Tomb iRider
Je suis sorti un peu éreinté de la lecture de Room d’Emma Donoghue. Pas emballé au début par cette écriture
enfantine. L’histoire est racontée par un enfant de 5 ans en mode subjectif. « Room » est la chambre où il vit et dont il n’est jamais sorti, cet enfant sauvage. Sa mère a été
kidnappée, étudiante, par un pervers qui l’a séquestrée dans une cabane de jardin blindée. Elle lui a fait croire que le monde extérieur n’existait pas. Seul contact : une lucarne au
plafond avec les couleurs du ciel. Et aussi cette télé où tout n’est que pure invention : Dora l’exploratrice a autant d’existence que les actualités.
Je me suis dit que je n’allais pas tenir 400 pages de cette écriture pseudo enfantine. Mais si ! Même s’il y a es longueurs
parfois. Mais du coup, mon langage est devenu lui aussi enfantin. Un exemple : je poste sur choualbox cette photo de la tombe de Steve
Jobs et écris en titre (tout connoté de Room) « La tombe à Steve ». Et comme tout est question de référentiel, je suis passé pour un ignare en syntaxe, mais aussi, après m’être expliqué
sur ce « à » inapproprié, un humoriste de pacotille. Il faut choisir ses lectures, donc. Ou bien ne pas être trop perméable au style !
L’enfant va s’évader de cet enfer pour arriver dans un univers qu’il pensait ne pas exister : le Dehors. Mais la Chambre et son
contact ombilical avec sa Maman va toujours rester comme un fil invisible, un référent absolu. Une fable sur la vie qui, avec cette situation paroxystique, montre bien que tout se joue avant cinq
ans, ce réseau d’automatismes qui nous constitue et qu’on ignore.