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La cérémonie du Prix Constantin 2011

Publié le 20 octobre 2011 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

"Mais qu'est ce qu'elle s'imagine, elle? Qu'elle va nous resservir ce qu'elle a déjà raconté sur le blog Ricard SA Live ici hier et qu'on ne va pas se rendre compte, hein ?"

Mais noooooooooooooon! Bien sûr que non. Là bas j'ai relaté les faits, en jouant la carte de la sobriété et de la neutralité. Là je vais te donner MA vision complètement subjective de l'évènement. Ma vision de fille, ma vision de blonde, ma vision de "personne-extérieure-au-milieu-de-la-musique" avec tout ce que ça implique de craquage de nerfs, de déceptions, d'enthousiasmes absurdes, de coups de coeur d'une futilité à faire peur. T'es prêt? Alors on y va.

Tout a commencé dans l'après midi : En m'arrangeant pour récupérer les heures dont j'avais besoin pour être présente dès les balances d'Alex Beaupain à l'Olympia, j'ai pu m'échapper du travail bien plus tôt que prévu ce jour là. Le temps de récupérer tout le matériel nécessaire et hop je file direction la capitale. Bien sûr, quelques imprévus plus tard je réalise que je ne serai JAMAIS sur place à temps et de fait, j'arrive avec un quart d'heure de retard et j'ai beau rejoindre prestement la scène, quand j'arrive sur place, c'est déjà terminé. Arf.

Après avoir retrouvé Alex Beaupain et sa team dans les loges pour tenter de créer un peu de contenu (mystère, mystère hein... c'est que je ne sais pas encore si je vais le publier alors je n'en dévoile pas trop), je croise les autres blogueurs, on papote, et bien sûr les artistes. C'est toujours un plaisir de cotoyer les artistes de la sélection bien entendu, mais il faut bien dire que l'effet de surprise s'est dissipé depuis la conférence de presse où les 10 sélectionnés ont été annoncés. Par contre, quand je croise les invités secrets de Gaëtan Roussel, qui doivent le rejoindre sur scène ce soir là, j'ai à chaque fois un petit sursaut. Plus ou moins prononcé selon mon degré d'admiration pour l'artiste en question (Benjamin Biolay, Olivia Ruiz, Camélia Jordana, Cali...entre autres).

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Je rejoins mon éternel binôme pendant les balances de "son" artiste attribué, j'ai nommé Cyril Mokaiesh puis je reste écouter celles de Selah Sue et hop je file.

Le temps passe, entre assauts répétés au buffet de bonbons bigarrés et échanges toujours intéressants avec ceux que je croise sur place.

Vient l'heure de début de soirée. Petite tension perceptible. La salle est comble et personne ne se retient d'argumenter pour justifier son pronostic du soir. Si les avis divergent quant au "candidat" qui mérite le plus le titre, l'avis est quasiment unanime concernant le fait que seul un nom parmi  les artistes nommés ne devrait pas être récompensé ce soir compte tenu de l'objectif du prix Constantin qui est d'attirer un peu de lumière sur des talents qui n'ont pas encore éclaté au grand jour : Selah Sue. Suivent des arguments plus discutables : "et puis bon, elle est belge...", "en plus tu vois elle ne chante même pas en français alors hein..." etc...

Quand Thomas VDB débarque c'est le cheveu fou et enveloppé d'un peignoir blanc. L'idée : "bon, c'est un peu trop tôt je ne suis pas prêt mais oh que vois je, ils sont déjà là...Mais qui êtes vous? We Were Evergreen? Bon très bien alors on vous écoute allez y" Hop. La soirée est lancée.

Les trois musiciens s'en donnent à coeur joie sur la scène de l'Olympia, gérant l'instant avec une dextérité qui m'épate. Quand je les ai découverts (c'était là, rappelle toi) je soulignais l'incroyable capital sympathie (encore supérieur à celui de Cocoon osais-je alors) de ce trio hyper créatif. Je suis vraiment ravie de les voir ici assurer aussi bien dans une situation qui a tout pour être destabilisante. Même l'interview de Thomas VDB ne parvient pas à les mettre en difficulté. Toujours souriants et agréables, ils signent une ouverture de concert dont ils peuvent être fiers.

Gaëtan Roussel assure ensuite un premier set, rejoint pas des invités de marque, je te raconte tout là, je ne vais pas me répéter mais bon, comme je l'ai signalé un peu plus haut il y avait notamment Benjamin Biolay (quel magnétisme incroyable  se dégage de sa personne bon sang).

Entracte au cours duquel je réalise que la salle fourmille de têtes connues. Non pas que j'aie envie de me la raconter mais je suis installée à quelques sièges seulement d'Abd Al Malik. Emoi (que tu ne comprendras que si comme moi tu as eu "une petite faiblesse" avec son album Gibraltar (le même genre de faiblesse que peut avoir DSK avec les femmes tu vois?).

Retour en salle pour le concert des artistes de la sélection. C'est beau, intense, en particulier pendant les prestations des deux Alex (promis ça n'est pas une nouvelle monomanie mais il se trouve que mes chouchous du soir c'était bel et bien A. Beaupain et Cascadeur).

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Côté look (oui il fallait bien que je mette un mot là dessus, déjà que même là je n'ai pas pu m'empêcher d'y aller de ma petite remarque sur les Brigitte) on retiendra quelques points : 

L'élégance incontestable (et qui ne souffre d'aucune concurrence à ce jour) de Beaupain, Belin et  Biolay : immédiatement rebaptisés les perfect-3B. 

Le nouveau look des Brigitte qui ont abandonné les sequins au profit de tenues qui se situent entre la robe  de bal de promo et celle la cérémonie de mariage et qui leur vont à ravir. En même temps, pour les avoir cotoyées "off" dans les loges , je peux t'assurer que ce n'est pas le costume qui fait la classe de ces deux là. M'enfin quand même l'évènement est suffisamment important pour être relayé ici, sache que je me suis renseignée, Brigitte se refait une garde robe et un nouveau look pour la suite de sa tournée : Yeah!

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La fin de morceau de Cyril Mokaiesh qui termine en dégrafant complètement sa chemise d'un geste rageur qui me semble un peu surappuyé compte tenu du texte qu'il interprète (son tube, "communiste"). Note que je ne reviens pas sur la bogossitude évidente de C.M. non, pas du tout, l'effet esthétique du geste était très réussi mais je me suis demandé à quel point ça pouvait se révéler efficace d'un point de vue image et j'ai eu comme un doute sur l'instant. D'ailleurs, le doute ne m'a pas lâchée depuis ("Mais enfin, mais qu'est-ce qui lui a pris ?").

Selah Sue arbore bien sûr ce soir là son improbable échafaudage capillaire. Pour avoir étudié ça de près (t'inquiètes, je pense avoir été suffisamment discrète, elle ne s'est rendue compte de rien) je suis en mesure de t'affirmer que le mystère reste entier. Pourtant déjà là je me demandais. J'ai attentivement observé tout ça au festival Fnac Live cet été. Et puis là, donc. Et je n'ai toujours pas pu trouver le secret. Je crois quand même que ça tient à la nature de son cheveu qui me semble assez crépu pour permettre que tout cela tienne sans sembler devoir être supporté par la batterie d'épingles envahissantes qui me seraient indispensables si un jour j'envisageais sérieusement de l'imiter. D'autres, plus radicales que moi, ont lancé un sonore "Ah tiens voilà Mme Elnett" lors de son entrée en scène. Elles étaient dans mon périmètre et je me suis immédiatement retournée sur elles pour échanger un sourire entendu appuyé d'un clin d'oeil qui ne l'était pas moins (entendu, donc, et appuyé aussi d'ailleurs).

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On m'enlèvera pas de l'idée qu'il y a quand même la dose de laque là dessus...

Côté ambiance, la salle était un peu guindée : c'est l'effet concert assis, ça, immanquablement il y a une latence qui fait que e public n'est pas réactif de suite et puis bon, il y a là beaucoup de professionnels également  et du coup c'est quand même assez sage. De mon coté je en résiste pas à manifester mon enthousiasme dès que l'occasion se présente et j'avoue qu'il m'a été impossible de résister à l'incroyable énergie du "Hey Mama" de Sly Johnson, à l'übersexy "Battez vous" de Brigitte ou encore à l'électrisant "Time to Dance " de The Shoes.

Pour ce qui est de la gestion des nombreux changements de plateau imposés par la succession des 10 artistes nommés cette année, c'est Thomas VDB qui s'y colle.

Avec ce style inimitable qui fait son succès, Thomas déroute et met parfois même un peu mal à l'aise j'avoue. Parce qu'on ne sait jamais trop s'il fait ça en toute légèreté ou s'il n'essaie pas de "coincer" son interlocuteur. Destabilisant toujours, très souvent drôle, il titille, agace, suscite tour à tour étonnement, impatience et connivence. 

D'une façon générale les artistes ont parfaitement géré l'entretien et je m'en vais d'ailleurs te citer quelques morceaux choisis, volontairement rares et courts afin que tu aies envie de visionner l'émission télévisée retransmise le 28 octobre sur France 2 (ou le 09 novembre sur France 4) pour découvrir tout le reste par toi même.

A Cascadeur "Et sinon, je me demandais, comment tu fais pour te laver les cheveux, ça doit être galère?" (NDR : en référence au fait que l'artiste ne quitte jamais son casque en public)

A Sly Johnson qu'il présente comme un grand spécialiste du beatbox (démonstration de l'artiste à l'appui) (qui consiste pour résumer à imiter le son de tout un tas d'instruments divers et variés avec sa bouche) : "Et du coup c'est déjà arrivé que t'annules des concerts parce que t'avais des aphtes?"

A Brigitte "Vous avez repris Ma Benz de NTM et on dit que Joey Staar a apprécié (elles confirment), ne doit on pas craindre qu'en retour il veuille vous rendre hommage aussi en reprenant à son compte votre titre "Battez vous"? Nan parce que ça pourrait être dangereux peut être, un appel au soulèvement!"

A Cyril Mokaiesh : "tu as été une star du tennis et maintenant tu fais carrière dans la musique. Est ce qu'on peut dire que "Saga Africa" pour toi, ça a agi comme un révélateur?

A Selah Sue avec qui il entreprend une interview trilingue (un peu malgré lui semble t'il : français-anglais-flamand) : "Est ce que vous connaissez un peu la scène ragga française? Tonton David? Enfin j'veux dire Uncle Dave?"

Bon bien sûr en me relisant je réalise qu'hors contexte c'est pas fou mais il faut voir ça pour comprendre. Avoir l'avant. L'après. Et bien sur "le pendant". Enfin voilà.

VDB réussit d'ailleurs aussi ce soir là une performance étrange : il chauffe suffisamment la salle pour qu'elle applaudisse les sponsors lors de leur annonce, ponctuant bien sûr l'énumération de remarques efficaces mais ça ne m'empêche pas de rester sidérée par la performance, complètement abasourdie de voir le public battre des mains pour "ça". Performance.

Je ne reviens pas en détail sur le verdict du soir : Selah Sue vainqueur ça remet peut être un peu en perspective l'objectif de ce prix étant donné sa notoriété qui n'est plus à établir mais enfin c'est une artiste dont j'apprécie aussi le travail, depuis que je l'ai entendue pour la première fois.

Bien sûr, ça n'est pas neuf ce qu'elle propose, bien sûr, mais ce qu'elle fait elle le fait bien. Il faut le reconnaitre. Ceci dit je ne cache pas que j'étais amère au moment de la lecture du résultat, déçue que la jolie vitrine qu'est la cérémonie du prix Constantin ne bénéficie pas à d'autres qu'elles qui en auraient eu bien plus besoin. M'enfin...

Rendez vous le 28 octobre sur France 2 et le 9 novembre sur France 4 pour la diffusion de l'émission consacrée à la cérémonie.

 Et demain toutes mes photos de la cérémonie, par ici...

En attendant, voici la vidéo officielle :


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