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Le Quatuor "Danseurs de cordes"

Par Gjouin @GilbertJouin

Théâtre de Paris
15, rue Blanche
75009 Paris
Tel : 01 48 74 25 37
Métro : Trinité / Blanche / Saint-Lazare
Un spectacle conçu par Jean-Claude Camors et Alain Sachs
En collaboration avec Pierre Ganem, Laurent Vercambre et Jean-Yves Lacombe
Mis en scène par Alain Sachs
Direction musicale de Cécile Girard
Avec Jean-Claude Camors (violon), Laurent Vercambre (violon), Pierre Ganem (alto), Jean-Yves Lacombe (violoncelle)
Le mot de Dominique Dumond (producteur) : En novembre 2010, le Quatuor et Alain Sachs nous ont dévoilé leur nouvelle création. Ce rendez-vous pris avec le public pour la cinquième fois depuis 1993 reste un véritable événement. A chaque fois ces nouveaux spectacles nous ont comblé de bonheur et de surprise en repoussant les limites de l’inventivité et de l’ingéniosité. Une fois encore, l’aventure continue dans cette droite ligne en mêlant maturité artistique et éternelle jeunesse.
Dans ce nouvel opus, tout en restant fidèles à l’esthétique et à la diversité des émotions suscitées jusqu’à ce jour, et qui font à la fois leur rareté et leur marque de fabrique, les artistes n’ont de cesse de poursuivre toujours plus loin leur imaginaire et l’exploration de nouvelles formes. De surprenantes trouvailles émaillent cette nouvelle célébration des noces de la musique et de l’humour.
Mon avis : Les Quatre fantastiques sont de retour ! Nos Fab Four, toujours aussi forts, nous proposent un « spectacle 100% nouveau », ce qui n’est pas une mince affaire quand on connaît l’étendue de leurs connaissances musicales et leur éclectisme. Danseurs de cordes est dans la droite ligne de leurs quatre spectacles précédents. C’est-à-dire un foisonnant mélange de performances musicales entourées d’un lot de fantaisie et d’une kyrielle de gags.
Leur décor est on ne peu plus minimaliste : quatre chaises et un portique sur lequel sont accrochées quatre redingotes. Et pis, c’est tout. Ainsi ne risque-t-on pas d’avoir l’esprit distrait par autre chose que leurs numéros.
Après une entame a cappella, ils commencent à saupoudrer leurs exécutions de situations farfelues. Il y en a un qui se fait de suite remarquer avec son jeu complètement cintré. Le même se permettra d’ailleurs quelques minutes plus tard à scier devant tout le monde… Et puis ils nous embarquent pour une sorte de tour du monde qui prend son envol au 18è siècle en Italie à travers une savoureuse saynète familiale mettant en scène Farinelli et sa famille. Après un crochet par le Vatican, nous franchissons un siècle avec un hommage à un de leurs maîtres, Paganini, et à son mouvement perpétuel… Une fois qu’ils ont prouvé qu’ils étaient d’authentiques archet-types, ils nous offrent une brillante démonstration de chant canon, un exercice dans lequel ils excellent. Comme de nombreux Italiens de cette époque, ils franchissent alors l’océan, et nous voici aux States à grand renfort de square dance et de country music avec feu de camp et clin d’œil à Johnny Cash. Empruntant ensuite le chemin des gammes, ils réintègrent l’Europe via la Russie avant de gagner l’Armorique et de nous enchanter avec un chapitre celtico-bigouden avec, s’il vous plaît, bombarde et cornemuse… Ce périple se termine par l’Allemagne avec un Beethoven affligé de surdité, et l’Autriche. Bonne idée que de terminer ce voyage en nous offrant des viennoiseries…
Personnellement, j’ai trouvé que ce nouveau spectacle était plus musical encore que les précédents. Parfois, c’est tellement joli et mélodieux que l’on en serait presque frustré lorsqu’ils s’arrêtent pour passer à autre chose.
Autre chose ? C’est la parenthèse pop-rock (John Lennon, Ian Dury, Les Eagles, Police…) à laquelle succède une plage consacrée à la chanson populaire et à la chanson de charme. Quand ils décident de crooner, ça croone grave. Les spectatrices en sont toutes tourneboulées… Puis, c’est plus fort qu’eux, ils ne peuvent s’empêcher de sacrifier au burlesque avec un numéro que l’on pourrait baptiser « quand le micro s’affale ». Et ils terminent avec un sketch absolument désopilant que l’on pourrait nommer « Le lutrin de 22 heures 15 »…
Comme d’habitude le Quatuor nous entraîne dans son univers musical plein de poésie et de drôlerie. On imagine les heures de travail que ça représente pour en arriver à une telle qualité (Alain Sachs parle de deux années). Ce spectacle est construit de façon progressive. Ça commence piano pour aller crescendo et finir fortissimo. C’est qu’ils ne sont plus tout jeunes ces grands gamins (ils fêtent leurs 30 ans de carrière). Ils démarrent un peu comme des diesels mais une fois qu’ils sont chauds, plus rien ne les arrête. En revanche, ils ont gagné en expérience et en virtuosité. Un spectacle du Quatuor, c’est un régal pour les oreilles et pour les yeux.

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