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Tout le monde peut contribuer à la création artistique

Publié le 20 octobre 2011 par Monartiste
Tout le monde peut contribuer à la création artistique

Quelle place pour l'internaute ?

Soutenir un artiste, commanditer une œuvre est longtemps resté le privilège des puissants, la fameuse « danseuse du président ».  Commander une œuvre ou en collectionner était la marque des puissants : Louis XIV ou les Médicis en sont l’exemple, ou de luxe et d’affirmation d’un statut comme les grands patrons d’aujourd’hui. Jusqu’à arrive la révolution numérique   Notre but, en permettant à tout à chacun de contribuer financièrement  à la création d’une œuvre n’est pas de faire d’eux de grands collectionneurs d’art (quoique…), mais de rendre accessible le mécénat d’artiste avant-gardiste, avec tout ce que cela peut comporter d’enrichissant pour les deux parties, le mécène et l’artiste.

A travers cette volonté de rendre accessible le mécénat, c’est aussi favoriser la rencontre entre les artistes et les internautes. Les rapports entre l’artiste et le « consommateur de culture ou d’art » doivent évoluer. L’amateur d’art ne peut plus être uniquement un spectateur, mais doit pouvoir s’engager aux côtés de l’artiste de son choix et vivre le développement de l’œuvre avec lui. C’est pour cela que nous souhaitons en quelque sorte réhabiliter la souscription et la commande d’œuvre. A l’inverse de ce qu’il vit avec les fondations, l’internaute saura où va l’argent et comment il est utilisé. Ce sera pour lui l’occasion d’une vraie aventure humaine, dans un souci d’équité et de partage. Les fonds de soutien à la création artistique diminuent progressivement, l’état se désengage inexorablement, les artistes ont plus que jamais besoin d’une alternative.

La solution doit venir du public 

Permettre aux amateurs de participer aux projets artistiques, d’être acteur de ces projets, d’avoir un lien privilégié avec les artistes n’est pas nouveau, tout autant que la possibilité de souscrire, de financer en amont. Ariane Mnouchkine le faisait sous forme de souscription bien avant l’invention d’Internet. A ceux qui avancent que le crowdfunding n’est qu’une mode ou un outil marketing de plus, nous pourrions leur répondre, que les sites participatifs ne font que remettre en lumière un système sain et efficace de financement de projets. La possibilité qu’offre les sites communautaires d’agrandir le cercle et de toucher des milliers d’amateurs d’art et ainsi pouvoir démultiplier leur participation rend plus que jamais ce modèle pertinent en temps de crise. En outre, le web 2.0 trouve enfin tout son sens en franchissant cette nouvelle étape. Les internautes peuvent enfin véritablement être acteur et non plus spectateurs.

Il est temps de se mobiliser pour que l’on puisse passer d’un système où une minorité réussit de nombreuses ventes, à un système plus équitable où des ventes suffisantes sont assurées pour une plus grande quantité d’artistes. Je suis convaincu que le public  souhaite payer les créateurs. Les amateurs sont prêts à soutenir la création et veulent récompenser les artistes à la hauteur de leur appréciation car ça leur permet de maintenir un lien. Mais ils ne vont payer que si c’est très facile à faire, d’un montant raisonnable et en étant sûr que l’argent ira directement aux créateurs.

Le crowdfunding : un mécénat démocratique ?

Internet et tout particulièrement les sites communautaires, amènent les internautes à partager leurs goûts, à donner leur avis et à promouvoir ce qu’ils aiment. Des groupes se créent avec des personnes, qui ne se seraient jamais rencontrés physiquement. Le web, malgré tout ce qu’on peut lui reprocher, reste un espace de partage et de découverte, une lucarne sur le monde, comme a pu l’être avant elle la télévision. L’idée pourtant simple, que tout le monde pouvait par sa contribution être producteur à part entière, que le principe simple de se rassembler pour donner et multiplier l’impact des contributions paraissait totalement irréaliste il y a moins de quatre ans. Beaucoup n’imaginaient pas que les internautes même s’ils partageaient et commentaient pour soutenir leur artiste seraient prêts à s’engager concrètement ( financièrement ) aux côtés de l’artiste de leur choix.

 Mais la révolution numérique a bouleversé les habitudes, la crise financière a réveillé certaines valeurs et la démocratisation du web à donner une nouvelle place à l’utilisateur. Cette nouvelle donne et ce nouvel élan permettent d’envisager de nouvelles perspectives. Même s’il a fallu attendre 2008 et le lancement de indiegogo.com par Slava Rubin, pour que le web passe une nouvelle étape et permettre aux internautes d’agir pour ce qu’ils aimaient.

  »il n’y avait pas de sites permettant aux internautes d’agir concrètement pour un projet, intégrant les médias sociaux, soit vous faisiez un don, soit vous faisiez un investissement à but lucratif, il n’y avait rien entre les deux, qui avait cette dimension hybride et cette esprit souscription, alors on l’a créé. »

En France, c’est Mymajorcompany, qui a fait connaître le concept avec le succès dès son premier artiste financé et lancé, le chanteur Grégoire. Aujourd’hui, les sites d’intermédiations fleurissent, même s’ils ont encore beaucoup de difficultés à trouver leur équilibre. Les sites comme Kickstarter ou Babeldoor en France légitiment par le nombre de projets financés, la pertinence de leur rôle.


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