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Stelios, le retour

Publié le 29 septembre 2011 par Toulouseweb
Stelios, le retourLe créateur d’EasyJet crée l’ambiance.
Ce n’est pas du tout sérieux mais le microcosme aérien mérite bien un petit dérivatif de temps à autre. Et celui-ci n’est pas triste ! En bisbille, comme chacun sait, avec la direction de la compagnie low cost qu’il a créée il y a 15 ans, Stelios Haji-Ioannou …se préparerait à installer une «anti-EasyJet». Difficile à croire, les informations précises font cruellement défaut mais c’est bien de cela qu’il s’agit.
Le problème de «Stelios» (la planète entière l’appelle par son prénom) tient en peu de mots : il n’a plus la moindre fonction dans la compagnie, il n’apparaît plus dans l’organigramme mais il détient avec ses proches 37,4% du capital. Il demande, il exige, il tempête : il veut des dividendes, le paiement de solides dividendes, et non plus une fuite en avant faite de commandes d’avions supplémentaires, d’inaugurations de lignes nouvelles, de chiffres de trafic toujours plus impressionnants. Et il n’obtient pas satisfaction.
Aussi a-t-il lancé un missile contre sa propre boutique …en annonçant la création imminente d’une nouvelle compagnie, Fastjet. Et, pour qui pourrait douter de la réalité de cette extravagante initiative, il suffit de s’en remettre à Google. Ce qui permet de trouver en quelques clics le site fastjet.com. Mais la suite est très décevante : seule la page d’accueil est en place, et sur fond rouge vif, elle dit en tout et pour tout ceci : «Fastjet.com, by Stelios. Coming soon !» Et strictement rien d’autre.
Stelios veut-il prouver, à sa manière, en maître absolu de ses mouvements, qu’une compagnie aérienne peut gagner beaucoup d’argent, contrairement aux mauvaises habitudes de réinvestissement de ses bénéfices comme l’a fait EasyJet au cours de ces dernières années ? Ou s’agit-il d’un coup der bluff ? La seconde hypothèse est peu probable et sans doute faut-il s’attendre à un petit coup de tonnerre, susceptible de se produire bientôt.
Le bon Stelios a prouvé qu’il est un petit génie des affaires. Son EasyGroup se décline, avec plus ou moins de bonheur, dans les domaines les plus divers comme EasyRentacar, EasyCinema, EasyBus et même EasyInternetCafe. Dès lors, pourquoi pas, à nouveau, une compagnie aérienne ? Les commentaires vont bon train –le contraire serait étonnant- et les imaginations sont au travail. On entend dire, par exemple, que Fastjet pourrait mettre en place un réseau long-courrier ou encore s’orienter vers un concept sophistiqué d’aviation d’affaires. Mais les rumeurs convergent pour la plupart vers une hypothèse de compagnie low cost pure et dure.
D’autres commentaires sont franchement moqueurs. Et, comme on pouvait s’y attendre, quelques observateurs affirment que Stelios se rendrait beaucoup plus utile en aidant la Grèce à redresser ses comptes, plutôt que de provoquer un beau désordre de plus dans le secteur aérien. Cela mérite réflexion ! Sans préjuger de l’épilogue, il est d’ores et déjà certain que le monde des low cost ne sortira pas grandi de cet épisode rocambolesque.
On imagine l’embarras de Carolyn McCall, DG d’EasyJet, qui regrette peut-être d’avoir quitté son groupe de presse pour se retrouver dans l’œil du cyclone. Elle s’est empressée, comme par hasard, de fournir sans plus attendre de premières indications chiffrées sur l’exercice fiscal qui sera clôturé demain 30 septembre. Le communiqué officiel dit textuellement que «la forte performance opérationnelle de la compagnie pour l’exercice, de même que sa performance financière record, reflètent la réussite de notre stratégie. Malgré un environnement toujours plus compliqué pour les compagnies aériennes, la solidité de la performance d’EasyJet signifie qu’elle peut verser aux actionnaires environ 190 millions de livres sterling – ce qui démontre la résilience du modèle et à capacité à poursuivre sa réussite à travers l’Europe». On a bien lu : 190 millions de livres, soit 218,5 millions d’euros. Stelios devrait se contenter de 37,4% de ce montant, ce qui lui permettrait quand même de s’acheter une île ou de faire cadeau de cette cagnotte au Premier ministre Georgios Papandreou. Mais ce n’est apparemment pas la vocation de l’hypothétique Fastjet…
Pierre Sparaco - AeroMorning

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