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Half Nelson (2006) de Ryan Fleck

Publié le 15 octobre 2011 par Flow

Half Nelson. (réalisé par Ryan Fleck)

Légitimité d'action?

 

 

Dernier film pour les semaines consacrées à Ryan Gosling et pas des moindres. Half Nelson est une réussite pessimiste et désenchantée. Et une fois de plus, l'acteur porte le film sur ses épaules et livre une prestation remarquable. Parfait pour refermer ce dossier.

 

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Dan Dunne est professeur d'Histoire dans un lycée des bas-fonds de New-York. Accessoirement, il est aussi drogué. Les deux sont assez incompatibles vous en conviendrez. Lorsqu'une de ses élèves menace de plonger dans un réseau, il en vient à se demander où est sa légitimité.

Il est évident que ce film a été longuement réfléchi par les scénaristes, le réalisateur et l'interprète principal. Rien n'est laissé au hasard. Alors oui, le côté indépendant trop marqué peut rebuter. La réalisation caméra à l'épaule, les gros plans à répétition, le grain sale sur l'image. Le film veut s'insérer dans cette veine et ça se voit. Mais malgré ce défaut, la sincérité de l'ensemble l'emporte.

Le questionnement est simple à saisir. Comment un professeur idéaliste mais brisé peut il légitimement interférer dans la vie de ses élèves? Les conseiller, les guider? On n'a évidemment pas de réponses à la fin. A chacun de faire son choix mais je pense que le paradoxe, la dualité de ce professeur n'empêche en rien sa capacité à aider les autres. Elle permet de donner de l'épaisseur à ce personnage trouble et troublé. Résumons, on a une dualité, un oxymore même, dans la caractérisation de cet homme: drogué/professeur. Il en existe une autre entre le professeur et Drey, sa jeune élève. C'est une des forces principales de ce film. La jeune fille a grandi par la force des choses, entre un père absent, une mère qui se tue au travail et un frère incarcéré. Elle est donc très mature et assez réaliste sur la vie. Le professeur est un idéaliste, fils de hippies désenchantés. Il est lui-même blasé et va de désillusions en désillusions. Leurs rapports sont donc inversés et on se demande qui est l'adulte. Les interactions entre ces deux êtres à la dérive sont le point fort du film, renforcé par l'interprétation des deux acteurs très inspirés.

Une autre dimension du film qui m'a beaucoup intéressé (certainement une déformation professionnelle) est celle qui met en images les cours d'Histoire. Refusant le système éducatif, Dan s'appuie sur la dialectique de l'Histoire de Hegel afin de développer l'esprit critique des jeunes. Une conception de l'enseignement que je partage.

Finalement, Half Nelson est facile d'accès et très intéressant. Triste mais passionnant. La scène où Dan va à la rencontre du dealer cristallise les intentions des auteurs. Il y aurait plus à dire mais je suis crevé. Alors regardez-le!

 

 

 

Note:

Pastèque de premier choix


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