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→ Gaston Monnerville (1897-1991), inscrit au groupe de la Gauche démocratique, présida le Conseil de la République puis le Sénat de 1959 à 1968

On saura dimanche soir si la gauche est en mesure d'obtenir la majorité au Sénat - 175 sièges  sur 348 - et d'en prendre la présidence [C'est fait! '-)]. Il lui faudrait pour cela gagner 23 sièges (chiffre égal à la différence des gains et des pertes, exemple : la perte de 9 sièges devrait être compensée par le gain de 32) dans la moitié des départements renouvelables¹. Ce serait un événement considérable quand on sait que la gauche n'a plus présidé la Haute Assemblée depuis Gaston Monnerville en 1968, soit quarante-trois ans!

Ce serait même à l'échelle du Parlement un séisme politique et un très mauvais signe adressé par les grands électeurs - les conseillers municipaux des petites communes représentent 90 à 95% de ces grands électeurs - à M. Sarkozy et au gouvernement à quelques mois de l'élection presidentielle. Dans le cas contraire la majorité présidentielle pourrait toujours crier victoire mais ce serait de toute façon une victoire à la Pyrrhus puisque la réunion du Parlement (députés et sénateurs) pour voter certaines lois, notamment constitutionnelles, deviendrait problématique en l'absence de cette majorité de 3/5ème nécessaire à l'adoption desdites lois.

Je reste cependant sceptique sur ce basculement du Sénat² tant les arrangements, les tractations, avant l'élection du président (actuellement Gérard Larcher³ groupe U.M.P.) - prévu pour le 1er octobre - sont monnaie courante ; une tradition (si peu) républicaine.

Attendons dimanche soir et au-delà le résultat de certains départements d'Outre-mer (Guadeloupe, Martinique) dont les résultats peuvent faire la différence et saluons, à l'occasion de ce renouvellement, le départ du Sénat de Robert Badinter, l'ancien ministre de la Justice du gouvernement Mauroy, lui aussi sur le départ, à l'origine du projet de loi d'abolition de la peine de mort en France en 1981.

Notes

¹ les départements renouvelables vont de l'Indre-et-Loire (37) aux Pyrénées-Orientales (66),  plus l'Île-de-France, 4 départements et 2 collectivités d'Outre-mer (dont Saint-Pierre-et-Miquelon), ainsi que les Français de l'étranger (6 sièges à pourvoir)
² selon le service politique du Monde le gain pour la Gauche pourrait être de 20 sièges environ
³  selon Gérard Larcher (« Bombez le torse bombez! » chantait Alain Bashung), je cite : « La majorité sénatoriale conservera une majorité de 6 à 12 sièges »