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Faby Perier, une artiste engagée dans la lutte contre le cancer du sein

Publié le 10 octobre 2011 par Cathcerisey @cathcerisey

Faby Perier, une artiste engagée dans la lutte contre le cancer du sein

Si l’on en croit les statuts quotidiens que l’on peut voir sur le célèbre réseau social Facebook depuis quelques temps, bon nombre d’entre vous connaissent déjà Faby Perier. Auteur interprète, et touchée elle même en 2008 par un cancer du sein, cette chanteuse engagée est devenue l’égérie de toutes les femmes touchées par le cancer du sein. Parallèlement elle a crée une association « au nom de celles » qui cherche à apporter à ses compagnes d’infortune de réelles moments de parenthèse loin de la maladie. Je l’ai rencontrée chez elle et lui ai posé quelques questions afin d’en savoir plus. 

C.C : raconte moi ton histoire avec le cancer 

F.P : En avril 2008, j’avais 38 ans je l’ai découvert fortuitement en touchant mon sein droit. Quand j’ai senti la boule , j’ai tremblé de tous mes membres! Ma grand-mère naturelle est en effet  morte d’un cancer du sein à l’âge de 50 ans.

Ensuite, comme nous toutes, j’ai du subir les examens habituels : mammo, écho et biopsie. Bizarrement je n’envisageais pas un cancer mais avec mon passé familial j’ai toujours pensé que je n’y échapperai pas. Comme nous toutes, je me suis dit que ça n’arriverait qu’aux autres. Je me suis auto-rassurée avec ma  soeur  jumelle qui a eu plein de kystes dans les seins, tous bénins. Au moment de l’attente, j’ai entendu distinctement le mot cancer dans la salle d’à côté. Les médecins sont revenus me voir et me l’ont annoncé, sans prendre de gants : « c’est un cancer, vous aurez de la  chimio… perdre vos cheveux…mais vous allez guérir ! »

Là a commencé un véritable parcours du combattant. Il n’était pas question pour moi de subir de la chimio (traitement confirmé par l’oncologue que j’ai consulté à l’hôpital saint Antoine). Je suis allergique aux antibiotiques et si j’attrape une grave infection il est impossible de me soigner. J’ai tout de même pris mes rendez-vous… mais je n’y suis pas allée. J’ai préféré consulter le Docteur Tran-Ba-Loc, l’un des cancéro de François Miterrand qui prône l’immunothérapie et réfute la chimio et la radiothérapie. Mais J’ai eu peur et je suis revenu aux médecines traditionnelles. Pas de chimio mais une radiothérapie et de l’hormonothérapie pendant 5 ans est le compromis que j’ai réussi à obtenir des médecins…


CC : Raconte nous ton parcours professionnel

F.P : Je chante depuis 15 ans. Je gagnais ma vie en chantant dans les restaurants ou cabarets de la région parisienne ce qui m’a permis d’élever mes deux filles. Soyons claire, je vivotais et je vivote toujours. C’est un métier de passion. Je suis auteur et interprète, j’ai beaucoup de compositeurs différents en fonction de la couleur musicale que je veux donner au titre. Dans mon enfance, j’ai été musicienne (violoncelle, guitare et piano), je leur donne des indications et j’oriente sur les arrangements en fonction de ce que je veux obtenir.

CC : Quand as-tu écrit « ce matin là »?

F.P : Le jour où j’ai appris ma rémission, le soir même, en un seul jet. J’ai choisi une femme du même âge que moi comme compositeur. J’ai pensé qu’une femme serait plus sensible à mon texte : Une femme a plus de sensibilité, on a toutes peur du cancer du sein, on y pense toutes. Je suis ravie de ce qu’elle a composé, on y sent l’émotion et la rage que je voulais faire passer.

CC : Peux-tu nous en dire plus sur « Au nom de celles » l’association que tu as crée 

F.P : Le 14 avril 2008, le jour où j’ai appris que j’avais un cancer, j’ai assisté à un concert de Véronique Sanson à la Cigale. Tout le temps du concert (NDLR : elle dit cancer au lieu de concert), j’ai oublié ce qu’on venait de m’annoncer. En en sortant j’ai croisé la soeur de l’artiste, je lui ai laissé un petit mot dans lequel je lui disais que j’étais malade mais que j’allais me battre.

Avant j’avais fait deux albums que j’ai auto-produit. Le second s’intitulait au nom de celles, il m’a été livré à l’hôpital. Là je savais ce que je voulais faire réellement de ma vie. La maladie a été un moteur pour moi. Pendant les traitements j’ai travaillé d’arrache pied  en vue de faire de la scène. Je me suis accrochée à ça ! Je me disais : si je m’en sors, j’offrirais des places de concert parce que pendant les deux heures que dure un spectacle on oublie tout!.

J’ai eu l’idée de le faire sous forme d’association au moment d’une rupture. Et puis j’ai rencontré Sylvie qui est assistante sociale. Son côté humain m’a profondément touché. Je lui ai proposé d’être présidente de l’assoc et moi d’en être la marraine.

C.C : comment ça se passe, concrètement? 

On offre un certain nombre de places, le principe c’est une place  achetée, une place offerte lorque nous organisons les évènements et que nous gérons la billeterie. Si ce sont des évènements où nous sommes uniquement partenaires il y a un certain nombre de places offertes définies par le producteur de l’artiste  ou par la salle de spectacle. La ligue contre le cancer est partenaire de  l’association. Cependant, les personnes qui ont besoin de places viennent le plus souvent directement à moi via le site ou facebook.

CC : qui finance les places ?

F.P : Les adhésions plus de l’auto investissement. Le but de  l’association est de pouvoir organiser des évènements pour pouvoir offrir des places gratuites.  L’idée serait que d’autres artistes nous offrent des  places également. Le théâtre de 10h et le Comédie Bastille l’ont fait en 2011 et on attend leur programmation pour 2012. A mon sens,  la culture devrait être accessible aux personnes en difficulté sociale. Ce qui me révolte c’est le nombre de places offertes à la presse par exemple alors que nous on a du mal à obtenir des places offertes pour ces mêmes évènements.

CC : ton actu ?

Faby Perier, une artiste engagée dans la lutte contre le cancer du sein

F.P : La ligue du 95 m’a contactée pour faire un concert entièrement gratuit.  Il aura lieu le 15 octobre salle Maurice Sochon rue Yves Farges à Argenteuil. Tout au long de la journée un car sillonnera la commune pour  informer les femmes sur l’importance du dépistage dans la lutte contre le cancer du sein. Celui-ci sera à leur disposition en soirée pour se rendre au concert.
Je chante également le 28 octobre au centre Gay et Lesbien rue Rambuteau  à Paris.

J’ai bouclé financièrement mon projet d’un clip participatif de la chanson « Ce matin là »gràce à  40 personnes qui ont investi via internet . Le réalisateur sera Olivier Lallemant.. Je voudrais que des anonymes ayant traversé cette épreuve soient les acteurs de ce clip pour montrer la réalité de cette maladie. Et surtout faire ressortir que ce sont des PERSONNES et pas des malades bien vivantes et combattantes. Je veux que ce clip soit porteur d’espoir. 

Il est extrêmement difficile pour des artistes qui s’autoproduisent de trouver des producteurs. Vouloir mettre les projecteurs sur une chanson qui parle de l’annonce de la maladie est une difficulté supplémentaire car cette maladie fait peur. Je me suis souvent entendu dire que je devrais laisser tomber ce combat, qu’il freine ma carrière.
Gràce aux internautes et à mes fans qui me suivent depuis plusieurs années, je continue et leur investissement personnel va me permettre d’aller au bout de l’aventure.

Catherine Cerisey

Merci à Faby d’avoir répondu à toutes mes questions !


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