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DSK, ce sont les humoristes qui en parlent le mieux

Publié le 24 septembre 2011 par Polluxe

DSK, ce sont les humoristes qui en parlent le mieux
Le feuilleton judiciaire de DSK nous a tenu en haleine tout l’été. Et maintenant que le suspens redescend, DSK est tombé dans les griffes des humoristes.
« L’humour c’est pas drôle quand c’est principalement de la méchanceté » avait dit DSK après une chronique de Guillon sur France Inter… Hum… Ironie du sort, il est devenu une mine pour les humoristes de tout poil, chroniqueurs, dessinateurs et surtout Guignols où sa marionnette renvoie tous les soirs l’image d’un obsédé sexuel en peignoir léopard… Guillon, qui ne passe plus à la radio, en a remis une couche cette semaine dans Libération et c’est excellent, comme d’hab.
Alors rions un peu en ces temps moroses :

Les espoirs de la gauche sur la moquette du Sofitel

Décidément, les séries françaises sont pathétiques ! Le dernier épisode de «Sexe à Manhattan» dimanche soir sur TF1 fut affligeant. Cinq mois de suspense torride pour finir comme ça ! C’est dommage parce que le scénario au départ était génial : un homme politique français, directeur du FMI, accusé de viol par une femme de chambre à New York, alors qu’il s’apprête à annoncer sa candidature à la présidence de la République. Le type s’appelle Dominique, il est socialiste, ultrafavori dans les sondages, mais priapique au dernier degré, il commet l’irréparable…

Le premier épisode se termine sur l’homme menotté, sortant du commissariat de Harlem. Bon, si on voulait finasser, il y avait peut-être un petit problème de crédibilité dans le scénario : le gars porte tous les espoirs de la gauche, trente ans que son parti n’a pas remporté l’élection présidentielle, tout le monde sait que sa seule faiblesse c’est sa braguette et… ses camarades, ses amis le laissent sans surveillance dans un hôtel. Livré à ses démons. Votre meilleur ami est boulimique et vous l’enfermez une nuit entière dans l’épicerie fine du Bon Marché ! Il est vrai que tous les membres de son parti se détestent. Ils ne peuvent pas se blairer ! Ils préfèrent perdre l’élection, plutôt que l’autre ne la gagne. Quand Dominique se fait arrêter, ils font semblant d’être tristes, mais au fond, on devine qu’ils jubilent. Martine déclare : «Je pense à sa femme, à ses enfants, à ses proches», mais en vérité, c’est le plus beau jour de sa vie, elle va pouvoir être candidate ! Les personnages sont super bien campés : François, celui qui a perdu 45 kilos pendant la série (à la fin, on ne le reconnaît plus), se mord les joues pour ne pas se marrer. Vous en avez une autre, «sœur de la bravitude», elle est dingue, bien qu’elle n’ait aucune chance de gagner, elle passe son temps à proposer le poste de Premier ministre aux autres. Vous avez aussi Arnaud… Monte… quelque chose, je ne sais plus. Un grand gommeux, un peu fin de race mais de gauche, le charisme de Bobby dans Dallas. Il veut que Dominique présente des excuses à son parti ! Un vrai casting, les ingrédients incontournables de ce qui fait une série culte : sexe, fric et pouvoir.

Tout l’été, les épisodes s’enchaînent, on est tenu en haleine. «L’appart à 50 000 dollars», «Les mensonges de Nafissatou», «Après la mère, la fille !» La mère de Tristane qui avoue, elle aussi, avoir couché avec Dominique, énorme idée de scénariste ! On se dit qu’au prochain épisode, c’est la grand-mère de Tristane qui va passer aux aveux, épisode 12 : «Le gérontophile de Tribeca !» Quelle fin idiote dimanche soir ! 13 millions de téléspectateurs, un record d’audience historique pour un épilogue aussi nul. «Faute morale», ils l’avaient appelé, mauvais titre ! En fait, l’intrigue n’était pas crédible. Jamais, dans la vraie vie, un homme politique, ayant tiré des coups un peu partout, ne serait convié à s’expliquer au journal de 20 heures. Ou alors, il aurait fallu que la scène se passe chez Mireille Dumas, style confession intime : «Dominique bonsoir, vous étiez un homme politique de tout premier plan, 56% des Français souhaitaient voter pour vous à la présidentielle et puis le 14 mai 2011, au Sofitel de New York, patatras, une envie irrépressible, vous vous déboutonnez et tous les espoirs de la gauche finissent sur la moquette. Comment, après, explique-t-on un tel geste à ses proches ?» Tout était raté, même lui, qui d’habitude est très bon comédien, semblait réciter un texte appris. Pourtant, Dieu sait s’il nous avait impressionnés quand il porte des menottes dans l’épisode «Rikers Island». Peut-être l’habitude d’en mettre dans l’intimité ? On sentait qu’il était copain avec la journaliste et qu’il avait eu les questions à l’avance. Là aussi, c’est pas crédible : dans la vraie vie, jamais une grande chaîne d’infos n’aurait cautionné une telle pantalonnade !

Et puis le côté vieux chat de gouttière repentant pris la main dans le pot de confiture, c’est pas le Dominique qui nous captive depuis des mois. Fallait une fin qu’ait du panache, un héros qui assume : «Oui, j’aime le sexe, je trompe Anne et elle est au courant !». Fallait aller jusqu’au bout : «Je vais vous dire Claire ce qu’il s’est passé dans la suite 2806 : on s’est éclaté comme des bêtes, on a enchaîné 75 positions du kamasutra en moins de 6 minutes 30, jamais pris un tel pied !»

Dominique paraissait triste dimanche. On a le sentiment qu’il finira comme Jacques Chirac, attablé chez Sénéquier à Saint-Tropez, surveillé par maman, sans pouvoir bouger une oreille. Puisque Dominique nous annonce qu’il abandonne la «légèreté», peut-être, qu’au final, ils ont bien fait d’arrêter la série. (Source : Libération, 20/09/2011).


Tagged: DSK, Guillon, PS

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