Magazine Culture

The Tudors - Episode 4

Publié le 25 avril 2007 par Heather

Plus rythmé que le précédent, cet épisode a pour principal défaut de prendre un certain nombre de libertés avec l'histoire et la chronologie que je m'y suis quelque peu perdue en cours de route. Comme l'annonce est faite de la défaite de François Ier à Pavie, nous sommes logiquement en 1525 (avec un ratissage plus ou moins trouble autour). Mais je pense que si les "grands faits marquants" demeurent, le récit qui est fait est très romancé et rend la timeline parfois un peu confuse. Sans doute plus que dans Rome par exemple (sans vouloir opposer les deux séries). Mais mise à part ce constat préliminaire, il y a encore de bonnes choses dans cet épisode qui marque une accélération -ou une rupture- avec le passé.

The Tudors - Episode 4

On retrouve tout d'abord un Henry de plus en plus troublé par Anne Boleyn, dont l'inaccessibilité en raison de son rejet obstiné finit par la transformer en obsession. Une obsession dangereuse qui torture émotionnellement Henry au point de mettre sa vie en danger -lors d'une joute, puis en voulant sauter un étang... L'acteur est particulièrement convaincant pour exprimer la frustration du roi. L'épisode prend le parti de vraiment se concentrer sur cette romance irréalisable. N'étant pas une adepte de ces ressorts scénaristiques quand ils traînent en longueur, j'avoue avoir trouvé certains moments un peu longuets. Reste cependant que l'utilité finale de cette dérive royale rattrappe le tout. Avoir cotoyé la mort amène Henry à réfléchir au roi qu'il fut et à son héritage. Il se rend compte que sa vie très hédoniste, si elle lui a rendu le présent appréciable, n'aura guère d'impact sur l'Histoire. Pire, il laisserait un lourd problème dynastique. C'est donc l'occasion de la rupture. Henry va reprendre les choses en main et retrouver ses rêves de grandeur qu'on avait entre-aperçu dans le premier épisode. Il demande à Wosley de lui obtenir le divorce.

Le cardinal passe encore une fois tout l'épisode à jongler entre les relations diplomatiques complexes, les conseils qu'il distille subtilement à Henry et son effort continuel pour maintenir son influence auprès du roi -comme en lui présentant la soeur de François Ier-, tout en engrengeant tous les bénéfices possibles. Il fait bien cependant de rester sur ses gardes, car on continue de comploter contre lui à la cour et le père d'Anne aide à constituer un dossier à charge qui sera présenté dès que la moindre faille apparaîtra dans la relation de pleine confiance qui règne pour le moment entre Henry et Wosley. Faille que la demande de divorce peut faire naître...

The Tudors - Episode 4

L'ancien secrétaire enfermé par Wosley est libéré, mais sa santé mentale est déficiente, ce qui semble éloigner tout ennui de ce côté-là. Mais c'est l'occasion d'introduire son remplaçant qui obtient du même coup une place au générique pour son rôle futur qui s'annonce : Thomas Cromwell. Un personnage qui semble d'emblée très trouble. Mais cette impression se confirme lorsqu'on le retrouve ensuite en compagnie de Luthériens. Alors que dans le même temps, Henry récolte les réactions à son ouvrage. Le pape le félicite en le nommant "Fidei Defensor". Mais Luther n'apprécie guère et se fend d'une réponse particulièrement acerbe qui bouscule quelque peu Henry et l'énerve encore plus. Ces propensions à la violence sont récurrentes chez ce personnage qui à chaque fois qu'il est contrarié fait preuve d'une spontanéité violente pas toujours très contrôlée -que Anne ne fait véritablement qu'exacerber sans la créer. 

The Tudors - Episode 4

Parallèlement, Margaret et Charles sont en route pour le Portugal. A l'image du reste, cela donne une storyline assez mitigée, qui traîne parfois en longueur, avec pourtant des moments extras. Destinée à épouser un vieux roi acariâtre er guère avenant, on comprend sa mine horrifiée et même son évanouissement. Tout comme logiquement, un rapprochement s'opère entre elle et Charles, sur le bâteau qui les conduit au Portugal. Les provocations de Charles font souvent mouches, avec ces piques assez osées, et la scène de la danse est très bien menée et entraînante. L'horreur du mariage et de la consommation immédiate quasiment devant la cour glace le téléspectateur. Mais ensuite, la série tombe dans la surenchère : Margaret étouffe son mari avec un oreiller. Au-delà des libertés historiques, je m'interroge sur la nécessité d'expédier ainsi cette histoire après s'y être attardé. Charles et Margaret : quel futur pour quel intérêt réel ? (même si l'on devine la complexité politique sous-jacente)

A noter que l'épisode offre de manière assez nouvelle plusieurs scènes plus légères, voire drôle telle la réaction de Henry quand on lui annonce l'arrivée d'une "Miss Anne..." mais pas Boleyn ^_^. Ou encore la discussion entre Thomas More (trop absent de l'épisode) et Wosley lors de la joute.

Bilan : Un épisode qui pose beaucoup de pistes pour le futur, mais qui laisse aussi quelques regrets dans la narration. Des inégalités d'intensité et quelques longueurs malgré un rythme d'ensemble qui fait que l'heure passe rapidement. La série s'installe. Intéressante, nous plongeant véritablement dans ces intrigues de cour, mais il manque quelque chose, ce petit plus pour pleinement exploiter le potentiel que l'on sent.

Pour un avis complémentaire sur cet épisode : La review d'Alanis.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Heather 19 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte