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L'immense "Say Hello To Black Jack" !

Par Yomigues @Yomigues

 

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Ce weekend, je ne suis pas chez moi. Est-ce une raison suffisante pour ne pas alimenter Otakritik ? Bien sûr que non ! Aujourd’hui, nous allons nous intéresser au dernier seinen en date que j’ai lu, « Say Hello to Black Jack ». Enjoy !

Black Jack, Vous avez dit Black Jack ?


Le titre en lui-même évoque immédiatement l’une des plus grandes œuvres d’Osamu Tezuka, « Black Jack ». C’était un personnage à l’apparence froide, effrayante et hautaine, qui n’acceptait de sauver des vies qu’en l’échange d’une somme d’argent monstrueuse. Ce côté misanthrope cachait en réalité un homme profondément bon et juste en dépit de son appât du gain.

SHTBJ reprend donc assez habilement le concept du personnage de Tezuka en le divisant en deux parties. Le côté froid et misanthrope du protagoniste est incarné par l’ensemble du personnel  et du système médical japonais tandis que sa bonté, son optimisme reviennent au héros de ce seinen, Eijiro Saito.

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C'est un jeune interne en formation plein de bonne volonté, qui s'interroge encore  sur son futur métier : un médecin, qu'est-ce que c'est ? Ses différents formateurs lui apporteront des réponses qui ne lui plairont pas, de son passage en chirurgie jusqu’à celui en psychiatrie où s’achève le récit au bout de 13 tomes.

A l'instar de son aîné, les quelques opérations chirurgicales que l'on verra seront particulièrement réalistes sans jamais être le noyau dur de l'oeuvre.

Convictions, éthique et réalité


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On pourrait penser que SHTBJ est un seinen purement fictionnel, mais il n’en est rien.  Syuho Sato s’appuie sur des faits et des chiffres bien réels pour construire son manga, qui reflètent la triste réalité du milieu des hôpitaux japonais.

Eijiro Saito, fraîchement diplômé, n’a que la théorie de son diplôme de médecin pour lui en poche. Le reste, il devra l’apprendre au travers des différents départements medicaux dans lesquels on l’enverra pour parachever sa formation pratique. La désilusion sera au rendez-vous pour ce jeune homme plein d’idéaux : salaire misérable et conditions de vie précaires, chirurgiens incompétents et plus préoccupés par l’argent que par leurs patients, système pyramidale, ect...

Saito sera plus d’une fois abattu, mais son envie de bousculer les principes établis prendra toujours le pas sur sa déception. Il  s’insurgera contre cette institution et fera tout son possible pour ébranler ses bases, même si la tâche s’avèrera presque impossible: comment chambouler un ordre présent depuis des années déjà ? Que vaut la parole d’un bleu face aux hautes instances de ce règime ? Pas grand-chose, il est vrai. Mais il en faudrait plus pour le désarconner: le voilà bien décidé à se jeter à corps perdu dans la bataille, quitte à y laisser quelques plumes.

      

Une approche « documentaire »

Dans les critiques que j’ai pu lire, je me suis rendu compte que le terme de « manga documentaire » revenait souvent. Si ce terme revient aussi souvent, c'est parce qu’avec toutes les informations que dissèmine le mangaka dans ses planches, on a effectivement la sensation d’être devant une sorte de docu fiction.

Cette sensation est à la fois le point fort et le point faible du titre. Notre héros ne reste jamais bien longtemps dans le même service et par conséquent, ne fréquente pas les mêmes personnes. Les interventions des personnages secondaires se font rares et l’on en vient à regretter de ne pas les appercevoir plus souvent tant ils marquent notre esprit de part leur background terriblement bien pensé. Le shéma est assez simple: 

1)Saito arrive dans un nouveau service.

2)Il est confronté à une situation terrible.

3)Il fait sa mini-révolution et parvient à convaincre plus ou moins son tuteur.

4)Le voilà parti pour un nouveau service !

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Sur le site de « Krinen », j’ai pu lire que ces protagonistes secondaires ne servaient qu’à mettre en valeur Eijiro. C’est assez vrai au final, puisque les tuteurs d’Eijiro ne lui permettent que de construire ses objections et revendications, qu’il défendra avec véhémence, pour un résultat assez relatif. Relatif dans le manga, beaucoup moins dans la réalité puisque SHTBJ a réellement secoué le pays du soleil levant. Si Jonh Lennon a sauvé le monde avec sa musique,  Syuho Sato peut se targuer d’avoir entraîné certaines réformes de la médecine japonaise avec son manga. 

Le style graphique du mangaka, semi-réaliste (même si les expressions faciales sont exagérées lorsque Saito s'énerve), est un véritable plaisir à l’œil. On aurait pu craindre que les décors restent inchangés (les hôpitaux laissant assez peu de possibilité à la diversité de part leur sobriété), mais il n’en est rien. Eijiro visitera à chaque fois un service différent, l’environnement dans lequel il évoluera sera constamment renouvelée. Ce changement  qui coupe à chaque fois les ponts avec ses précédents supérieurs ajoute une certaine dynamique  en incorporant un nouveau "maître" au héros. Le découpage quant à lui reste assez simple, probablement pour conserver son aspect « documentaire ».

Eijiro Saito, un héros jouissif

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Vu que les personnages secondaires sont assez peu développés, la contrepartie veut que sa clé de voute principale, Saito, le soit à l’extrême. Pari tenu, Eijiro porte quasiment à lui tout seul l’ensemble du manga sur ses épaules.  Sa rébellion face au système est  plaisante car il ne part de rien dans sa mini révolution. C'est sa vision du médecin idéal et ses prises de décisions arbitraires qui feront se rallier à sa cause ses tuteurs.

Ses nombreuses introspections et réflexions le rendent particulièrement  attachant. Il est aussi extrêmement jubilatoire de le voir rétorquer à  ses tuteurs des paroles criantes de vérités. Même si ces moments sont plutôt rares, on s’attarde aussi sur sa vie sentimentale, qui s’avère être aussi tumultueuse que son travail.

Say Hello to your Fnac !


Attention, chez d’œuvre ! Si vous n’avez pas encore lu SHTBJ, il serait grand temps de vous y mettre ! Bien que sa suite « New Say Hello to Black Jack » ne soit pas encore publiée dans nos vertes contrées, cette introduction s’avère être un véritable petit bijou qui vaut son pesant d’or !

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