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Allaitement et vie de couple

Publié le 26 septembre 2011 par Sibellia @Sibellia

26 September 2011, 21:53 | Ajouté par : Gaëlle, dans Articles

Ce dossier a paru dans Allaiter Aujourd’hui n°77, LLL France 2008

A l’occasion de la Grande tétée 2011 dont le thème est “Allaiter et être femme en toute liberté” qui ouvrira la Semaine Mondiale pour l’Allaitement Maternel en France du 16 au 23 octobre 2011 prochain, comment parler d’Allaitement et de féminité sans parler de ce que ressentent un certain nombre de mamans concernant leur libido…

Sujet peu évoqué, certaines jeunes mamans ressentent une baisse plus ou moins importante de leur libido. Comme beaucoup de sujets, il peut être rapide de faire un raccourci bien connu “c’est parce que tu allaites”!

Bien que publié en 2008, ce dossier toujours d’actualité a le mérite d’explorer de manière plus méthodique ce ressenti et ne manque pas d’intérêt!

S’interroger sur les différents facteurs de cette baisse de libido permettront avant tout à chacune et à chaque couple de se poser des questions judicieuses afin de trouver les aménagements possibles et importants pour trouver un nouvel équilibre dans le couple. Enfin, cela permettra également de rassurer les mamans allaitantes ou non qui ressentent ce manque d’intérêt pour la sexualité et, n’osant en parler, se sentiront “différentes” ou mal fichues!

Quelques extraits:

“La façon dont une femme vit sa sexualité subit d’énormes changements dès la conception, puis pendant la grossesse, la naissance, l’allaitement, les premiers jours du maternage et les nombreuses années de parentage. Pour Michel Odent, les rapports sexuels, l’accouchement et l’allaitement ne sont pas des domaines séparés, ils font tous partie de la vie sexuelle de la femme. Ces trois types d’actes donnent lieu à la sécrétion d’ocytocine, l’hormone de l’amour, qui fonctionne également comme un système de récompense chaque fois que nous accomplissons un de ces actes. Tous les trois sont nécessaires à la survie de notre espèce.

[...]

Moins intéressées?

Pourtant, en dépit des signes montrant que les femmes allaitantes peuvent augmenter la libido d’autres femmes, elles ont la réputation de ne pas être intéressées par les relations sexuelles. Et ce tout particulièrement pendant la période où elles tentent laborieusement de concilier leur nouveau rôle de mère et leur rôle précédent d’amante.
La sexualité représente bien plus que l’acte sexuel. Elle inclut également la façon dont une femme se perçoit elle-même en tant que femme, ses sentiments sur l’intimité, le toucher et le plaisir. Dans la transition entre la mère et l’amante, ses seins, et la perception qu’elle en a, joueront un rôle important dans sa sexualité, et pourront également être à l’origine de certains conflits.
Il existe une large gamme d’expériences « normales » pendant chacune de ces phases, depuis la conception jusqu’au parentage, mais de nombreuses femmes pensent être les seules à éprouver ce qu’elles éprouvent. Une discussion sur le sujet, avec une personne faisant preuve de tact et de sensibilité, sera habituellement la bienvenue, dans le cadre de l’information anténatale, du conseil à l’allaitement, ou d’une discussion structurée dans un groupe de mères. Il peut être rassurant d’apprendre que tous les couples connaissent à la fois des joies et des difficultés avec les aspects physiques et psychologiques du passage du rôle d’amants à celui de parents, et que de nombreuses femmes trouvent difficile de jongler entre ces deux rôles.

Le vécu des pères

La plupart des pères sont profondément remués par le fait de voir leur bébé naître, et sont remplis d’amour et de respect. Mais certains peuvent être submergés par ce que leur compagne a traversé. Voir un bébé distendre, puis émerger par l’orifice sur lequel ils pensaient avoir auparavant un certain « droit de propriété » peut être passablement traumatisant. Voir d’autres personnes « tripoter » cette partie de l’anatomie de leur compagne peut également être très perturbant pour un homme, ainsi que le fait de le voir coupé, blessé et abîmé. Les sentiments résiduels suite à cette expérience sont probablement plus fréquents qu’on le pense habituellement, et peuvent affecter les relations sexuelles pendant un certain temps. La grossesse et le fait de devenir parent sont des moments de transition difficiles également pour les hommes.

Le nouveau rôle de parent

Le parentage est une expérience qui représente un défi pour tous les couples.
Si certains aspects hormonaux, physiques et psychologiques de l’allaitement peuvent avoir un impact sur la sexualité et la libido d’une femme, l’essentiel des changements est en fait lié à l’arrivée, à la présence et aux exigences d’un nouveau bébé, et ce quelle que soit la façon dont il est nourri.
Les premiers temps, la fatigue sera probablement le principal obstacle à la vie sexuelle, mais par la suite, le manque d’intimité et d’opportunités pour les rapports sexuels pourra devenir le principal problème. Des pratiques telles qu’aller se coucher à des heures différentes peuvent être des comportements d’évitement de la part de l’un ou l’autre partenaire, ou tout simplement une manifestation de fatigue. L’intimité est limitée lorsqu’il y a un nouveau bébé, et certains bébés semblent avoir un radar qui détecte toute manifestation d’intimité dans laquelle ils ne sont pas impliqués !
Avoir le bébé dans le lit parental a des avantages, mais aussi un effet inhibiteur. C’est peut-être le moment de trouver un autre usage pour la table de la cuisine, le tapis devant la cheminée, voire d’utiliser un lit dans une autre pièce. Si le bébé a une bonne plage de sommeil l’après-midi dans un endroit sûr autre que le lit parental, le sexe l’après-midi peut occasionnellement être une option.

La libido

La fréquence des rapports sexuels et l’importance du désir sont indiscutablement abaissées pendant plusieurs mois après l’accouchement (il arrive toutefois qu’une femme manifeste plus d’enthousiasme pour le sexe que son compagnon, ce dernier étant encore en période d’ajustement psychologique).
L’absence de désir peut également être psychologique, dans la mesure où le couple se débat pour s’adapter aux rôles apparemment incompatibles de parents et d’amants. Une mère pourra avoir besoin de temps pour apprendre à partager son corps à la fois avec son bébé et avec son mari, même si ce n’est pas de la même façon. Le compagnon pourra passer après le bébé, au moins pendant une période.
De nombreuses femmes ressentent un besoin de tendresse physique, mais pas celui de relations sexuelles. Certaines se sentent « au bout du rouleau » à la fin de la journée, ou ont l’impression d’avoir donné tout ce qu’il leur est possible de donner. La mère se sent totalement accaparée par son maternage et son bébé, elle a avec lui une relation très intime, ce qui peut abaisser drastiquement son intérêt et son désir pour davantage d’intimité ou pour des relations sexuelles.
Dans la mesure où, pour la plupart des nouvelles mères, l’épuisement est la principale raison à leur absence d’intérêt, l’aide du compagnon pour les tâches ménagères peut faire la différence.

Histoires d’hormones

La mère allaitante a un taux élevé de prolactine et une inhibition de la sécrétion d’œstrogène, de progestérone et de testostérone, souvent pendant une longue période. Chez certaines femmes, la montée du désir sexuel est plus lente et moins intense, et la lubrification moins abondante. La plupart de ces problèmes disparaissaient avec le retour de couches.
Les lésions pelviennes ne sont pas rares au cours de l’accouchement, et peuvent engendrer des difficultés à éprouver du désir. Le tonus du plancher pelvien peut être difficile à rétablir pendant la période d’aménorrhée lactationnelle, mais les femmes devraient être encouragées à maintenir leur tonus pelvien à l’aide d’exercices adaptés. [...]

A lire en intégralité sur le site lllfrance.org

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