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Après les primaires, Sarkozy veut qu'on parle de lui.

Publié le 17 octobre 2011 par Letombe
Après les primaires, Sarkozy veut qu'on parle de lui.

Il en avait marre. Il voudrait qu'on parle de Lui. Depuis quelques jours que le succès populaire des primaires socialistes est confirmé, il a fait répété à droite combien il y avait des sujets plus importants. Il a raison. Social, dette, affaires, les thèmes ne manquent pas. Maintenant que le candidat socialiste est désigné, il est enfin temps de dresser le bilan de Nicolas Sarkozy.
On ne comprend pas pourquoi Nicolas Sarkozy s'est autant agacé de l'ampleur populaire et médiatique des primaires socialistes. Après tout, que d'autres fassent campagne ne devrait pas le déranger, lui qui n'est pas candidat.
Personne ne l'empêche de travailler.
Jalousie
Nicolas Sarkozy était resté presque tranquille. Point de déplacement intempestif le weekend pour tenter d'attirer l'attention médiatique à lui. La semaine dernière, l'opération berlinoise avait été un fiasco total. Samedi vers 17h30, Alain Minc, le conseiller du soir, a été vu se rendant au Palais.
Les primaires socialistes sont terminées. Elles ont dévoilé deux candidats. Le premier, François Hollande, représentera le Parti socialiste et le Parti Radical de Gauche dans 200 jours exactement. Compte tenu du succès électoral de dimanche, il est assez probable qu'il incarnera, sauf contre-tems ou coup de théâtre, la gauche au second tour. Mais ces primaires ont dévoilé un autre candidat, Nicolas Sarkozy. Hollande est le candidat  le Monarque craignait. Hollande connaît ses sujets et attire au centre. L'exaspération que l'Elysée a montré ces derniers jours révèle bien combien Sarkozy ne pense qu'à ça, sa campagne de réélection.
Dimanche, le Monarque a ainsi laissé entendre qu'il parlerait à la télévision dans 8 jours, sur France 2 et TF1. C'était le seul contre-feu du weekend. Il a déjà choisi ses intervieweurs, Yves Calvi (France 2) et Jean-Pierre Pernaut (TF1). Le tout sera réalisé à l’Élysée et pendant une heure ou plus, pour discuter de la crise. « La contre-offensive est prête » a expliqué un conseiller élyséen. « On va pouvoir entrer dans le match comparatif avec le candidat socialiste ».
Le match comparatif ? Il faudrait déjà que Nicolas Sarkozy ose reconnaître qu'il est candidat.
Samedi, un autre François, le premier collaborateur Fillon, a confirmé sa candidature aux élections législatives à Paris, en juin prochain. Dans la Sarthe, sa terre d'élection où il aimait tant faire des allers et retours à coup de jet gouvernemental depuis mai 2007, ses électeurs fidèles apprécieront: « J'ai dit que pour les législatives de 2012, je solliciterai la confiance des Parisiens. Je veux que vous sachiez que je suis fier de mes racines sarthoises. Je ne les romprai jamais car je les porte en moi. Après trente ans d'action publique dans ce département, je ressens la nécessité de passer la main.»
Impuissance
Samedi toujours, les ministres des finances du G20 clôturaient leurs rencontres. Christine Lagarde, directrice du FMI, retrouvait Bercy le temps d'une conférence de presse: « il est évident que les pays émergents seront amenés à jouer un rôle important dans les organes de décision ». Elle s'est aussi déclarée « très satisfaite de voir une prise de conscience au niveau européen sur la nécessité de renforcer le capital des banques ». Même au FMI, Lagarde reste une optimiste hors sol. Samedi, les ministres des finances du G20 ont majoritairement rejeté toute idée de taxe internationale sur les transactions financières. L'opposition à cette proposition un moment soutenue par Nicolas Sarkozy a été large, des délégations américaine, canadienne, et japonaise, à celles des pays dits émergents tels l'Inde ou le Brésil.
L'échec de la présidence française du G20, qui se clôt dans quelques semaines, est évident.
Depuis l'automne 2008, les dirigeants occidentaux se sont révélés impuissants à réguler comme promis la finance mondiale. Ils auraient dû. Ils avaient une occasion historique, des banques par dizaines menacées de faillites quémandaient l'aide des Etats. Elles l'ont obtenue mais sans renforcement de la régulation. Trois ans après, la crise de la dette a rattrapé les Etats. Ils sont à leur tour en position de faiblesse.
Certains, comme en France, ne se reconnaissent aucune erreur. Le bilan de notre Monarque serait ainsi exemplaire. « Les paradis fiscaux, c'est terminé » a expliqué, dimanche dernier, Xavier Bertrand. Il tentait de jouer sa petite partition de droite sociale. Interrogé sur Dimanche+ sur la prime de 200.000 euros accordée à Pierre Mariani, un proche de Sarkozy nommé à la tête de Dexia qui sera prochainement démantelée, il a commenté:  «Il aurait été anormal qu'il reçoive cette prime pour ses performances, non ?». Le ministre ne faisait pas dans l'humour.
D'autres font semblant d'avoir des remords. 
Le président de la Commission européenne a ainsi réclamé des « sanctions pénales » contre les établissements qui ne respecteraient pas la réglementation. « Ce sera une première dans la législation européenne et un signal fort ».  Jean-Claude Trichet, qui rend son poste de directeur de la BCE à la fin du mois, aimerait que les traités européens soient modifiés afin « d'empêcher un membre de la zone euro de vagabonder et de créer des problèmes pour tous les autres». C'est un remord de dernière minute.
Favoritisme
Un procès aura peut-être lieu, dans l'affaire des sondages élyséens où deux proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy sont accusés de favoritisme pour avoir avoir confié 1,5 million d'euros d'argent public à la société de Patrick Buisson, conseiller ès sondage du Monarque. Autre scandale en puissance, une nomination à l'un des plus hauts postes de la Justice, procureur de la République, en remplacement de de Jean-Claude Marin, devenu procureur général près la Cour de cassation.
Samedi, Syndicat de la Magistrature a lancé une violente charge contre la candidature de François Molins, au poste de procureur de la République de Paris. M. Molins est le directeur de cabinet du ministre de la Justice. Le parquet de Paris est celui où se jugent les plus grosses scandales. Le procureur est hiérarchiquement aux ordres du garde des Sceaux.
Justement, ce dernier, Michel Mercier, voulait placer son poulain. La ficelle est bien grosse, mais si habituelle en Sarkofrance où tous les postes de responsabilité sont d'abord proposés aux proches du pouvoir.
Puisqu'il veut parle de lui, parlons-en.
Le bilan de Nicolas Sarkozy est disponible en ligne.
Ami sarkozyste, bonne lecture !


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