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Banderille n°371 : Quand ça boue, c’est cuit ?

Publié le 22 septembre 2011 par Toreador
Du mois de septembre au mois d'aoûtFaudrait des bottes de caoutchoucPour patauger dans la gadoueLa gadoue, la gadoue, la gadoueHou la gadoue, la gadoue (Serge Gainsbourg, la Gadoue)

Vraie Fosse à purin

Tiens, voilà du purin, voilà du purin… Comme c'est étrange, ces affaires de financement occulte qui explosent 4 mois avant un scrutin présidentiel. Mediapart remet le couvert, un an après la série de scuds contre le gouvernement. Je crois que la mise en examen de Nicolas Bazire, témoin de mariage de Nicolas Sarkozy, par Van Ruymbeke éclaire d'un nouveau jour les révélations de Bourgi de la semaine dernière. Ce n'était pas pour désamorcer Clearstream que Bourgi s'est fait sauter, mais bien pour éclabousser les chiraquiens en action préemptive (ou préventive). Histoire de montrer que tout le monde a usé des mêmes procédés, et donc que finalement c'est un peu la normalité…

Sur le fond, tous ces témoins qui sortent de l'ombre au même moment me laissent perplexe. Coté Bazire, c'est l'ex-femme de Gaubert qui a témoigné contre son mari dans l'affaire de Karachi. Sans être expert, il me semble que cela ne serait pas la première fois qu'une ex-compagne se venge en chargeant son mari : prudence. De plus, il se trouve que j'ai rencontré une fois le personnage et je le vois mal (psychologiquement parlant) avoir recours à ce type de procédé.

Coté Villepin, Bourgi me semble être un personnage dont les tardifs remords sont quelque peu forcés.

Enfin, le juge Van Ruymbeke – dont je ne mets pas en doute la probité - a déjà été par le passé manipulé par des gorges profondes. Ainsi, dans Clearstream, il avait ouvert son enquête sur la foi notamment d'une lettre de corbeau qui s'est révélée être un faux.

Jésus avait de mauvaises fréquentations

En termes d'opportunité (n'en déplaise à ceux qui jubilent en espérant la mise hors-jeu de Sarkozy sur la base d'inculpation de ses proches), je ne pense pas qu'il rende service à la démocratie en lançant une telle accusation quelques mois avant le scrutin. Jésus connaissait très bien Judas et la culpabilité n'a jamais été transmise comme la gastro-entérite, par simple poignée de mains. 

Cependant, je ne pense pas que nous devrions finalement nous embarrasser des détails (coupable ? pas coupable ? opportun ? pas opportun ?) et voir la tendance générale.

Préambule : la Droite commence à puer sérieusement. 

Ensuite, j'observe que Van Ruymbeke a mis à jour un système de rétro-commissions favorisant la gauche (les frégates de Taïwan) puis enquête sur celles alimentant la droite (Karachi).

Il y a donc deux possibilités : 1/ Considérer que tout le monde est pourri 2/ Considérer que le système légal actuellement en vigueur pour financer les campagnes n'est pas suffisamment généreux et donc encourage la prolifération d'intermédiaires douteux. Mon second point est sans doute avéré. Malheureusement, mes constats ne sont pas des hypothèses alternatives. 

"Quand on met de la merde dans un ventilateur, il faut s'attendre à ce que tout le monde soit éclaboussé." (Jacques C.)

 Je suis désolé de conclure ainsi, mais le "tous pourris" me convainc de plus en plus. Si la culpabilité est une maladie vénérienne, le soupçon, lui, est un virus qui se transmet par poignée de mains…

Entre Guerini qui se taille sa féodalité mafieuse en PACA, les arrangements de Woerth avec la déontologie, les valises de billets qui alimentent les uns et les autres avec des barbouzes très louches, les téléguidages de la justice pour abattre tel ou tel candidat (avec parfois d'ailleurs la bienveillance hypocrite d'une partie de la magistrature), et les affaires de moeurs qui ont éclaboussé la gauche à l'occasion de l'affaire Strauss-Kahn ou la droite à l'occasion de l'affaire Tron, cela commence à bien faire, d'autant que 15 ans plus tard tout ce beau monde court encore, libre de toute entrave.

Vous me direz qu'il y en a qui ne sont pas concernés, mais c'est justement tous ceux qui n'étaient pas aux affaires et donc qui n'ont pas pu approcher du gateau. En 1995, qui aurait été assez con pour financer illégalement la campagne de Jospin, dont on pensait qu'il ne serait même pas au second tour ? Même Mitterrand aidait Chirac ! Cerise sur le gateau : dans l'affaire de la campagne de 1995, c'est Roland Dumas, un socialiste, qui a supervisé la validation des comptes de campagne. Bon, il faut dire que lui-même a trempé dans l'affaire Elf et le scandale des frégates de Taïwan…

A ce train-là, cela ne sera ni Hollande, ni Sarkozy qui sera élu, mais Robespierre, et son prénom commence par M. 

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