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Un ex footballeur de la Berri au chômage

Publié le 16 octobre 2011 par Ellie Page

Eh oui, le marché de l'emploi n'est vraiment pas florissant à Châteauroux.
Même pour les footballeurs...

Ainsi témoigne Alexandre Bouchard sur le site Rue89

Un ex footballeur de la Berri au chômage

"C'est en mai dernier que tout a basculé pour moi. J'évoluais à Châteauroux en Ligue 2, depuis trois ans. Là-bas, j'étais gardien remplaçant. A trois jours du dernier match du championnat, l'entraîneur, son adjoint et le directeur sportif m'ont soudainement convoqué dans leur bureau. Mon contrat arrivait à son terme. Ils m'ont annoncé qu'il ne serait pas renouvelé pour la prochaine saison.
Ce genre de choses arrivent régulièrement dans le milieu du foot. Nous étions dix joueurs en fin de contrat, un seul a été prolongé. Ce fut une grosse surprise pour moi. Une déception immense. J'étais face à eux, incrédule. J'ai tenté de me défendre. De démontrer ma motivation. Mon envie de m'imposer ici. En vain....
J'étais déçu mais pas inquiet. Je pensais retrouver un club rapidement. Mais depuis, c'est la galère pour obtenir un boulot. A l'intersaison, j'ai eu quelques touches avec des clubs mais au final, rien n'a abouti. Cela n'a pas été facile à accepter. Et maintenant que la saison a commencé, les choses se compliquent encore davantage. Ma seule issue ? La blessure d'un gardien déjà en place...
​Avant ça, tout se passait bien. Ado, j'avais en tête de devenir sapeur-pompier à Paris. Mais à 17 ans, j'ai tapé dans l'oeil d'Alain Olio, le directeur du centre de formation de l'Olympique lyonnais. Une semaine plus tard, il me proposait de rejoindre son centre de formation, l'un des tous meilleurs de France.
Après avoir été choyé, " on se retrouve seul "​​
A l'entraînement, j'ai joué avec des partenaires comme Abidal ou Malouda, galéré face aux coups francs de Juninho, j'ai même été convoqué à Clairefontaine avec les meilleurs joueurs de ma génération. Sans temps de jeu avec les pros, j'ai filé à Châteauroux, où j'ai eu très peu l'occasion de montrer mon niveau.
Basculer dans le chômage, je n'y étais pas préparé. Personne ne l'est. Encore moins dans le football. Dans un club, on est assisté par le staff, entouré de coéquipiers, soutenu par un public et là d'un seul coup, on se retrouve seul. Désarmé. Les contacts avec les anciens coéquipiers se font de plus en plus rares jusqu'à disparaître. Les amitiés solides dans le milieu ne sont pas fréquentes. Sorti du " système ", je me rends compte aujourd'hui qu'on vous oublie vite.
Le même quotidien se répète. Le footing et les exercices physiques le matin. Seul. Pour s'entretenir. Puis, l'après-midi, les coups de fil à gauche et à droite pour démarcher les clubs avec l'aide de mon agent. Il y a aussi les appels aux copains dans la même situation pour se refiler des contacts. Se soutenir surtout. Pour ne pas lâcher.
[...]
Mon premier rendez-vous à Pôle Emploi était surréaliste. L'employée était surprise de me trouver ici. Un peu perdue et démunie. Pour ce qui est de la recherche d'un club, elle ne pouvait rien faire. Le football est un milieu à part. Avec ses propres codes. Par curiosité, nous avons regardé dans la base de données si des clubs de foot avaient posté des annonces. Les seuls qui proposaient du boulot étaient des clubs de hockey de petit niveau !
J'essaye de ne pas tourner en rond, je profite de cette inactivité forcée pour m'aérer. Je fuis les matches à la télé. Je suis les résultats, je me tiens informé des performances des copains, j'essaye de suivre l'évolution du marché mais je regarde peu les rencontres. Ma fiancée est enceinte, je profite de cette situation pour rester auprès d'elle.
Le témoignage d'Alexandre, ex gardien remplaçant de la Berrichonne football est éloquent.
Propos recueillis par Renée Greusard, Journaliste


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