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Les années se suivent...

Publié le 31 décembre 2006 par Caroline
Les années se suivent et parfois se ressemblent. L'an dernier, je m'étais replongée dans le poème de François Villon La Ballade des pendus, à cause de tous ces Pères Noêl made in China, accrochés aux façades des maisons et lamentablement tourmentés pas le vent. Sur feu le précédent blog, j'avais lancé une chasse photographique où j'avais récupéré pas mal de photos de ces Pères Noël made in China. Cette année, ils me semblent encore plus nombreux et leur fabrication par million par de petites mains chinoises a dû contribuer à gonfler le chiffre de la croissance économique de ce pays. Aujourd'hui, si je ressors La Ballade des pendus, c'est pour un sujet d'actualité et ce n'est plus sur le ton de l'ironie. Je veux bien sûr parler de la pendaison de Saddam Hussein. Le bonhomme n'était pas des plus sympathiques, ne valait pas plus cher que Pinochet, avait lui-même ordonné des milliers d'exécutions capitales pour se débarasser d'opposants à son régime sans pitié. Mais, l'Occident, et notamment les deux compères Bush-Blair qui se félicitent d'un tel acte, ceux qui prétendaient envahir l'Irak pour y rétablir la démocratie, je trouve qu'ils s'y prennent vraiment mal. Qu'est-ce qui a changé par rapport à l'époque de Villon ? Pas grand chose. Il aurait pu dire : fûmes occis par justice aussi. Quant à la chair, que trop avons nourrie, Elle est piéça dévorée et pourrie, Et nous, les os, devenons cendre et poudre. Là, les choses changent. On ne laisse plus le cadavre exposé à la vindicte populaire ni aux intempéries. Quoique... Ces images (que je n'ai pas vues mais que France Inter racontait par le menu dans chaque flash d'info, hier), ont fait le tour du monde par les télés sattelitaires et internet. Des millions de personnes ont pu les voir. C'est beaucoup plus médiatique que de laisser le dictateur pourrir en prison à perpétuité. Méthode moderne pour exposer un cadavre à la vindicte populaire. Demain, nous serons en 2007. XXIème siècle. Au lieu d'écrire, en titre, les années se suivent, j'aurais pu mettre les siècles se suivent, et rien n'a fondamentablement changé.

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