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Le fonds du cabinet d’architecture Robert de Cotte

Par Activitesbnf

Les corpus

La mise en ligne récente sur Gallica de plus de 1 360 dessins et plans d’architecture issus du fonds Robert de Cotte (qui en compte, au total, plus de 3 100), conservé au département des Estampes et de la photographie, donne l’occasion de présenter celui qui fut l’architecte de Louis XIV et intendant des bâtiments du Roi.

Le fonds du cabinet d’architecture Robert de Cotte

[Paris, château de la Muette : coupe de la plateforme du jeu de bague], dessin, 1719

Né en 1656 à Paris, Robert de Cotte est issu d’une famille d’architectes, au nombre desquels on compte son grand-père, Fremin de Cotte, et son père, Charles de Cotte, au même titre que son fils après lui, Jules-Robert de Cotte. Il est admis en 1699 à l’académie d’architecture. Beau-frère de Jules Hardouin-Mansart, il fait ses débuts d’architecte sous la férule de celui-ci, et, à sa mort, reprend bon nombre de ses projets pour le roi Louis XIV, ce qui explique la présence de nombreux dessins de l’agence Mansart dans le fonds. Dessiné par Mansart, le maître-autel de Notre-Dame de Paris est à la mort de ce dernier remanié par Robert de Cotte. Il est décrit en ces termes par Dezallier d’Argenville dans Vies des fameux architectes depuis la renaissance des arts avec la description de leurs ouvrages (Article Robert de Cotte) :

« Isolé et placé presque qu centre du rond-point du sanctuaire, il est construit de marbre d’Egypte et taillé en forme de tombeau antique. Deux anges adorateurs se voient de chaque côté sur des enroulements. Les arcades dont est formé le rond-point sont incrustées de marbre, et séparées par des pilastres chargés de trophées. Les deux chapelles qui accompagnent la grille du chœur sont également du dessin de De Cotte ».

Le fonds du cabinet d’architecture Robert de Cotte

[Paris, cathédrale Notre-Dame : élévation dudit coffre d'autel], dessin par Antoine François Vassé, Cabinet Robert de Cotte, 1712

En France, le Cabinet Robert de Cotte contribua à l’édification ou à la modification du palais du Trianon, du château de Versailles, du dôme des Invalides, du maître-autel du noviciat des Jésuites ; l’hôtel de la Vrillière, acheté en 1713 par le comte de Toulouse, fut l’objet de ses embellissements ; l‘hôtel de la princesse de Conti rue de Bourbon lui est également dû. N’oublions pas, dans ces quelques exemples, le palais Bourbon, le palais du Luxembourg, l’hôtel de Rohan-Strasbourg, le château d’eau du Palais royal, la Samaritaine, la place Bellecour, la loge des Changes et les intérieurs de l’Hôtel de ville à Lyon, le château de Marly-le-Roi, le palais épiscopal de Verdun, le château de Frescaty, l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, l’hôtel d’Estrées, l’église Saint-Roch, et bien d’autres encore… On compte, associés à ces différents projets, de très grands dessinateurs, parmi lesquels Sébastien Slodtz et Gilles-Marie Oppenort.

Le fonds du cabinet d’architecture Robert de Cotte

[Paris, église Saint-Jacques-de-la-Boucherie : profil du maître-autel], dessin par Gilles-Marie Oppenort, 1710

L’électeur de Cologne, celui de Bavière, le comte de Hanau, l’évêque de Wurtzbourg, et plusieurs autres princes étrangers chargèrent aussi Robert de Cotte de la construction de châteaux et édifices divers. Le fonds de l’Agence Robert de Cotte, incontournable pour l’appréhension de l’histoire de l’architecture dans l’Europe des XVIIe et XVIIIe siècles, recèle donc de très beaux dessins de bâtiments italiens (Venaria Reale, Académie de France à Rome…), allemands (Palais du Buen Retiro de Bonn, château de Schleissheim…), espagnols (Buen Retiro de Madrid, Alcazar…).

Le fonds du cabinet d’architecture Robert de Cotte

[Château de Boufflers : façade et coupe transversale du corps de logis], dessin, 1695

Laissons à Dezallier d’Argenville ces quelques mots en guise de conclusion :

« De Cotte mourut à Passy en 1735 dans la soixante-dix-neuvième année de son âge. Il était doué d’une imagination facile, vive et réglée par un jugement fin et un travail assidu. Des mœurs simples, un extérieur modeste, un caractère obligeant et vertueux relevaient le prix de ses talents. On trouve dans ses ouvrages l’élégance jointe à l’exactitude des règles dont les anciens nous ont laissé des modèles. Il les a surpassés dans l’application des ornements et dans les dispositions heureuses, sans lesquelles les édifices manquent d’agrément et de commodité »

… et ajoutons que la numérisation de l’ensemble exceptionnel que constitue le fonds Robert de Cotte se poursuivra en 2012. Pour davantage d’informations sur le fonds Robert de Cotte, nous vous invitons à consulter l’inventaire des dessins par François Fossier (Les dessins du fonds Robert de Cotte de la Bibliothèque nationale de France : architecture et décor) et l’Inventaire des papiers manuscrits du cabinet de Robert de Cotte, premier architecte du roi (1656-1735) et de Jules-Robert de Cotte (1683-1767) conservés à la Bibliothèque nationale : documents relatifs à l’histoire de l’architecture française par Pierre Marcel.

Jude Talbot, département des Estampes et de la photographie


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