Dragon L'histoire de Bruce Lee

genre: action, biopic 
année: 1993
durée: 2 heures

l'histoire: A travers les souvenirs et l'amour qu'il porta à sa femme, évocation de la vie et de la carrière de Bruce Lee.

la critique d'Alice In Oliver:

Pas évident de réaliser un film sur un acteur qui a tourné assez peu, mais qui reste indéniablement une légende du cinéma asiatique, j'ai nommé Bruce Lee. C'est pourtant le pari tenu par Rob Cohen, qui s'attaque donc à une biographie difficile, Dragon: l'histoire de Bruce Lee, réalisé en 1993.
Pour ce biopic, Rob Cohen choisit donc Jason Scott Lee pour interpréter le Petit Dragon.

Certes, physiquement parlant, Jason Scott Lee ressemble à son modèle. Ensuite, au niveau des séquences de combat, l'acteur se révèle impressionnant également, à la fois mince, athlétique, rapide et musclé.
Par contre, on sera moins élogieux concernant sa palette émotionnelle. Certes, encore une fois, l'acteur se montre plutôt doué dans les séquences de combat. Malheureusement, sa performance s'arrête bien là, Jason Scott Lee étant peu convainquant lorsqu'il s'agit d'apporter une certaine tonalité dramatique à son personnage.

En même temps, Jason Scott Lee n'est pas vraiment servi par la réalisation de Rob Cohen, qui signe un film trop manichéen pour convaincre sur la durée. Ici, Bruce Lee est présenté uniquement comme un artiste martial qui a percé au cinéma. Au niveau psychologique, Bruce Lee est décrit comme un homme bon, fidèle, généreux, sage et sympathique. Voilà un portrait trop élogieux qui manque de pertinence, Bruce Lee apparaissant limite comme un gendre idéal.

D'autant plus que le vrai Bruce Lee était un personnage ultra narcissique, perfectionniste et peu fidèle à son épouse.
Certes, c'était un combattant hors pair mais aussi un homme prêt à en découdre avec ceux qui le narguaient sur les tournages.
Pour s'en convaincre, il suffit de lire quelques anecdotes sur le film Opération Dragon.

Le film n'évoque jamais les contradictions et les défauts de l'homme. Pire encore, Rob Cohen joue la carte du fantastique, avec l'apparition d'un étrange démon, ce dernier poursuivant inlassablement Bruce Lee.
Où veut en venir le réalisateur avec ce monstre symbolique ? Encore une fois, le film laisse le champ libre au spectateur et se montre trop paresseux pour apporter une explication un peu près crédible.
Visiblement, le personnage de Bruce Lee est trop complexe pour Rob Cohen, qui passe à côté de son sujet, et signe un petit navet, bien trop guilleret et angélique pour remporter l'adhésion.

Note: 05/20
Note naveteuse: 12/20