Si vous échouez, continuez à faire toujours plus de la même chose

Pauline est une jeune fille de 16 ans par ailleurs très intelligente, mais présentant beaucoup de difficultés en mathématiques, problème de cerveau gauche ! Pour ne pas entacher ses chances de réussite scolaire, ses parents la font travailler sans relâche sur cette matière, l’inscrivent en cours de soutien, et s’évertuent à l’aider tant bien que mal..les résultats ne sont pas plus probants, ses parents en concluent que les efforts ne sont pas à la hauteur et redoublent la charge de travail. Comme les résultats ne sont toujours pas au rendez-vous, les sanctions tombent et les reproches fusent . A son passage en seconde, Pauline devient interne et n’a évidemment plus ses parents sur le dos..contre toute attente, les résultats en mathématiques sont meilleurs..elle prend même plaisir à assister à ces cours . L’année se passe, les mathématiques n’ont plus le même impact pour elle.

Pauline est l’incarnation d’une stratégie que nous sommes amenés à mettre en place parfois sous couvert de bonnes intentions et de réponses logiques.

L’équation étant  : mauvaise note = plus de travail complémentaire = plus de pression= moins de résultat.
L’intention des parents est louable, la logique voulant que lorsqu’une difficulté est observée, une réponse soit apportée.
Dans ce cas, les solutions apportées ne fonctionnent pas et pire encore, elles contribuent à établir une relation parents-enfant basée sur la pression psychologique, le chantage et la répétition de solutions menant à l’échec. Souvenez-vous de l’article sur le tennis relationnel : plus tu me mets sous pression, moins j’y arrive.

Quand un problème se pose, nous essayons d’apporter une  solution et si le problème se pose encore, nous tentons encore de renforcer la solution initiale au prétexte que son degré n’était pas suffisant. Persévérance, persévérance…il arrive que cela s’avère être une stratégie payante, mais il arrive aussi, à l’image de Pauline, que plus j’essaye de faire la même chose plus je passe d’une difficulté à un problème bien plus grand pour celui qui le vit.
C’est ce que l’école de Palo Alto nomme : le problème, c’est la solution.
Par son effet répétitif, invariable et entretenue la solution apportée contribue à amplifier le problème.
C’est la noyade de la personne coincée dans sa bouée canard !

J’ai la croyance que parfois il faut savoir prendre le contre-pied de ce qui nous semble être logique et de bon sens, les meilleures intentions du monde pouvant nous mener à l’échafaud !
Je ne dis pas qu’il ne faut pas faire preuve de persévérance, je dis que parfois il est bon de se demander si vous n’êtes pas en train de faire une répétition d’erreurs.Ou comment faire toujours plus de la même chose !

Si vous êtes tentés de chercher des solutions logiques, pourquoi ne pas essayer une solution illogique et complètement à contre courant ? Si le bon sens vous a amené une solution qui vous a conduit à l’échec, après tout il est possible que la solution contraire pourrait vous apporter la solution.
Je discutais avec un confrère coach, c’est lui qui m’a inspiré cet article d’ailleurs  il m’expliquait qu’il suivait une femme dont le problème était les fréquentes disputes conjugales, ce coach travaille beaucoup en utilisant les paradoxes. Dans ce cas précis, la fréquence pourtant nuisible dans ce couple était presque même attendu entre eux, comme un rendez-vous . Ce coach leur a préconisé de s’accorder une heure fixe dans la journée rien que pour s’engueuler, la demande peut surprendre mais elle a eu pour effet de casser complètement le jeu psychologique qui s’était instauré entre les deux époux. Finalement, ce n’était pas si drôle de se disputer dans ce cadre imposé, ils ont arrêté de se disputer dans ce cadre et puis totalement par la suite . Ah quand je vous dis que le coaching est efficace ! Ce n’est pas une preuve parlante ça ?!