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A quand la prise en compte de la pénibilité pour les sénateurs ?

Publié le 28 septembre 2011 par Mtislav
 
Le pays a besoin de faire des économies ? Supprimons le sénat. Les sénateurs produisent un travail remarquable dit-on. Totalement inutile puisque la plupart du temps, le gouvernement impose son point de vue par un vote à l'Assemblée nationale. Les rapports de qualité ? Il y a les Presses universitaires de France pour ça. L'Etat a d'autres moyens pour encourager la réflexion et les publications politiques.
Quel est le rôle effectif joué par l'institution ? Procurer une pré-retraite dorée au personnel politique incapable de se faire réélire au suffrage direct. Prenez la liste des sénateurs, il y a fort à parier que vous y trouverez une liste de bonhommes dont on devrait s'être débarrassé depuis belle lurette, qui sont simplement des clients des partis politiques qui ont gardé en main quelques créances dont ils usent pour trouver une place au chaud. Et bien, que les partis politiques trouvent autre chose pour jouer le rôle de maison de retraite.
Prenons l'exemple de Jacques Blanc. Il a été conseiller général sans interruption de 1970 à 1988. Entre temps, il est devenu maire d'un petit patelin, La Canourgue, ce qui lui permet d'être depuis 2008 président de la Communauté de communes Aubrac-Lot-Causse.
Il a été député de la 2e circonscription de la Lozère de 1973 à 2001 pratiquement sans interruption (si l'on excepte une infidélité à la fin des années 70 pour occuper un secrétariat d'Etat). En 2001, Blanc a 62 ans. L'heure de la retraite a sonné. Il l'a bien mérité. Il devient sénateur. Il vient d'être battu. Il a aujourd'hui 72 ans. On a payé pendant 10 ans le bonhomme déjà largement rétribué par ailleurs. Blanc a bien vu venir le coup : il lui reste tout de même le conseil régional (dont il a été président de 1986 à 2004), la CdC, la mairie. Ce n'est pas assez rentable, pas assez prestigieux. Un homme qui a servi la République comme Blanc mérite mieux. Ses amis lui réservent une place de sénateur. Mieux encore, il la conquiert de haute lutte en disant merde à son parti et en ne comptant que sur ses véritables amis.
Résultat des courses, un type qui aurait pu depuis 10 ans se porter bénévolement au secours de ses concitoyens, réfléchir, écrire, sans davantage de frais pour le contribuable, se retrouve à plus de 70 ans à se cramponner à son fauteuil du Palais du Luxembourg. Qu'il vient de quitter. Il va pouvoir organiser son pot de départ, tout doit être prêt depuis longtemps.
On pourrait procéder à la même démonstration en se situant à gauche. Que faisaient encore au Sénat Badinter et Mauroy, 83 ans ? Ils ont été raisonnables, ils ont choisi de ne pas se représenter. Mais Louis Mermaz (80 ans), Philippe Madrelle (74 ans),  Chevénement (72 ans), Edmond Hervé (69 ans), Robert Hue (65 ans) et quelques autres moins fameux ? 
Tenez, un certain Jean-Noël Guérini (60 ans) : on pourrait même lui faire grâce de ses dernières années au titre de la pénibilité.

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