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As we move silently

Publié le 21 septembre 2011 par Francky
AS WE MOVE SILENTLY
Paris, au matin. Il a marché depuis le Jardin des Tuileries, enjambé La Seine par le Pont Royal, emprunté le Quai Voltaire, passant devant le Port des Saints-Pères, silencieux. Le froid lui pique les yeux, ses lèvres sont gercées. Il marche d'un pas régulier, casque vissé sur les oreilles. Les accords mélodieux de "Broken Glass" le rassurent. La voix de Camille, aussi. 
Un songe. Elle est assise. Ses cheveux lui tombent sur les yeux. Chemise noire entre-ouverte. Incandescente. Ses doigts se mettent en mouvement, grattant des accords. Elle murmure sur "Hey Now", imagine un violon ici, un violoncelle là, un truc à faire pleurer le coeur le plus endurci. Elle coule comme un ruisseau sur "Snow", dessine un piano qui flotte dans l'air puis, se met à nue sur "Song For Lucian", extirpant d'elle des bouts de son âme qu'elle agite comme un peintre agitant son pinceau. 
Une voiture sort Rue Bonaparte. Pleins phares. Le brouillard est encore dense quand il arrive Quai des Grands Augustins. Il a aimé cette nervosité maîtrisée sur "In The Sky", cette timidité derrière laquelle se cachait un chemin lumineux sur "City Ghost". L'Ile de la Cité n'est qu'une silhouette fantomatique. A l'écoute de "Come On", il veut se déshabiller et courir nu. Il pense aussi au crépuscule. Pourtant c'est l'aube. 
Elle semble inquiète. Ses mains tremblent. Mais, elle s'envenime sur "Don't Put Me in a Box". Elle est une rose d'un noir qui frise l'insolence. Continuer de l'avant. Elle est endiablée sur "Monster Lunch", la guitare comme possédée. Elle se dit qu'elle devrait ouvrir grand sa fenêtre et crier, crier, crier encore jusqu'à les réveiller tous, ces endormis. Elle devient intensité sur "Patriarkill". Elle est sanguine. Elle se révolte. La révolte de Camille. 
De l'autre côté passent des ombres, Quai des Orfèvres. Rester apaisé. Il préfère "Santa Fe" à la Sainte-Chapelle. L'image d'une mère tenant son enfant lui vient à l'esprit. La pénombre l'entoure sur "Kids On Crash". Qu'à cela ne tienne. La voix de Camille est là. A la fin du morceau, il est comme en transe. Il s'exalte. Puis, s'apaise à nouveau sur "Body Motions". Il entend le crépitement d'un feu. 
Notre-Dame. Quai de la Tournelle. Pont de Sully. Il est ce gars sur le pont qui écoute "As We Move Silently" de Helluvah. Il a envie de se repasser l'album. Il en crève d'envie. 

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