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EMPLOYE DU MOIS (Olivier Beguin - 2011)

Par Actarus682

http://img807.imageshack.us/img807/600/edmsorcieres.jpgAprès avoir posé sa caméra dans les décors légendaires d'Almeria pour son précédent court-métrage, Dead Bones, le réalisateur neuchâtelois Olivier Beguin quitte cette année la poussière, les chevaux et les antropophages de l'Ouest, pour oeuvrer sur le terrain bien concret et actuel du chômage et de la réinsertion. A cette différence près que le metteur en scène, amoureux du cinéma de genre, va parvenir à greffer à ce substrat bien tangible un fantastique du meilleur effet.

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Le BRPML (Bureau de Reconversion pour Mythes et Légendes), est une entreprise dont le but est de réinsérer dans la vie professionnelle zombies, sorcières, fées, en leur proposant un emploi répondant à leurs profils et à leurs compétences. 

A partir de ce sujet, Olivier Beguin trousse une comédie fantastique très réussie, faisant montre d'un talent de mise en scène indéniable, proposant sur une durée de 13 minutes une successions de scènes toutes plus réussies les unes que les autres, alternant trouvailles visuelles et idées scénaristiques sur un rythme qui ne faiblira jamais.

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Ainsi, les flashes back ponctuant les entretiens de chaque créature avec la responsable du BRPML (Catriona MacColl, vue notamment dans Frayeurs et L'au-delà, de Lucio Fulci) impriment au court-métrage une musicalité et une pulsation qui participent autant de sa réussite formelle que scénaristique, confirmant la maîtrise du réalisateur de Naufrage aussi bien d'un point de vue purement technique que d'écriture. Ecrit à quatre mains par Oliver Beguin et Colin Vettier, l'histoire d'Employé du mois se trouve en outre sublimée par la photographie de toute beauté de David Baumann, conférant au film une patine visuelle de grande classe.

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Par ailleurs, l'un des tours de force du film est de ne jamais tourner ses personnages en ridicule. Ainsi, alors même que l'humour est toujours présent, les mésaventures ponctuant la vie des créatures fantastiques du métrage ne viennent jamais ni corrompre leur caractère merveilleux, ni aliéner leur portée mythologique. En cela, Olivier Beguin affiche un profond amour et un respect sincère pour son bestiaire, ne cédant jamais à la caricature facile ou à la parodie.

C'est ainsi un pur plaisir de retrouver les mythes légendaires qui peuplent l'histoire du cinéma fantastique et de les voir confrontés à des problèmes tout sauf surnaturels. Le décalage est vraiment jubilatoire, et le comique (de situation, de dialogue, ou même à portée historique !), rend extrêmement attachants les protagonistes qui en sont le vecteur.

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Avec ce nouveau court-métrage à la plastique visuelle constituant un sans fautes, Olivier Beguin s'inscrit sans conteste comme un réalisateur à suivre de près. Et ce n'est pas un grand risque à prendre que de parier que son premier long-métrage, actuellement en préparation, fera à coup sûr parler de lui.



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