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La Bande à Baader de Uli Edel (la RAF et les années de plomb des guérillas en Allemagne, 2008)

Publié le 17 août 2011 par Florian @punkonline

la_bande_a_baader.jpgCe film retrace les agissements de la Fraction de l'armée rouge (RAF), groupe armé d'extrême gauche — notre gouvernement a inventé un nouveau terme récemment, l'ultra gauche — sévissant en Allemagne (il en a existé d'autres du même genre dans le pays). Menée à son origine par Andreas Baader, cette organisation est apparue dans un contexte bien particulier : la guerre du Vietnam et les mouvements étudiants de par le monde. Elle était préoccupée par l'impérialisme étatsunien qui détenait des bases militaires en RFA et par un renouveau des idées autoritaires de la part des parlementaires qui avaient déjà permis l'arrivée d'Hitler au pouvoir quelques dizaines d'années plus tôt.

Dans le contexte des "années de plomb", période comprise entre 1960 et 1980 où en Europe de nombreux groupes armés se sont constitués — surtout en Italie et en France et dans les dictatures grecque et espagnole—, la visite du Chah d'Iran le 2 juin 1967 a été l'élément déclencheur de la radicalisation de différents mouvements en Allemagne. Des étudiants venus protester contre sa venue se sont fait attaquer par des supporters de celui-ci. La police a laissé faire. Un étudiant est retrouvé, tué par balle. Puis, la tentative d'assassinat de Rudi Dutschke leader de l'opposition marxiste à déclenché un mécontentement général. Aussi, le contexte international y a été pour beaucoup : la mort de Kenedy remplacé par Nixon qui intensifiera les bombardements au Vietnam, du Che, la lutte pour les droits civiques aux États-Unis. Marre des paroles des politiques et du "bla-bla" des intellectuels de gauche, des individus se sont alors retranchés dans la violence espérant faire bouger les lignes.

Les actions menées — attentats, assassinats et enlèvements — visaient les symboles du pouvoir oppressif de l'État et du capitalisme : les banques, la justice, l'armée et la police. On estime à 34 le nombre total de morts durant la période d'activité de la RAF. Du traitement médiatique de la guérilla on ne retient que la violence, le fond a rarement été discuté. Bien sûr, le principe d'une guérilla n'est pas pacifiste, mais la RAF disait clairement ne pas vouloir s'en prendre à la population. La violence n'était donc pas aveugle, mais les politiques l'ont utilisé, par l'entremise des médias, comme arme afin que le groupe ne puisse susciter la sympathie de la population. La RAF s'est autodissoute en 1998.

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