Magazine Humeur

Martine Aubry n’est pas une grande dame !

Publié le 16 octobre 2011 par Kamizole

A l’inverse de Ségolène Royal, visiblement touchée par son échec mais qui n’en appelle pas moins à voter Hollande pour le bien de la France. Chapeau bas, donc, madame même si cela n’est nullement fait pour me surprendre, sachant que vous n’êtes guidée que par l’intérêt supérieur de la France et des Français.

Je suis absolument outrée en preant connaissance dans la presse les véritables boules puantes que Martine Aubry a envoyées cette semaine à François Hollande. C’est absolument indigne du combat politique, a fortiori quand il s’agit de départager des concurrents de la même famille politique. La fin ne justifie jamais les moyens devrait-elle méditer. Elle donne vraiment une piètre image d’elle-même. Si c’est pour retrouver à l’Elysée un clone de Nicolas Sarkozy - à supposer qu’elle fût élue, ce dont je doute fort - no thank, sans façons…

Je lui en veux d’autant plus que j’aurais bien des choses à écrire sur les déclarations plus stupides ou répugnantes les unes que les autres émanant de la meute des chiens de garde de l’UMP où l’on voit s’étaler dans le même temps les rancunes et rancoeurs réchauffées de certains des ténors. Entre Copé et Fillon ce ne fut jamais le fol amour et les appétits d’un grand nombre d’autres se réveillent en perspective de 2007. Spectacle qui me réjouit chez eux mais me désole dans ma propre famille politique.

Ce qui à l’évidence donnera à l'UMP encore davantage de grain à moudre pour critiquer le PS. La première phase des primaires avait laissé Copé et ses clones KO debout, la semaine qui vient de s’écouler leur redonne, telle une éponge magique, un peu de pep’s. Merci, encore, Martine !

Le retard qu'elle accusait tant à l’issue du premier tour que dans les sondages, de même que le soutien accordé à François Hollande par l’ensemble des candidats battus, ne justifie pas une telle hargne sinon la trouille d’être battue - l'ambition n'est pas condamnable en soi et serait même une des conditions sine qua non d'un(e) aspirant(e) à la  présidence mais elle est absolument délétère dès qu'elle oublie le bien non seulement du parti et surtout de la France et des Français... nous en avons déjà un exemple en France, cela suffit comme cela ! - et l’espoir de changer la donne in extremis, les écarts entre les deux concurrents se resserrant d’après un récent sondage. Le spectre du "51-49" selon Julien Martin (Nouvel Obs 14 oct. 2011). Le matin ?

Elle fait donc le forcing sur le mode «plus à gauche que moi, tu meurs !» espérant ainsi, attirer les électeurs de Ségolène Royal - auraient-ils oublié les mauvaises manières d’Aubry à son encontre ? - et sans nul doute surtout, ! d’Arnaud Montebourg, lequel s’est prononcé - à titre personnel - en faveur de François Hollande. Je ne saurais que lui donner raison : aucun élu, même s’agissant d’une primaire ne saurait être propriétaire des voix de ses électeurs. Ceux-ci sont assez grands pour se déterminer en fonction de leurs convictions. De toute façon, c’est bien ce qu’ils font en règle générale, déroutant souvent les calculs politiciens ou les estimations d’entre deux tours.

Je ne peux que décerner un carton rouge à Martine Aubry. C’est bien le moment en pleine Coupe du monde de rugby… Laquelle l’a fort mise en verve ais-je sur Le Monde Martine Aubry fera "la fête" avec François Hollande "dès lundi" (15 oct. 2011), utilisant la métaphore de la «troisième mi-temps où les joueurs des deux équipent se cognent dessus pendant le match et font ensuite la fête ensemble». Soit mais gare à la gueule de bois !

Je partage entièrement l’inquiétude de Laurent Joffrin (qui milite depuis bien longtemps pour le rassemblement le plus large possible, seul susceptible de renvoyer Sarkozy dans les cordes) PRIMAIRE PS. Aubry cogne Hollande au risque de blesser la gauche (NouvelObs 14 oct. 2011) et cette question cruciale : "comment, si elle est battue dimanche, Martine Aubry pourra-t-elle soutenir soudain un homme qu’elle a cherché à piétiner pendant toute la fin de campagne ?"

Si c’est pour nous refaire le coup de 2007 avec l’appareil - DSK en première ligne - traînant pour le moins les pieds, sans même parler de tous les tacles assassins contre Ségolène Royal, nous courrions sans coup férir au devant de l’échec. Je peux vous dire que dans ce triste cas de figure - bis repetitas - je ne déchirerais pas ma carte du P.S. mais ce serait uniquement par amitié pour les militants de la section de Montmorency, autrement plus intelligents et en dehors de telles magouilles.

MERDALOR ! Sont-ils si cons ces apparatchiks - ils n’ont visiblement retenu aucune leçon de l’histoire pourtant récente - qui semblent-ils considèrent de même façon que naguère Ségolène Royal, François Hollande n’aurait aucune légitimé parce qu’il est le favori des médias mais non le leur ?

C’est bien ce qu’il faut retenir de l’interview de Martine Aubry, recueillie par Maud Pierron et Matthieu Goar Martine Aubry: «Le système a choisi Hollande car il est plus facile à battre pour Sarkozy»(20 minutes 13 oct. 2011)… Or, j’ai lu exactement le contraire dans diverses réactions : 

Primaire : Hollande davantage redouté par l'UMP (14 oct. 2011). Mais bon, passons.

Pour elle, «le système» - on croirait entendre Jean-Marie Le Pen parlant de «l’establishment» ! - a privilégié François Hollande grâce aux sondages. C’est oublier qu’il gagnait du terrain sur ce plan-là même quand DSK était encore susceptible d’être le champion du Parti socialiste.

Prétendant qu’à l’écoute du terrain, elle sentirait depuis 15 jours un changement dans les opinions, elle s’approprie outrageusement les suffrages des participants à la primaire qui auraient jeté leur dévolu sur les candidats du changement : Ségolène Royal, Arnaud Montebourg et… elle-même ! J’espère qu’elle rêve comme elle ne peut pisser : debout.

Je n’ai pas voté pour Aubry au premier tour. Mais pour François Hollande parce qu’il me semble le seul susceptible de rassembler les voix de gauche et même au-delà…

D’abord parce que j’ai encore en travers du gosier son "hold’up" sur la direction du Parti socialiste à l’issue du vote des militants en novembre 2008 à l’issue du congrès de Reims…

Ensuite, il ne m’a jamais semblé qu’elle fût la meilleure candidate pour battre Nicolas Sarkozy en 2012 et c’est la seule chose qui m’importe. Trop psycho-rigide, dogmatique et sectaire. Or, s’agissant de l’élection présidentielle, nous savons tous que nul candidat ne peut espérer l’emporter sans ratisser suffisamment large, de la gauche au centre. Depuis 2008 elle est restée quasi enfermée dans sa tour d’ivoire de Solferino ou sa mairie de Lille, très mal conseillée de surcroît et prisonnière de son entourage.

Enfin, le moins que l’on puisse dire de sa personne étant qu’elle est totalement dénue de charisme. Or, nous connaissons tous l’importance de la personnalité - l’intuitu personae - dans l’élection présidentielle qui fait bien davantage que tous les programmes des partis.

Nous savons sait très bien l’inimitié profonde entre François Hollande et Martine Aubry ne date pas d’hier comme le rappelle fort opportunément France Info : Hollande–Aubry : 30 ans de mésentente cordiale (15 oct. 2011) lors même qu’ils appartenaient tous deux à la famille «deloriste» et que chacun sait que Jacques Delors est le papa de la «Titine». Donc plutôt centre-gauche ou social-démocratie. Il est fort plaisant de voir aujourd’hui virer plus rouge que rose… Dans son discours.

Cette nouvelle guerre des «Deux roses», ça suffit comme ça ! Je leur demanderais juste d’enterrer leur hache de guerre picrocholine jusqu’en mai 2012. Pas la peine de nous faire le coup «embrassons-nous Folleville» auquel personne ne croirait. Je pense et espère que François Hollande sera ce soir le candidat du PS. L’intérêt non seulement du Parti socialiste mais surtout ! de la France et des Français - battre Nicolas Sarkozy - qui commande le fair-play et la mobilisation de tous au service du candidat.

Après le spectacle auquel nous avons assisté cette semaine, il me semble que Martine Aubry devrait continuer à rester à l’écart de la direction du Parti socialiste. Elle a perdu toute crédibilité en termes de rassemblement. Idem Benoît Hamon, depuis toujours fort détestable porte-parole du PS. Laissez Harlem Désir assumer cette charge.

Cela me semble autrement plus équitable et je ne peux m’empêcher de rigoler en lisant sur le Nouvelobs qu’Aubry agace Désir (14 oct. 2011) . Dixit Martine Aubry : «J'ai préparé, avant de me mettre en retrait du premier secrétariat du Parti socialiste, le rassemblement du samedi 22, où nous serons tous derrière notre candidate ou notre candidat». Or, selon l’article «L'affirmation fait rire jaune du côté de la direction par intérim du PS, qui avance que ce n'est pas Martine Aubry mais bien Harlem Désir qui s'est occupé de l'organisation de la convention d'investiture, a recruté l'agence évènementielle Public et a réservé la Halle Freyssinet le 11 juillet, soit deux semaines après la mise en congés de la première secrétaire».

S’il y a bien quelque chose que je déteste ce sont les dirigeants ne sachant pas reconnaître les mérites de leurs subordonnés… Du mauvais management à coup sûr et à cet égard Martine Aubry n’aura pas pour rien été directrice des ressources humaines d’un grand groupe multinational - au moment même où l’idéologie de «l’entreprise barbare» gagnait du terrain ! Ni qu'elle est conseillée par Alain Minc, chantre de la «mondialisation heureuse» - comment espère-t-elle concilier cela avec la «démondialisation» d’Arnaud Montebourg ? - en n’ayant garde d’oublier qu’elle à son rond de serviette au «Siècle», think tank de l’ultralibéralisme… M’ame Aubry, j’habille gratos…

Enfin, je suis profondément rassurée de savoir les responsables de la primaire PS outre lancer un appel au calme (Le Monde 15 oct. 2011) la haute autorité du PS en charge des primaires soulignant que «toute stigmatisation de l’un ou de l’autre revient à blesser une partie de l’électorat des primaires» ce qui me semble couler de sens mais plus encore d’apprendre que les 19 juristes - sous la houlette de Jean-Pierre Mignard - vont «sécuriser le dispositif d’enregistrement des résultats», en fait interdire à toute personne proche des candidats de venir perturber l’enregistrement des résultats tels que validés et envoyés par les fédérations du Parti socialiste.

Or, je ne sais si vous en avez souvenance mais le trafic des chiffres fut en nov. 2009 le grand œuvre de Martine Aubry et de ses conseillers - dont Lamy - à l’origine du grand hold’up contre Ségolène Royal pour lui ravir la direction du Parti socialisteJean-Pierre Mignard qui est avocat connaît d’autant plus la musique qu’à l’époque il fut très proche de la présidente de Désirs d’avenir… «L’on n’apprend pas aux singes à faire la grimace».

Je n’irais pas par quatre chemins : Aubry, dégage !

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