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Talibans : d’une stratégie télévisuelle à une stratégie Social Media

Publié le 07 octobre 2011 par Lilzeon

Citoyens !

Ca s’inquiète dans les couloirs de la diplomatie des membres de l’OTAN. Les Talibans, qui dans un autre siècle étaient considérés comme des vestiges de la modernité (interdisant par exemple l’écoute de musique ou de regarder la télévision) embrasse pleinement l’ère du tout digital, en déployant une stratégie Social Media plutôt efficace.

Depuis plusieurs mois maintenant, on peut suivre sur Alemarahweb l’actualité belliqueuse des troupes islamistes vs notamment les Américains. Un point de contact vers les relais d’influence étrangers, notamment “du monde (dit) libre”. Les sites web se multiplient et c’est surtout le maintien d’une pression sur les populations qui est mise en oeuvre quotidiennement. Plus seulement à travers des raids coûteux et dangereux, mais par un certain “targetting” à travers différents outils : envoi massif (et parfois à heure fixe) d’infos sur le Jihad en cours par SMS (une nouvelle forme de minaret ?). Envoi de missives papier de menaces en support. Et diffusion d’une vision plus ou moins cohérente à travers les canaux de communication vidéo. On & offline unis dans une même story.

On est donc passés pour caricaturer d’une stratégie de communication télévisuelle (les rares vidéos du chef Ben Laden étant tout de même fortement espacées dans le temps) à une stratégie éditoriale calquée sur les médias sociaux, où les signaux suivent une plate-forme de messages clairs, où le but n’est pas de créer uniquement des “chocs” mais de manière une forme de résilience, de lien souple, entre les Talibans et leurs différents groupes-cibles.

Un énorme danger alors que la position de l’OTAN et de ses alliés est dans un certain flou ; que les citoyens locaux commencent à douter massivement et qu’on propose un axe de pensée clair côté Talibans.

Une cohérence qui ne s’est pas faite en un jour comme l’expliquait Thomas Ruttig en 2010 :  “Ces huit ou neuf dernières années, les Taliban ont réussi à diminuer le nombre de voix émanant du mouvement. Les premières années après la chute des Taliban, il y avait différents porte-paroles donnant souvent des versions différentes de la situation. Mais c’est terminé.” 

Des raisons stratégiques ont poussé ce revirement : la conquête de nouvelles sources d’argent à l’étranger ; un besoin de se doter de capacités de réponse directe en termes d’influence sur l’opinion plutôt que par une voie militaire ; de nouvelles générations d’Afghans au fait de ce qui se passe chez leurs voisins et dans les nombreuses diasporas à travers les réseaux sociaux.

Si le “soft power” était l’apanage des grandes puissances, on dirait que les techniques sont en train d’être accaparées par toute une série de groupes de niches. Qui ont 3 avantages : une taille critique désormais simple pour standardiser les propos ; une capacité à aller plus vite que de grandes organisations ; une volonté à toute épreuve, puisque mêle la mort fait partie des tactiques.


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