Magazine High tech

Titan Quest

Publié le 09 octobre 2011 par Duxxy28 @duxxy28

Titan QuestAlors que le rouleau compresseur Diablo III s’apprête à tout dévaster sur son passage et que les plus chanceux s’essaient déjà à la bêta, les amateurs de génocide virtuel ont tous hurlé de désespoir en apprenant le report du messie à l’année 2012. Comme à son habitude, Blizzard préfère la perfection à la précipitation et Nostradamus seul sait quand le jeu sortira. En attendant ce jour et afin de prévenir les crises de manque aigües, nous vous proposons dans ce nouveau rétro-test un petit retour sur l’un des simulateurs de massacre de masse les plus sympathiques de ces dernières années.

Titan Quest

Après avoir tué quelques ennemis, l'écran se rempli d'objets plus ou moins utiles.

Toute personne ayant déjà joué à Diablo le sait, la réussite d’un hack’n slash passe avant tout par les possibilités offertes lors de la personnalisation du personnage. Ici, vous n’aurez pas à vous ennuyer avec la couleur des cheveux ou la taille du nez de votre avatar. On choisit le sexe, la couleur de la tenue, et en route. D’un autre côté, à quoi bon ciseler 1337-Roxxor-23 au poil de torse près quand il va vite se retrouver entièrement recouvert d’accessoires en tous genres ? Le loot de Titan Quest est abondant et vous allez adorer jouer à Barbie fait du shopping pour que votre héros n’ai pas trop froid l’hiver prochain. C’est simple, après avoir tué une petite dizaine de monstre, la zone nettoyée se transforme en véritable supermarché et une pression sur la touche affichant les objets au sol fera disparaitre le décor derrière un mur d’écritures. Et la qualité des produits dépendra en grande partie du niveau de difficulté dans lequel vous jouez. Attendez-vous globalement à du discount pour le mode normal, une galerie marchande pour le mode épique et marché bio pour le niveau légendaire. Les caractéristiques iront donc du simple bonus d’armure aux points supplémentaires pour l’intégralité de vos arbres de compétence.

C’est dans ces arbres que vous dépenserez vos points d’expériences durement acquis. Après l’obtention de votre premier niveau, vous aurez à choisir une maitrise parmi les huit proposées par le jeu, neuf avec l’extension Immortal Throne. C’est ce choix qui déterminera votre manière de jouer. Il est communément admis que s’orienter vers la magie et foncer au contact ou monter un guerrier pour rester à distance sont des hérésies. Heureusement pour nous, Titan Quest double notre plaisir en nous offrant le choix d’une deuxième maitrise dès le niveau huit. On aura donc la possibilité de continuer uniquement dans la branche principale ou d’opter pour une double maitrise pour faire jouer les synergies, en prenant le risque d’évoluer deux fois moins vite. Le plus judicieux pourrait être de faire évoluer dans un premier temps sa spécialisation principale jusqu’à pouvoir progresser aisément puis de choisir une seconde branche un peu plus tard, vers le niveau 20.  Tant que vous ne dépenserez votre expérience que dans la première branche, le choix de la seconde restera ouvert.

Titan Quest

Après quelques heures de jeu, vos attaques deviennent dévastatrices.

Chaque maitrise est décomposée en deux parties distinctes : attribuer des points de compétences dans la maitrise pure fait grimper les caractéristiques qui lui sont associée : force, intelligence, santé… L’autre façon d’utiliser ses points consiste à faire grimper des compétences de classe. Ambidextrie, boule de feu, invocations… Là encore, tout dépend de la spécialisation choisie. Les choses deviennent intéressante avec les synergies : un guerrier, basé sur la force, pourra aussi apprendre la maitrise rêve qui dispose de sorts basés sur la force également. Ou choisir au contraire de s’orienter vers la terre ou la tempête pour devenir un mage-guerrier, classe complète et puissante à haut niveau mais difficile à jouer en début de partie.

L’aventure n’est pourtant pas bien dure, et c’est là le plus gros reproche qu’on pourrait faire au jeu. Grace à la surabondance d’équipement et aux maitrises surpuissantes, votre héros va vite passer du statut de simple humain à celui de demi-dieu capable d’annihiler des armées entières les yeux bandés et avec une main dans le dos. Même les boss ne devraient pas vous poser de problèmes. Seul l’acte IV, un couloir de cent mètres menant à l’ultime ennemi, verra sans doute sonner votre glas une ou deux fois. La mort d’ailleurs n’a pas de conséquence irréversible. Vous perdrez quelques points d’expérience à récupérer en cliquant sur la stèle marquant l’endroit de votre chute et retournerez au dernier checkpoint validé. Mais la perte est tellement ridicule qu’on ne verra même pas sa barre de niveau régresser. A titre d’exemple, la dernière mort de votre serviteur lui a ôté 3000 points sur les quelques  trois cent mille nécessaires pour accéder au niveau suivant. Ce défaut est d’autant plus regrettable que la campagne principale dure entre 20 et 30 heures sans chercher à farmer ou faire de l’xp à tout prix et en effectuant toutes les quêtes secondaires. Ajoutez à cela 10 heures pour finir Immortal Throne une première fois, et vous obtiendrez la durée de vie de base d’un jeu au fort potentiel de rejouabilité. Pour moins de dix euros aujourd’hui, le rapport quantité prix est absolument imbattable.

Titan Quest

La muraille, sans aucun doute l'un des plus beaux tableau du jeu qui offre en outre une bonne visibilité de vos ennemis.

Heureusement, les moments d’ennuis seront rares grâce notamment à des environnements variés. Pour retrouver le tueur de Dieux, vous traverserez la Grèce, l’Egypte, Babylone, l’Orient et ferez même un petit détour par l’Olympe. Chaque lieu possède une personnalité bien typée et la réalisation réussit presque le sans faute. La visite de la Grande Muraille ou la montée de l’Olympe réussissent à transformer des couloirs en promenades enchanteresses. Et pour peupler ces grands espace, quoi de mieux qu’un bestiaire hétéroclite de créatures mythologiques ? La liste des monstres est titanesque, même si au final, il s’agit souvent de nouvelles skins pour des ennemis déjà rencontrés. D’un autre côté, on sera toujours heureux de pouvoir démembrer des hommes-chacals ou des tigres au lieu des satyres du début du jeu, au sens propre du terme : les ennemis se jetteront littéralement sous vos coups, la faute à une IA inexistante. Chaque type d’ennemi possède un script unique assez grossier qu’on connaitra vite par cœur, ce qui permettra de réagir en conséquence : on dégomme d’abord les leaders qui donnent des bonus aux groupes ennemis, puis les mages ou les guerriers selon les faiblesses de notre classe.

Titan Quest

Même au plus près du sol, l'image reste très détaillée.

Pour le reste, il s’agit d’une copie carbone de la référence du genre, et c’est tant mieux. On se sert du clic gauche pour l’attaque principale, clic droit pour la secondaire et la molette sert à régler le niveau de zoom. Et n’essayez pas de faire tourner la caméra, le tout est en vue isométrique, ce qui rend cette opération impossible. Comme pour Diablo, maintenir un bouton d’attaque tout en pointant un ennemi permettra de l’attaquer sans relâche jusqu’à sa mort, y compris si cela implique de le poursuivre. Maintenez la touche shift pendant vos attaques et votre personnage restera immobile tout en attaquant sans discontinuer dans la direction que vous lui indiquez. Très pratique pour se défaire des hordes d’ennemis sans s’attirer les foudres des voisins que vos trente clics/seconde commencent à rendre fous.

Titan Quest

En mode normal, les monstres sont plus impressionnants que dangereux.

Visuellement, c’est un quasi sans faute : la direction artistique fait d’ailleurs furieusement penser à Age of Empires, tant au niveau des décors que des personnages. Le moteur rempli parfaitement son rôle et offre un rendu d’excellente facture pour un hack’n slash. Les textures sont détaillées et ce quel que soit le zoom appliqué, tant au niveau des décors que des personnages. Les effets de transparence et de lumière sont somptueux et on se prendra souvent à admirer le monde qui nous entoure se refléter dans l’eau. Particularité intéressante, Titan Quest intègre également un système de ragdoll qui se révèle petit à petit au cours de votre progression. En effet, si les premiers faunes se contentent de tomber à terre sous les coups de votre personnage asthmatique de début de partie, les minotaures et autres dragons se verront offrir un billet simple pour la lune une fois que le héros aura monté en puissance, et ils décolleront à plusieurs mètres de hauteur avant de pleuvoir sur le décor. Malheureusement tout n’est pas rose, et si certains effets de sort sont réussis, d’autres prêtent à rire. A titre d’exemple, l’attaque fantôme de la compétence rêve se matérialisera par de petit cubes rouge sur l’écran, accompagnés d’une bonne louche d’aliasing.  De plus, on assiste parfois à des ralentissements assez désagréables lorsque plusieurs mages lancent leurs sorts de concert, et ce même sur une machine capable de faire tourner Crysis en qualité maximale. Heureusement pour nous, la communauté de joueurs ne s’est pas contentée de la dernière mise à jour officielle. Avec le fanpatch 1.17a, la quasi-totalité des bugs connus a été éliminée, et vous ne serez plus ennuyé par les ralentissements. Petit bémol toutefois, le jeu en multijoueur n’est possible qu’entre personne ayant la même version du jeu. Utilisateurs des versions vanilla et corrigée ne pourront donc pas partir à la chasse aux monstres ensemble.

La partie sonore connaît également ses hauts et ses bas. Les musiques sont très agréables et s’intègrent naturellement à chacun des environnements parcouru. En tendant l’oreille, le joueur attentif pourra également savoir si son personnage et en danger, ou connaitre le type d’objet laissé à terre par les monstres occis. Un bruit de liquide pour les potions, de bourse secouée pour les pièces,  un tintement clair pour les objets rares… Le système d’indicateurs sonores est vraiment bien pensé, et on finira par ne plus regarder le sol qu’à l’apparition de quelques sons très précis. Eminemment pavlovien.  Hélas, d’autres bruitages sont beaucoup moins réussis.  Certains sorts ou coups d’épée imitent la caisse claire d’un mauvais synthétiseur et le râle des hommes-dragons donne l’impression d’avoir en face de soi un chien qui tente de braire. Globalement réussi donc, mais perfectible.

Note Globale : 8/10


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Duxxy28 685 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte