100ème film de Kim Soo-yong, Late Autumn (1981) est un remake du film éponyme de Lee Man-hee. Hye-rim est une prisonnière qui a obtenue une permission pour se rendre sur la tombe de sa mère. Sur le chemin qui l’y emmène, elle fait la rencontre d’un voleur. Ils tombent amoureux et il est bientôt temps pour Hye-rim d’entrer à nouveau en prison…
La version 1981 de Late Autumn accuse le coup des années qui se sont écoulées. Il y a un faux rythme palpable et des interprétations loin d’être au fait. Pourtant, il s’y dégage une émotion singulière entre l’amour quasi-impossible de cette femme, devenue meurtrière, et de cet homme qui semble vouloir échapper à un passé lourd. Un amour chronométré dont le temps égraine inlassablement les minutes. Une course incessante d’un couple amoureux qui tente de profiter pleinement et parfois maladroitement de cet interstice que le destin leur a donné.Late Autumn de Kim Soo-yong est à la fois touchant, mais aussi ennuyeux. On nage autant sur de très bonnes choses, voir l’actrice Kim Hye-ja (Mother, 2009) découvrir la société sud-coréenne après des années d’enfermement, qu’on ne plonge dans la sur utilisation de thèmes musicaux, lorsque ce ne sont pas des scènes répétitives qui accentuent l’aspect mélodramatique. Sans ça, la mise en scène de Kim Soo-yong offre des cadres intéressants ainsi qu’un dynamisme accru lorsqu’il s’agit de recréer l’agitation humaine. Il sait aussi nous faire partager cet amour fiévreux tantôt pudique tantôt brûlant en filmant Kim Hye-ja avec une douceur passionnée.
Late Autumn parvient à marquer de son emprunte, celle d’un auteur qui a su donner une identité propre à cette œuvre. Le talent de Kim Soo-yong n’était déjà plus à démontrer à l’époque. Cependant, je soulignerais encore une fois une qualité dans la mise en scène qui offre des instants que seuls les grands cinéastes savent communiquer. Il filme avec intelligence cette échappée folle (via le train et le bus filant droit devant) d’un couple en perpétuel mouvement mais qui reste malgré tout prisonnier de leur condition. Il signe dès lors un mélodrame digne d’intérêt.
I.D.