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L'oncle d'Amérique

Publié le 16 mars 2011 par Spartac

A l'heure ou le monde est attentif à la situation cataclysmique japonaise, la France politique patine et ne sait que dire sur le sujet. Il reste alors à commenter les sondages sur la présidentielle de 2012 qui arrivent par salves régulières depuis quelques semaines.
Quelle crédibilité leur accorder déjà? Les chiffres proposés par les divers instituts varient du simple au double, selon l'évaluation faite du vote frontiste, tour à tour en tête au premier tour, puis rétrogradé. Les hypothèses sont toutes plus diverses et j'attends avec impatience le sondage montrant les chances d'élection du président sortant face à une union gauche molle, droite écologiste dirigée par Antoine Waechter sans sa moumoute. Après tout on aurait tort de négliger ce scénario tout hypothétique soit il.
L'oncle d'AmériqueUn seul sondage résiste à l'usure du temps, celui qui donne Strauss Kahn vainqueur au second tour avec plus ou moins 60% des votants face à Nicolas Sarkozy. Avance imposante, synonyme pour ses partisans d'une victoire aisée en 2012. Il ne lui reste plus qu'à quitter le FMI et prendre le premier avion pour présenter sa candidature.
C'est là que tout se complique pour ce cher Dominique. Un brin d'histoire politique incite à l'extrême vigilance dans l'interprétation des sondages triomphaux. Pour la présidentielle de 1995, le premier ministre Edouard Balladur caracolait en tête des sondages, et l'on prévoyait que les élections seraient pour lui une simple formalité. Ses conseillers prévoyaient même que le désistement potentiel de Jacques Chirac pourrait lui offrir une élection dès le premier tour... L'histoire ne se passa pourtant pas comme ça. Ce fut pour lui une débâcle et un ralliement humiliant dans l'entre deux tours à son ancien ami de trente ans. Fin de carrière politique... En 2002 Lionel Jospin devait être élu, c'était dit, le second tour le verrait battre Jacques Chirac. Oui mais... Il y en avait un premier et les multiples candidats de gauche avaient délité son assise, ou plutôt il n'avait su les convaincre. Il restait à la porte des élections et le Front National obtenait un résultat historique, Chirac un score bananier... Ajoutons à cela la vague Royal la portant à la candidature en 2007. Érigée comme rempart au sarkozysme et comme la seule à pouvoir lui tenir tête, elle ne devait cependant pas tenir deux round...
Il ne faut donc pas se glorifier de ces résultats, il est précoce d'en faire un élu sous l'égide de flatteurs sondeurs. D'autant plus que la seconde épreuve de l'investiture socialiste est un écueil supplémentaire pour lui. Les socialistes dans un élan démocratique on remplacé leur congrès d'investiture par des primaires pour l'élection 2007, à l'américaine. On a pu voir lors de l'élection précédente, trois courants socialistes débattre en direct télévisé, et surtout montrer les dissensions internes...
Pour 2012 ces primaires pourraient être pour DSK un chemin de croix. Car il lui faudra faire la différence contre les barons du parti. Les votants à l'investiture ne sont pas représentatifsde l'électorat français mais du PS, et il n'est pas dit que tout favori qu'il soit, il puisse passer l'examen face aux deux derniers secrétaires généraux...
Abandonner un confortable fauteuil au FMI ou la possibilité de lui octroyer des pouvoirs étendus à l'avenir n'est pas exclu, pour une bataille électorale... Es-ce judicieux? Passer l'examen des primaires puis l'examen présidentiel pour un homme à la situation confortable, il y a là un choix délicat à faire. L'homme est habile et sait sans doute qu'une fois la campagne commencée les écarts avec l'UMP seront moins grands, et la menace frontiste étant réelle, il existe la possibilité de ne pas voir le second tour, si tant est qu'il soit investi.
Alors Dominique, depuis New York regarde l'Elysée. Mais cet homme pragmatique (trop?), guère habilité aux joutes électorales sérieuses à t'il intérêt à traverser l'Atlantique. L'envie du pouvoir est peut être grande, mais au regard des ennuis sérieux qui attendent le prochain président, il lui faudrait des garanties pour franchir le pas. Celle-ci étant quasi nulles, pourquoi se déplacer. Un bon conseil Dominique, reste en Amérique.
Car de toute façon venir pour quoi y faire? Une politique dites libérale de gauche? Car DSK est plus proche idéologiquement d'une gauche à l'allemande ou à l'anglaise. L'homme dirige le FMI à la politique drastique qui a détruit dans tous les pays lui demandant son aide, services publics et aides d'état. Ce président là serait le dernier fossoyeur des idées de gauche si tant est qu'il y en est encore. Alors à quoi bon? Autant rester l'oncle d'Amérique regardant de loin la situation, plutôt que d'être présenté comme l'homme providentiel qu'il n'est pas. Avec ou sans lui de toute façon...

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