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Primaire socialiste : « Il faut passer au débat d’idées ! » (Ségolène Royal)

Publié le 30 septembre 2011 par Raoul Sabas

Le 30 septembre 2011

Objet :

Primaire socialiste :

« Il faut passer au débat d’idées ! »

Madame Ségolène Royal

Parti Socialiste

10, rue de Solferino

75007 Paris

Fax : 01 47 05 15 78

[A l’attention d’Arnaud Montebourg, Annick Lepetit, Benoît Hamon, Bertrand Delanoë, Bruno Julliard, Claude Dilain, Dominique Strauss-Kahn, Elisabeth Guigou, François Hollande, François Patriat, François Rebsamen, Harlem Désir, Henri Emmanuelli, Karim Zéribi, Jack Lang, Jean Glavany, Jean-Marc Ayrault, Jean-Marie Le Guen, Jean-Pierre Chevènement, Julien Dray, Laurent Fabius, Lionel Jospin, Malek Boutih, Manuel Valls, Martine Aubry, Michel Rocard, Michel Sapin, Olivier Duhamel, Pierre Moscovici, Robert Badinter, Stéphane Le Foll et Vincent Peillon]

Madame,

Malgré un certain retard dû à un long séjour à l’étranger, je ne peux laisser passer sans réagir très vivement votre intervention du printemps dernier sur RMC Info, au cours de laquelle, brièvement résumé, vous avez déclaré :

« Il faudrait maintenant passer à autre chose. On ne va pas occulter toute la vie politique française, les problèmes qui se posent à la France, les difficultés que vivent les Français, en vivant ce feuilleton de la justice américaine jour après jour. Il faut passer au débat d’idées. » [Fin de citation]

Je suis d’autant plus surpris du dernier propos relevé que je n’ai eu de cesse, entre le 4 septembre 2006 et le 2 avril 2008, de vous adresser quelques vingt lettres, parmi lesquelles une synthèse de vingt-quatre pages avec l’annexe, envoyée en courrier recommandé avec accusé de réception le 4 avril 2007, mais dont j’attends encore la réponse à ce jour.

Je vous précise toutefois que tous ces documents ainsi que le récépissé postal du 6 avril 2007, lequel tient lieu seulement d’argumentation contraire sur le fond, sont toujours à votre disposition, dès lors que vous aurez l’honnêteté et le courage intellectuels de débattre sur le fond.

Pour résumer sommairement la teneur de l’abondant courrier déjà adressé, j’y dénonçais, arguments intellectuels et philosophiques à l’appui – sauf à vous-même, évidemment, de démontrer le contraire ! -, les mensonges et les « croyances au miracle » du penser superstitieux humain dans ses divers modes d’expression.

Pour mémoire, il s’exprime dans la religion, toutes religions confondues (monothéistes ou non), dans la métaphysique du matérialisme, ou scientisme, et de l’idéalisme, ou pseudo-spiritualisme des « philosopheurs » Descartes et Kant notamment, dans l’idéologie, toutes les idéologies sans exception, socialisme et altermondialisme en particulier, ainsi que dans le moralisme [Morale et condamnations moralisatrices des Autres au nom de LA Morale : LAQUELLE ? !], tous catéchismes réunis, y compris le catéchisme soi-disant universel contemporain, ou Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.

Or seule son inobservation est réellement universelle - sauf à quiconque évidemment, d’établir le contraire ! -, alors que ce catalogue de vœux pieux se fonde seulement sur trois fictions, dont je vous ai amplement entretenu dans la correspondance antérieure, à savoir 1) un Bien et un Mal prétendument absolus, qui se fondent sur l’absolutisation mensongère du relatif – critère fondamental du penser superstitieux, 2) la division fictive des humais en deux catégories distinctes par nature, les bons et les mauvais pour résumer, sans oublier 3) la croyance superstitieuse en un illusoire « libre arbitre », en vertu duquel il suffirait de vouloir pour pouvoir, comme voudraient nous le faire croire les participants à la primaire PS.

Pour revenir à l’abondante correspondance antérieure, vous ne pourrez pas nier que je n’ai eu de cesse d’y dénoncer votre « ordre juste », en tant que tel et dans votre prétention insensée de l’instaurer dans un tout petit coin de la planète, transformé de facto en paradis terrestre.

J’affirme qu’un « ordre juste », à savoir absolument juste – à défaut de quoi ce monde continuerait à être injuste quelque part - fait, et fera, partie, jusqu’à la fin des temps, des « croyances au miracle » de la superstition idéologique, toutes tendances confondues, comme je m’en suis abondamment expliqué pour ne pas juger utile d’y revenir en détail. Et il en va ainsi également de votre resucée d’ « ordre juste sociétal », définitivement renvoyé aux calendes grecques – sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment, de m’indiquer concrètement comment transposer l’Idéal dans la réalité quotidienne de la planète entière !

Dans l’attente de vos arguments contraires, appuyés sur les innombrables développements avancés, je m’en tiens-là sur le fond, aussi longtemps que, précisément, vous refuserez de « passer au débat d’idées », par quoi j’entends le véritable débat d’idées : celui qui ne consiste pas à opposer, « à l’infini », des points de vue relatifs partisans à d’autres, tout aussi relatifs et partisans, mais à les confronter, TOUS sans exception, à LA Vérité éternelle absolue qui suffit à tous les invalider dans leur prétention à dire l’absolu, LA Vérité absolue, celle qui résulte du seul fait d’être Unique.

En présence de plusieurs vérités opposées, en effet, aucune ne saurait avoir valeur d’absoluité, qu’il s’agisse de religion, de métaphysique, d’idéologie ou de morale, car la coexistence de « deux » absolus, philosophiquement parlant, est une impossibilité absolue par définition, comme je vous l’ai déjà démontré - l’ignorer sciemment entraine obligatoirement vers le mensonge et la « croyance au miracle », comme l’illustre si bien la « politique », nationale et internationale, dans notre époque aussi obscurantiste que toutes celles qui l’ont précédée.

A SUIVRE…


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