avant. Penses à ta famille qui t'aime, sinon ils n'auraient jamais tout laissé pour toi.

« Et pense à moi ! »pensais-je, en passant ma main dans ses cheveux. J'étais debout devant son lit et je serrais sa tête contre moi, juste sous mes seins, alors qu'il serrait ma taille de ses deux bras en enfouissant son visage dans mon tee-shirt.

Nous restâmes ainsi un long moment, jusqu'à ce qu'il se soit complètement calmé. Il se dégagea pour pouvoir me regarder et me dit :

- Excuse-moi Bella. C'est la première fois que je raconte ça à quelqu'un en dehors de ma famille et même à eux, je ne leur avais pas tout dit sur mon comportement.

- Tu n'as pas à t'excuser Edward. On est amis, on peut tout se dire.

Il eut l'air très sérieux tout d'un coup, fronçant les sourcils.

- Est-ce que tu veux me parler d'autre chose ? Demandais-je en essayant de maitriser ma voix pour cacher mon inquiétude.

- Oui. Assois-toi à coté de moi Bella. Je voudrais que l'on parle de nous.

« Oh mon dieu, nous y voilà. »Je m'assis à ses cotés sur son lit, en évitant son regard.

- Écoute Bella, j'ai décidé de changer en venant ici et je ne veux plus manipuler les gens comme je l'ai fait par le passé. Mais il faut que tu saches que je n'ai jamais eu une relation normale avec une fille. Et avec toi, je sens pour la première fois une vraie connexion mais tout est embrouillé dans ma tête. Et enfin, je ne pense pas être capable pour l'instant de devenir le petit ami de quelqu'un, genre relation exclusive.

« Quoi ? » Je ne relevais pas la tête pour qu'il ne découvre pas ma réaction. J'avais bien trop peur de la suite.

- De plus Bella, j'ai vraiment besoin de ton amitié. Je sens pour la première fois que c'est quelque chose de réel et de concret, je n'ai jamais connu cela même avec des gars. C'est dingue en fait quand on y pense, je suis vraiment dérangé, j'ai jamais eu d'amis avant toi.

Cela me toucha et je décidais de mettre mes propres sentiments de coté, car il était clair maintenant que j'en avais pour ce garçon. Je le regardais bien en face pour lui dire :

- Et bien tu m'as maintenant Edward.

Il me sourit et pris mes mains dans les siennes.

- Oui, je t'ai maintenant.

Il baissa le regard vers son couvre lit.

- Mais Bella, je dois t'avouer que tu m'attires physiquement aussi. Et je ne sais pas exactement quelle relation amicale j'ai à te proposer.

- Euh, je ne te suis pas là, Edward.

Il releva les yeux pour me dévisager intensément.

- Alors je vais essayer d'être direct. Bella je … j'ai envie que l'on eait une relation sans tabou. Que l'on soit libre tous les deux de faire ce que l'on a envie avec qui l'on a envie, tout en ne se cachant rien surtout pour que notre amitié reste intacte. Mais … enfin si tu es d'accord, j'ai pensé que … Hier par exemple, quand on s'est chamaillé sur la pelouse, j'ai sentis que tu étais réceptive quand …

Je le coupais car il n'allait visiblement pas réussir à le dire alors que j'avais parfaitement compris où il venait en venir.

- Tu veux que l'on ait des relations sexuelles tout en étant amis.

- Oh mon dieu ! Ça à l'air monstrueux dit comme ça ... mais oui. Enfin tu es libre de refuser et cela ne changera rien, je t'assure. Je suis vraiment dingue après tout de te demander ça …

Je me penchais pour le faire taire d'un baiser sur la bouche.

- Arrête Edward, je suis d'accord.

Il me regarda en écarquillant les yeux comme s'il n'arrivait pas à y croire. Mais bien vite ses traits changèrent pour révéler son envie de moi. Et quand il m'allongea sur son lit, je ne pus retenir un gémissement.

Je ne savais pas encore que je venais surement de prendre la plus mauvaise décision de toute ma vie.


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