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France – Nouvelle Zélande : le scénario parfait.

Publié le 19 octobre 2011 par Lben

Chronique du mercredi 19 octobre 2011.

La France peut battre la Nouvelle Zélande, à condition que le scénario parfait puisse se mettre en place. Bien sûr, je ne parle pas d’arbitrage et de possibles cartons rouges, mais de la capacité de cette équipe à écrire son histoire…

Une touche royale :

L’équipe de Nouvelle Zélande peut être une équipe comme une autre si elle n’a pas le ballon et est obligée de jouer en reculant. Facile à dire, beaucoup plus compliqué à réaliser. Mais l’équipe de France, version Coupe du Monde 2011, peut avoir les armes pour cela. Ses formidables performances en touche contre l’Angleterre et le Pays de Galles peuvent inciter à croire en les chances de cette équipe. Si la touche française arrive à priver de ballon son adversaire, alors tout devient possible. Lionel Nallet doit continuer de s’imposer en contre. Il faut qu’il arrive à prendre le meilleur sur Ruben Thorn en début d’alignement pour commencer à faire douter les néo-zélandais. A ce moment-là, Mealamu sera obligé de systématiquement prendre des risque dans ses lancers, en visant le milieu ou le fond d’alignement, là où se trouvent Julien Bonnaire et Imanol Harinordoquy. A eux, non seulement de gêner Sam Whitelock, qui manque encore de métier et de vice, et Kieran Read, plus lourd et moins aérien que ses adversaires. Si les avants français arrivent à ce niveau de performance, c’est toute l’équipe All Black qui aura mal à la tête, privée de ballons, et qui se mettra une telle pression sur les quelques ballons récupérés que, obligatoirement, il y aura du déchet, passes forcées, ballons tombés, actions avortées,… Et d’un coup, l’équipe de France sera en situation favorable.

JOUEUR CLE COTE FRANÇAIS : LIONEL NALLET. Si le 2ème ligne français n’arrive pas à prendre le dessus sur son adversaire direct en touche, alors tout le château de carte s’écroule et la France souffrira tout au long d’une finale qui pourrait être longue, très longue…

Le jeu au pied de Yachvili :

Si l’équipe de France est gavée de ballons grâce à sa touche, il n’est pas pour autant question de les jouer. Cette équipe a déjà montré ses limites à ce niveau-là et il serait suicidaire de chercher à prendre la Nouvelle-Zélande sur son point fort, surtout que celle-ci a démontré l’efficacité de sa défense. Non. Comme contre l’Angleterre, Dimitri Yachvili doit se servir de son jeu au pied par dessus pour mettre sous pression le triangle arrière ailier néo-zélandais. En demi-finale, Cory Jane a été particulièrement performant à ce niveau-là mais, il n’empêche, c’est par la voie des airs que passe la stratégie. Avec ces coups de pied, les joueurs français obligeront leurs adversaires à reculer. A eux ensuite, d’être présent au combat pour continuer à garder sous pression un adversaire obligé de reculer, de colmater, avant même de penser à avancer. Le combat est loin d’être gagné car les Blacks sont physiquement prêts mais les français, notamment contre les Anglais, ont démontré qu’ils étaient capables de contenir un adversaire de gros tonnage. Espérons que ce dernier match ne sera pas celui de trop pour des avants français qui commencent à montrer des signes de fatigue.

JOUEUR CLE COTE NEO-ZELANDAIS : JEROME KAINO. Pour sa capacité de puissance, ce joueur est capable de remettre son équipe dans le sens de la marche et de contourner le piège français. Il faudra que Nallet et Papé se relayent, en plus de Dusautoir, pour l’empêcher de progresser au ras des regroupements, sinon il remettra son équipe dans le sens de la marche.

La prise du score :

De manière à renforcer le mal à la tête néo-zélandais, les français devront prendre le score. Les occasions de marquer seront rares, mais la précision des botteurs français doit permettre de compenser cela et de placer l’équipe devant au score, si les circonstances de match le permettent. En faisant la course en tête, la France instillera le doute dans les têtes néo-zélandaises, doute favorable, encore une fois, aux ballons tombés et autres balbutiements dans les attaques adverses. Et plus le temps s’écoulera et plus les néo-zélandais auront du mal à se sortir du piège.

JOUEUR CLE COTE FRANÇAIS : Morgan Parra. Irréprochable à ce niveau-là jusque-là, il faut qu’il le soit encore plus sur un tel match et que, quelle que soit la position, il ne manque pas la cible. Dimitri Yachvili est bien sûr une alternative possible mais quel que soit le buteur il est indispensable de faire du 100%

L’adaptation néo-zélandaise :

Il est certain que les néo-zélandais ne font pas restezr les 2 pieds dans le même sabot et ne vont pas, à la différence de leurs médias, croire que le match est déjà gagné. Graham Henry et Steve Hansen ont identifié la force de la touche française, c’est d’ailleurs pour cela que Sam Whitelock a définitivement gagné sa place de titulaire face à la France en match de poule, et travaillenbt pour mettre en place des alternatives dans un secteur de jeu où l’équipe n’est pas irréprochable, loin de là. Une des alternatives évidentes, c’est de réduire le nombre de joueurs dans l’alignement, histoire d’obliger l’adversaire à se réorganiser et surtout de profiter de l’espace pour déplacer ses sauteurs et leur maintenir un temps d’avance. Les All Blacks le pratique déjà pour mieux utiliser la 3ème ligne dans la ligne d’attaque. Là, il s’agira surtpout d’assurer une bonne conquête. Du coup, on peut s’attendre à ce que les Néo-Zélandais cherchent à couper l’herbe sous le pied des Français en contournant un affrontement direct avec cette solution. Elle les obligerait à repasser par un point de fixation supplémentaire pour attirer la défense avant d’attaquer au large mais elle garantira une plus grande facilité à avoir ses ballons sur touche. Ce qui sera indispensable pour remporter la finale.

HOMME CLE COTE NEO-ZELANDAIS : Graham Henry. L’entraîneur All Black reste marqué par la défaite de 2007 et il y a peu de chance qu’il fasse, cette semaine, un sentiment de supériorité et qu’il se contente des lancements classiques en touche. Il va innover et chercher à surprendre les Français dans ce secteur.

FRAICHEUR ET NERVOSITE :

Quelques signes négatifs apparaissent côté Français. Une 1ère ligne qui avoue avoir du mal à digérer le quart de finale et l’enchaînement avec la demi. Une 3ème ligne, notamment le duo Dusautoir – Bonnaire, qui a déjà beaucoup (trop ?) donné et qui doit, elle aussi, commencer à manquer de fraîcheur. Et puis la nervosité et la pression, constante à un niveau d’intensité inégalé depuis le match contre les Tonga. Les joueurs français ont beaucoup subi à la suite de la défaite lors du dernier match de poule, ils se sont mis une pression salutaire pour aller chercher les victoires contre l’Angleterre et le Pays de Galles mais ils risquent maintenant d’en subir le contre-coup. La décompression du début de semaine a certainement permis de souffler mais a aussi, du coup, entraîné un relâchement important qui va rendre difficile la remise en tension pour le dernier match de la compétition. Ce n’est pas que les joueurs français ne seront pas prêts psychologiquement, non, pas de risque à ce niveau-là, mais plutôt que leurs corps auront des difficultés à retrouver le niveau d’engagement et d’efficacité à la base de leurs succès. Le dépassement de soi utilisé pendant ces derniers matchs risque de ne plus être opérant cette fois, car tout exploit physique possède ses propres limites. Et, logiquement, la France devrait déjà les avoir atteinte…

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Adaptation à la touche


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