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La dictature des banquiers

Publié le 16 octobre 2011 par Uscan
Ce n'est plus uniquement un slogan. Ce sont les termes mêmes d'Olivier Delamarche, analyste économique pour BFMTV, par ailleurs associé et gérant du fonds d'investissement Platinium gestion. Pourquoi une déclaration si fracassante ?
A cause de l'article 27 (1) des statuts du FESF, le fonds européen, qui octroie une immunité totale au Fonds. Aucun recours n'est possible contre ses décisions. En revanche le FESF, lui, pourra attaquer en justice n'importe quel pays membre n'exécutant pas ses ordres. Plus précisément, il est en droit de demander n'importe quelle somme à n'importe quel pays européen. Celui-ci devra payer dans les 7 jours sans possibilité de discussion ou de recours. Les membres du FESF n'étant pas élus par la population (le FESF est une société dont le siège est basé au Luxembourg) il s'agit bien de fait d'une dictature.
Par ailleurs ce Fonds sera autorisé à utiliser un effet de levier. Cette même technique qui a ruinée toute l'économie par les risques qu'elle crée...
Voyez cette vidéo de son intervention sur BFMTV, ou d'autres sujets liés à l'économie sont également abordés.

Sachez aussi que la Slovaquie a refusé lors d'un premier vote au parlement de débourser 7,7 milliards d'euros pour "couvrir les fautes des autres". "Notre pays est trop pauvre" répétait le parti Liberté et Solidarité (12,1% des voix) membre de la coalition. Qu'à cela ne tienne, comme pour le traité de Lisbonne, un second vote a été organisé. Les socialistes ont alors troqué leur soutien contre des élections anticipées qui pourraient leur permettre de revenir au pouvoir. C'est beau. Le FESF va dont pouvoir se mettre en service, la Slovaquie étant le dernier pays à n'avoir pas encore accepté cette nouveauté.
Jean-Claude Trichet (le même qui fait un clin d’œil aux indignés, cherchez l'erreur) a proposé que l'on abandonne le vote à l'unanimité en Europe en le remplaçant par la majorité qualifiée. Cela permettrait à l'avenir de forcer des Etats à adopter d'autres mesures dans le genre FESF, plus besoin de courir après l'avis des parlements. Un deuxième argument en faveur d'Olivier Delamarche.
Et au fond que fait ce FESF ? Il endette encore davantage, et lourdement, tous les pays de la zone euro, pour éviter en urgence l'écroulement général. On ajoute de la dette à la dette, il s'agit simplement de gagner du temps car ces mesures, loin de régler les problème de fond (les dettes) ne font que les aggraver. La conséquence inévitable sera l'entrainement des pays qui seraient aujourd'hui assez riches pour espérer s'en sortir seuls, comme la France par exemple. Voir à ce sujet la situation en Islande. Pour avoir refusé ces politiques de fuite en avant qui consistent à empiler de la dette (cela s'appelle faire de "La cavalerie", et relève du pénal pour un particulier, mais pas pour les banques !) et pour avoir refusé de faire porter ce poids au final sur les citoyens, car c'est qui va nous arriver avec une violence sans précédent, le pays se redresse lentement.
(1) Olivier Delamarche a expliqué sur Radio Ici et maintenant le 12 octobre qu'il s'était trompé sur BFMTV, en invoquant l'article 24 au lieu de l'article 27.
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