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Martine Aubry Disqualifiée

Publié le 19 septembre 2011 par Sagephilippe @philippesage

L’émotion que je ressentis, à quelques moments, ce dimanche soir, je ne la comprenais pas, elle m’encombrait ; alors je luttais, n’en voulant pas ; et puis, je compris qu’elle n’était pas compassion, mais colère.
Sourde.
Il faudrait pouvoir l’oublier, cet homme, Dominique Strauss-Kahn.  Cette arrogance, cette suffisance.
Je peux le dire, maintenant : je n’aime pas ce qu’il représente, politiquement. Je ne l’ai jamais aimé. Cependant, je répugnais à me joindre à la meute. Que je n’aime pas, non plus. Cette vomissante, ce tribunal populaire, summum de la bêtise ; je l’exècre.
Martine-Strauss-Kahn.jpgMaintenant que c’est fini, ou du moins l’espère-t-on, tout comme l'on voudrait que d’aucuns se taisent, à jamais (Lang, Séguéla, etc.) et considérant ce qu’il s’est dit, dimanche soir, sur TF1, il ressort assez nettement que des six candidats à la primaire, une en particulier est discréditée, si ce n’est disqualifiée.
Durant cet entretien formaté, casté et bourgeois, entretien qui, tout bien pesé, ne nous concernait pas, quand bien même nous fûmes, je le rappelle, sidérés, et ce, quelle que fût l’opinion que nous ayons, a priori comme a postériori, de cet homme, il aura été question, brièvement, de la primaire.
Et plus précisément d’un pacte.
Nié (peu ou prou) par la candidate Martine Aubry.
Dominique Strauss-Kahn n’était nullement obligé de reconnaître l’existence de ce pacte. Il aurait pu, sans aucun problème, le taire. Passer outre.
Mais il ne l’a pas fait.
Ne le faisant pas, il a torpillé la candidature de son « amie » (les guillemets s’imposant largement). Confirmant ce que moult éditorialistes – Barbier compris – claironnaient, à savoir que Martine Aubry n’était qu’une candidate par défaut, de substitution.
Dès lors, comment la maire de Lille va-t-elle désormais pouvoir convaincre, emporter la décision, les suffrages ?
Comment croire en sa volonté, son désir, sa détermination ?
Puisqu’elle n’est là que par un très fâcheux concours de circonstances.
Puisqu’elle ne devait pas y aller.
Se pose alors une question, bien embarrassante : quelles peuvent être les vraies raisons de la candidature de Martine Aubry ? Qu’est-ce qui la motive ?
Sinon, l’inimitié.
L’aversion pour celui-ci ou celle-là. Ah non, pas lui ! Ah non, pas elle ! Sus ! Sus ! Il faut leur barrer la route ! Comme ce fut le cas, n’est-ce pas, lorsque vint le moment de désigner un nouveau premier secrétaire !
On s’en souvient de ces urnes, suspectes. De cette tambouille, cuisine de barons, petits arrangements entre notables. Triste image d’un parti, infoutu de se rénover, de laisser la main à la génération suivante, or donc, vas-y que je te convoque les flingueurs, Fabius, Bartolone et consorts, ligne directe branchée sur Washington, à la manœuvre, ourdissant, et te voilà, camarade Martine, propulsée nouvelle gardienne du Temple.
Le pacte, il ne date point de Marrakech. Il fut entériné bien avant. A l’automne 2008. Lors de la désignation du premier secrétaire. Sa mission : préparer le retour de DSK. Sa récompense : un poste de Premier ministre. Voilà l’histoire.
Tout était acté, verrouillé.
Et la primaire ? Du bidon ! Elle ne pouvait échapper à DSK.
Ah, c’était du beau travail ! Et ça partait plutôt bien. Les sondages, si précoces, étaient écrasants. Le Figaro, aux anges ! Pensez, un duel DSK/Sarko, ça ne pouvait que lui seoir.
Et puis, boum, patatras, survint le « coup de tonnerre » du 14 mai 2011.
Finalement, on en viendrait presque à remercier Dominique Strauss-Kahn.
En confirmant, dimanche soir, sur une chaîne privée, qu’il y avait bien un pacte, il nous a fait pénétrer dans les coulisses, peu ragoûtantes, d’un certain Parti socialiste. Celui qu’on n’aime pas. Celui qui en 2006 et 2007, à tort ou à raison, a torpillé la campagne de Ségolène Royal. Parce que ce n’était pas la candidate que l’appareil souhaitait. Ce ne pouvait pas être elle. Et jamais, elle ne serait, un jour, leur premièr(e) secrétaire.
Fabius, DSK, Aubry, Lang, et j’en passe, toute cette clique, ces vieux machins, les mêmes qui tardent ou renâclent à exclure un Frêche, un Guérini, c’est de ceux-là dont il faut se débarrasser.
Ces ceux-là qu’il faut sanctionner. Les 9 et 16 octobre prochains.
Au bout du compte, nous avons, contre toute attente (puisque ce n’était pas prévu) une primaire ouverte. Certes imparfaite, parfois décevante, mais cela vaudra toujours mieux que le simulacre qui nous était promis. Cela vaudra toujours mieux que le sacre annoncé d’un homme dont ses « amis » persistent à mettre en avant les compétences, jamais ses inconséquences qui ne relèvent en aucune façon d’une prétendue légèreté, mais de tout autre chose, de plus grave, de plus lourd.
Quoi qu’il en soit, on ne peut être candidat à la présidence de la République par défaut.
Il serait totalement irresponsable d’envoyer à la bataille, dans la lessiveuse, quelqu’un qui n’est pas prêt. Dont les motivations posent problèmes.
De fait, cette primaire est relancée, grâce – c’est énorme ! – à Dominique Strauss-Kahn, qui mal supportant de ne plus en être le principal acteur, aura flingué la candidature de son « amie ».
Ah ! Comme ce serait drôle, tellement croustillant, que dans trois semaines, des urnes de cette primaire, sortît le second tour suivant : François Hollande et Ségolène Royal.
Si second tour, il y a...

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