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Montebourg réveille le PS

Publié le 01 octobre 2011 par Pierre
Montebourg réveille le PS

La candidature d'Arnaud Montebourg fait souffler un vent rafraîchissant sur la campagne du PS.

Depuis longtemps connu pour sa croisade en faveur de la VIème République, il s'était également signalé aux yeux du grand public par sa dénonciation de TF1 et, plus récemment, ses charges répétées contre le système Guérini.Ces constants rappels de la morale en politique ont forgé l'image de Montebourg, au risque de le cantonner dans un registre relativement restreint.

Depuis qu'il a décidé de se présenter aux primaires pour 2012, il a nettement élargi sa palette. Si sa proposition de " démondialisation " n'est finalement pas aussi révolutionnaire que ça (contrairement à Mélenchon, il ne prétend pas chambouler le système), elle vise quand même à redonner à la puissance publique les outils pour davantage peser sur le cours du monde. Des outils et des leviers dont elle s'est volontairement privée depuis 30 ans, dans le sillage de la révolution néo-libérale.

Réformer et contrôler le système bancaire, mettre en place une taxation des transactions financières, apporter une bonne dose de protectionnisme pour relancer l'activité industrielle, le tout au sein d'une politique économique européenne beaucoup plus intégrée.

Rien de très original finalement, puisque Montebourg ne fait que rappeler que la politique est avant tout un rapport de force et un pouvoir, avec des outils pour l'appliquer... ce que le PS a peut être un peu oublié depuis 30 ans, avec une forme d'acceptation de la mondialisation et du néo-libéralisme. Pas étonnant que Montebourg tape spécialement sur Aubry et Hollande, au cœur de ce système PS depuis plusieurs décennies, soutenus par les mêmes " barons et notables ", avec les mêmes propositions ou presque.

Montebourg synthétise à merveille sa position à la fin de son interview pour Libération : " Je suis allé à Amiens dans une usine de Goodyear de 1 200 salariés qui va délocaliser. Les salariés se battent depuis 4 ans. [...] Il y a 4 ans, j'étais le porte-parole de Ségolène Royal, et nous n'avions rien à dire à ces gens. C'était la ligne Lionel Jospin : " on ne peut rien faire ". C'est ainsi. C'est la mondialisation. Aujourd'hui, j'ai des réponses concrètes, réalisables, crédibles. En vérité, il s'agit de parler à ceux qui sont les oubliés du système économique, abandonnés par la classe politique ".

Montebourg n'a que peu de chances de gagner la primaire, encore moins de battre la droite avec un programme aussi à gauche. Mais il a le mérite de secouer le PS, et lui rappeler ce qu'il a été un jour.


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