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Fight Club : ça fait du bien là où ça fait mal (by Nico)

Publié le 24 octobre 2011 par Lifeproof @CcilLifeproof

L’œuvre de David Fincher aurait mérité un article à elle toute seule tant le réalisateur a réussi, depuis presque 20 ans maintenant, à placer l’un de ses films dans le top 10 des films préférés de chacun d’entre nous, avec à son actif des œuvres comme Alien 3 (1992), Se7en (1995), The Game (1997), Panic Room (2002) ou encore Benjamin Button (2008) et The Social Network (2010).

Mais dans cette série de bons, voire de très bon films, David Fincher a, et c’est le cas de le dire, frappé un grand coup en réalisant Fight Club. Sorti en 1999, le film a été l'un des plus controversés de ces dernières années, ce qui a largement contribué à le hisser au rang de film culte pour nombreux d’entre nous, profanes et critiques.

Adaptation cinématographique du roman Fight Club de Chuck Palahniuk et (encore, me direz vous) remise en cause forte de la société moderne, Fight Club est un film étonnant, très masculin mais plaisant aux femmes, éminemment politique et pourtant si grand public, bref, un OVNI percutant. Et dérangeant, car nombreux d’entre nous n’osent avouer les instincts viscéraux qu’il réveille au fond de nos êtres non violents à grands coups de poings dans la gueule.

Film subliminal donc, et à plusieurs titres, puisqu’à la manière des images furtives que Tyler Durden distille dans les coins de ses pellicules cinématographiques, le film semble nous envoyer des flashs de conscience, des reflets de nous-mêmes et de notre pathétisme, comme s’il réveillait en nous le sentiment de vivre dans une société à la dérive et en perdition.

Film politique donc, mais sans pour autant prendre parti, en distillant des concepts à la croisée des chemins entre communisme, anarchisme, voire pire pour les plus critiques. Comme s’il allait puiser dans la violence, la crasse et le non respect des règles établies ce qui manquait aux systèmes politiques actuels et passés, qui trouvent et trouvaient leurs fondations dans le respect si hypocrite de ces mêmes règles.

En bref, Fight Club nous livre une représentation exacerbée et révélatrice des symboles forts de notre société capitaliste de consommation, société moralisatrice qui nous rend schizophrène en nous distendant entre notre volonté de rentrer dans le rang pour prétendre à un bonheur formaté, et notre envie de suivre nos instincts animaux et nos velléités révolutionnaires.

Drôle, violent, intelligent, jouissif et utopique, mais aussi techniquement impressionnant, Fight Club est un concentré de tout ce qui a fait des films et des réalisateurs à succès du 20ème et du 21ème siècle. Deux siècles déjà. Ça fait un peu mal par où ça passe. Mais bon sang qu’est ce que c’est bon…


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