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Pas à pas des idées en vrac

Publié le 25 août 2007 par Caroline
Il est parfois des coïncidences dans les diverses choses qui arrivent dans la cervelle, coïncidence de temps qui font que deux se téléscopent. C'est ce qui s'est produit avant-hier dans la mienne. J'écoutai les conférences de Michel Onfray dans le cadre de l'Université Populaire de Caen, sur le thème de l'anti-marxisme de gauche. Il y parlait particulièrement de Bakounine. La société, pour lui, ne doit pas être bâtie de façon verticale, mais horizontale. C'est celle-ci qui permet la plus grande liberté car on ne se réfère plus à un État, un dieu, ou tout ce qui peut être "au-dessus". Évident, mais l'Homme en général préfère être soumis. De plus en plus, on dirait. Dommage qu'on ne puisse pas podcaster ces émissions passionnantes. Elles seront certainement commercialisées en coffret-CD par France-Cul. Pas très anarchiste, tout ça ! Donc, je continue dans mon histoire de coïncidence. Après avoir écouté cette émission, j'ai lu René Char, dit-elle, est mort. de Daniel Leuwers. Énième témoignage de ceux qui ont approché le poète. Plus ou moins intéressant. Il y a un passage, cependant, qui m'a amusée et qui faisait étrangement écho à la conférence d'Onfray.
Char me confia...(qu')il avait rêvé qu'il était un géant qui enjambait toutes les Sorgues de la région. Les habitants de l'Isle se prosternaient sur son passage, et il les bénissait, murmurant par-devers lui : " Bandes de cons ! bandes de cons ! "

Dans son rêve, il avait perçu l'humanité (et pas uniquement les habitants de l'Isle sur Sorgue) dans toute sa médiocrité.

Hier, je suis retournée aux Rencontres Photographiques d'Arles. J'avais laissé trop de lieux de côté, dimanche dernier, par manque de temps. Je suis allée voir à l'église Saint Anne la rétrospective Alberto Garcia-Alix. Outre le fait que c'est l'une des plus belles des Rencontres 2007, je voudrais parler de la contestation que cette exposition a engendrée. Je vous livre un extrait d'article paru dans Libération à ce propos :

Question esprit démocratique, Louis Imbert a quand même demandé l’annulation de l’exposition, après avoir exigé le rajout d’un livre d’or pour les mécontents. Lui qui dit «se ressourcer dans la prière» avait déjà envoyé une lettre au sous-préfet de la ville afin que soit interdite cette manifestation «vulgaire». Mais le secrétaire général de la sous-préfecture estime que «tant que l’exposition ne menace pas l’ordre public et les bonnes mœurs, elle n’a pas lieu d’être censurée». Dernier argument du mécontent : les «honteuses photos» sont exposées dans une ancienne chapelle. « Irrecevable, rétorque Prune Blachère. En 1825, l’Eglise Sainte-Anne est devenu un musée archéologique, ce qui en fait un lieu exclusivement patrimonial et non de culte.» Et de calmer les craintes au sujet de la dimension choquante de l’exposition : «Dès la première semaine, on a mis un avertissement sur le contenu des œuvres exposées. Les gardiennes pouffent de rire : les visiteurs partent presque déçus car le choc et l’indignation n’ont pas lieu.»
Une des photos porte le titre suivant : Un homme avec une chemise trop propre n'est pas honnête. C'est cette phrase que j'ai écrite sur le fameux livre d'or, l'adressant à cet obscur Louis Imbert. Cette histoire nous rappelle étrangement, le saccage des livres de Lagrasse dont j'avais parlé dans un précédent billet. À ce propos on peut lire le communiqué de l'association Le Marque Page sur le site des éditions Verdier. Ce monde devient plus étroit tous les jours !

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