Grey's Anatomy - 3.06 - Let the angels commit

Après un début de saison si pétillant, la série semble être redescendue à son niveau moyen relativement constant. Un épisode un peu plat par moment, mais qui amène cependant quelques scènes toujours très cocasses ainsi qu'une évolution intéressante de plusieurs des storylines.
L'entrée en matière est volontairement comique même si on devine instantanément le quid pro quo dont Meredith est victime. S'inquiétant du fait qu'une semaine après l'annonce de sa rupture avec Finn, Derek n'ait toujours pas réagi, Meredith débarque dans sa caravane, pour l'y trouver sortant de la douche (remarquez l'utilisation toujours aussi fidèle du concept de la sortie de douche, dégoulinant et vêtu d'une simple serviette de préférence ^_^), une femme assise sur son lit. Meredith recroise ces deux-là à l'hôpital le lendemain, le temps pour Derek de lui présenter sa... soeur. Une soeur qui manifeste une hostilité sans borne envers Meredith à laquelle elle ne peut faire référence sans inclure automatiquement le qualificatif 'slutty'. Charmant. Mais la froideur familiale ne fait pas le poids face au soulagement évident de Meredith en apprenant la parenté entre les deux.
Il faut dire que Derek ne vit pas bien le divorce avec Addie, soudain véritablement seul, ne sachant plus trop où il en est lui non plus. Nous n'avons pas droit à son arrogance habituelle dans cet épisode, ce qui permet au téléspectateur de pouvoir compatir à ses états d'âme. Quelques conseils de la soeur et une thérapie collective autour du bouton de chemise du chef qu'il faut recoudre (les affres du célibat) plus tard, Derek semble décidé à se ménager un peu d'espace, le temps de faire le point. Lui qui paraissait prêt à tout pour Meredith il y a quelques épisodes, maintenant que la voie est libre et que Meredith n'attend qu'un geste (ou appel) de sa part, le voilà qui met tout en stand-by. Une storyline au régime soap.
Meredith de son côté ne trouve même plus Cristina vers qui se tourner pour se plaindre -d'où moins de plainte, d'où une Meredith moins égocentrique, donc plus agréable. Cristina compense toujours les déficiences de Burke et s'efforce de le protéger. Cela marche jusqu'à présent, elle effectue une partie des opérations pour lui. Mais ces nouvelles responsabilités et pouvoirs officieux n'amènent pas Cristina à agir de façon arrogante ou à s'en glorifier. Au contraire, elle devient encore plus asociale, même envers ses amis, et vit comme un véritable poids ce qu'elle doit faire pour Burke. J'ai bien aimé cet angle d'approche, qui sonne au fond très juste, et permet de créer une empathie envers la jeune femme, d'une froideur à toute épreuve en apparence, mais dont nous sommes témoins du sacrifice réel exigé. Une sympathie envers Cristina qui ne va pas jusqu'au personnage de Burke, bien égoïste d'observer sans sourciller sa petite amie se démener ainsi pour lui, aveugle à ce qu'il coûte réellement à Cristina de l'aider. On a vu dans les épisodes précédents qu'elle voulait 'son' Burke, l'excellent chirurgien, de retour, mais loin de prendre la moindre responsabilité, Burke vit désormais véritablement aux crochets de Cristina. On a dépassé la simple volonté d'un retour au statu quo ante.
Une victime collatérale du bouclier que Cristina élève autour de Burke est Bailey. Le chef lui annonce dans l'épisode que plusieurs médecins de l'hôpital doutent désormais de ses capacités de jugement. Ce qui amène Bailey à douter de son côté. Inscrite sur une opération avec Burke, Cristina enlève son nom du tableau. Tout chirurgien qui effectuerait une opération avec Burke verrait immédiatement qu'ils cachent quelque chose. Mis devant les faits accomplis, Burke désavoue Bailey, lui disant qu'il ne souhaite pas travailler avec elle pour le moment. Des pulsions violentes traversent alors le téléspectateur à l'égard de ce chirurgien, auto-centré et antipathique au possible. Je ne suis pas certaine d'apprécier une exploitation trop longue des retombées de la saison dernière sur Bailey, avec cette remise en cause récurrente depuis plusieurs épisodes. Je n'aime pas trop ce développement du personnage. Et puis, cela me donne l'impression de surtout vouloir sur-utiliser une storyline qui ne va pas nous mener bien loin.
Si Bailey voit son image s'adoucir avec cette intrigue, en parallèle, elle se montre intransigeante avec Izzie, lui reprochant sans doute au moins inconsciemment de l'avoir conduit dans la situation inconfortable dans laquelle elle se trouve. Je redoutais énormément le retour d'Izzie, je l'avoue, imaginant lourdeurs et non-dits indigestes. Finalement, j'ai trouvé ce tournant plutôt bien négocié. Sitôt remise dans le bain, Bailey confie Izzie à la supervision de Meredith avec pour instruction claire d'être un observateur neutre et de ne surtout rien faire, aucune intéraction avec les patients. Izzie oscille entre résignation et conscience professionnelle. Elle s'étonne des changements et des évolutions dans le service, des nouveaux rapports entre les personnages qu'elle peut constater, comme la scène du repas, où Cristina rembarre tout le monde, tandis que George et Meredith jouent aux cartes en discutant de leurs affaires de coeur insolubles. Elle pose un regard extérieur sur ces compagnons qui la rapproche du téléspectateur. Cela permet d'oublier un peu la raison qui fait qu'elle nous avait quitté et ce final de la saison 2 dramatique. Oublier un peu cette faute qu'elle a commise qui n'est quand même pas rien, même si scénaristiquement, on choisit de passer l'éponge.
Son cas médical du jour agit comme souvent en révélateur sur son état d'esprit, avec une visée thérapeutique, devinant rapidement que la jeune femme s'est brûlée volontairement, craquant face à la pression de son examen prochain. Une Izzie, toujours blessée, mais pleinement de retour, finalement c'est agréable.
L'autre cas médical 'révélateur' du jour est une jeune femme enceinte qui a... deux utérus, et qui attend... deux bébés, conçus à six semaines de différence, de pères... différents. Il fallait inventer ce cas, chapeau à l'esprit tordu des scénaristes (lol) ! Addie et George en sont en charge. Mais Alex qui joue les porteurs de portable pour Mark dans le cadre de sa formation en chirurgie plastique garde un oeil sur le cas. Je suis assez partagée sur cette storyline. D'un côté, le fait de se découvrir plus d'affinités pour la chirurgie néo-natale qu'il ne voudrait se l'avouer, cela donne au personnage d'Alex une image plus sympathique et moins superficielle. Mais de l'autre, je n'ai trouvé l'ensemble très bien mené, sa façon de tourner autour du cas, où son intervention dans la salle d'opération... Cela paraissait trop artificiel ou téléphoné. Un peu déçue sur ce plan.
Enfin, George continue de harceler Callie, de façon toujours aussi maladroite, avec des démonstrations impliquant des phrases comme "You were a pig" (Hmm... George... Je crois qu'il est temps d'avoir une conversation sur tes techniques de drague). Mais la jeune femme, après avoir essayé l'option du silence pour toute réponse, lui demande de cesser cela. Elle lui reproche son attitude de façon très légitime : George a découvert qu'il tenait à elle quand elle n'était plus là. Mais bien entendu, elle laisse une porte-ouverte. Laisse-moi tranquille, à moins que tu ne sois vraiment prêt à m'attrapper. Et George qui ne réagit pas du tout à cette affirmation... *soupir* Je crois que leur relation entière restera chroniquement dysfonctionnelle tant que George ne prendra pas ses responsabilités.

Bilan : Un épisode sans doute plus dramatique, moins léger que parfois, qui se concentre sur l'évolution des storylines en manquant un peu de punch. Correct, mais sans plus.