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J'ai craqué...

Publié le 17 octobre 2006 par Caroline
Je l'avoue, j'ai craqué. Pas de télé depuis des mois et hier, je n'ai pas pu résister à la tentation de voir le film d'Agnès Varda "Quelques veuves de Noirmoutier" présenté sur Arte. Je ne lis pas les programmes de TV, mais, dans le supplément du Monde de dimanche, la réalisatrice était en photo à la première page. Je ne pouvais pas la rater. medium_varda.jpg J'ai sorti l'antenne de son carton et l'ai branchée. Pas évident. Même si l'orientation en direction du Ventoux est celle qui est conseillée, l'image n'est pas franchement nette et peut se modifier à chaque mouvement du téléspectateur. Donc, j'ai retenu mon souffle et j'ai regardé ce docu qui avait, entre autres endroits été présenté à la Fondation Cartier. C'est une vidéo qui fait partie d'une série de 10 réalisées sur l'île de Noimoutier, chère à Jacques Demy. Elle interroge des veuves. On n'est pas dans le larmoyant. La réflexion sur la disparition et l'absence par ces femmes, parfois de simples ouvrières de marais salants, est subtile . À travers elle, il y a aussi la réalité sociale de l'île qui transparaît. L'une d'entre elles raconte que son mari était allé chercher des algues sur la plages pour les pommes de terre et que brutalement, il s'est effondré, mort. Ces pommes de terre nous ramènent à d'autres d'Agnès Varda, dans les glaneurs et la glaneuse. Elle montre celles qui ont une forme particulière, souvent en forme de coeur. Je pense à elle à chaque fois que je tombe sur une ainsi faite... Les circuits de la pensée sont bien étranges. Sur les pommes de terre, en 2003, à la biennale de Venise, j'avais vu Patate Utopia d'elle. Le légume jalonne son oeuvre. Pour en revenir au Veuves de Noirmoutier, le propos ne se limite pas aux pommes de terre ! Cependant, il est toujours rattaché au quotidien et c'est pour ça peut-être qu'il a un sens profond. Évidemment, Agnès Varda fait partie intégrante de ces veuves. Elle se met en scène, assise sur une chaise sur la plage, à côté d'une autre chaise, vide celle-là. Elle ne dit rien, mais toutes ces veuves ont parlé pour elle, ont dit l'absence. Je ne sais pas si j'ai bien vu (la reception était mauvaise) mais j'ai cru voir une larme esquissée au coin de son oeil. Après ça, j'ai débranché l'antenne...

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