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Dernier picorement culturel à Paris

Publié le 06 octobre 2011 par Delanopolis
Un bref résumé de quelques expositions et films à voir ou ne pas voir. Dernier picorement culturel à Paris Mascarades et carnavals au musée Dapper.

Comme d'habitude à Dapper, une exposition brève, intelligente et magnifiquement appuyée par des pièces d'art primitif de haute tenue.

Les rapports entre les rituels d'initiation sub-sahariens et la parades carnavalesques de leurs lointains greffons antillais sont mis en lumière avec sagacité sur les deux étages de la petite mais richissime fondation de la rue Paul-Valéry.

On part pourtant de deux objectifs opposés : d'un côté les chants et danses de Mère-Afrique ont pour objet de transmettre le savoir aux "initiés" et notamment d'assigner une place et un rôle au jeune adulte ; de l'autre, le carnaval caribéen est plutôt le bref espace-temps de la subversion contrôlée. Le mouvement, le bruit, les masques concourent dans tous les cas à consolider l'ordre établi. La fête est la complice du pouvoir. Et ce n'est pas à la mairie de Paris qu'on vous dira le contraire.

Le cochon de Gaza.

Cela commence par quelques piques lancées contre la colonisation israélienne (il faut plaire aux bobos) mais, ouf, cela se termine dans l'oecuménisme d'une improbable réconciliation où amputés asiatiques, terroristes bouffeurs de loukoums, cochon vietnamien, femmes musulmanes brimées au foyer et soldats de Tsahal adeptes de telenovelas brésiliennes dansent la Capoeira (les bobos sont aux anges). C'est sympathique si l'on ne réfléchit pas et grotesque si l'on se réfère au contexte.

Artistes chinois à Paris.

Les collections publiques françaises ont une richesse insoupçonnable en rouleaux et toiles peints par des artistes chinois maudits qui, exilés à Paris à partir des années 20, eurent droit à une miraculeuse rétrospective en 1933, au Jeu de Paume. Hormis cette bougie dans la nuit, ces pauvres hères eurent des vies le plus souvent misérables. Ignorés dans le pays où ils vivaient, oubliés dans celui dont ils venaient et qui, quand ils y retournaient, devaient affronter la triste condition d'artiste sous Mao.

Heureusement, Zao Wou-Ki ou Chu Teh-Chun eurent plus de chance et de succès.

Dehors, dans les allées du parc Monceau, les oeuvres de leurs successeurs convainquent moins : les sculptures d'un Wang Keping d'ordinaire mieux inspiré déçoivent et les poulets en cordée d'alpinistes décrochant la lune ne distraient qu'un bref instant.

Photoquai.

Sur les berges encore protégées du delanoisme, le musée du quai Branly, pour la troisième fois, expose des photographies venant de loin. La plupart des artistes en font trop pour se frayer un chemin vers la reconnaissance esthétique : provocations ayant un air de déjà-vu, images traficotées sans grand intérêt, sempiternelle dénonciation de l'homophobie, etc. On retiendra malgré tout les tchadors publicitaires d'un photographe qui a bien compris comment l'expansion du port du voile dans de nombreux pays musulmans est, paradoxalement, le sous-produit de leur invasion par le modèle culturel américain.

La planète des singes : les origines.

Celles et ceux qui ont en marre des brocantes cradingues de Macaq' aux Batignolles pourront se venger en envoyant à Julien Boucher le DVD de ce navet qui lui permettra de rêver à un triomphe simiesque et à sa vengeance contre la mairie qui l'a lâché. Primate moi pas ça !


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