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Crise du terrorisme : l'ETA aux abonnés absents.

Publié le 24 octobre 2011 par Bravepatrie

Il est toujours divertissant de montrer aux enfants ce qu’il advient aux méchants adversaires de la démocratie comme Kadhafi : ils terminent avec un bâton dans le cul, une balle de 9mm dans le ventre et Hillary qui fait wow ! Cette anodine distraction télévisuelle a pourtant occulté un autre événement d’importance : la déclaration de l’arrêt définitif de son activité armée par l’ETA.

Cette annonce fait suite à celle en janvier d’un cessez le feu "permanent, général et vérifiable pour de vrai sans déconner" laquelle venait elle-même après la décision irrévocable du 5 septembre 2010 de « ne plus mener d’actions militaire offensives même pour de rire ».

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La lutte armée n’empêche pas la camaraderie : commande d’une bière au bar "le petit bayonnne" (détail)

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Folklore et traditions

La lutte armée n’empêche pas la camaraderie : commande d’une bière au bar "le petit bayonnne" (détail)

Une fois de plus il faut saluer le génie visionnaire de Nicolas Sarkozy qui en demandant à Michelle Alliot-Marie de retirer son pied de la porte du ministère des affaires étrangères en mars dernier lui a permis de retourner dans les Pyrénées-Atlantiques. Sur place, la politique de fort développement touristique initiée par MAM a permis la remise en liberté de milliers de surfeurs ce qui a desséché le terreau idéologique dans lequel l’ETA prenait racine tout en dopant les chiffres des interpellations pour usage de stupéfiants.

En matière de terrorisme, l’ETA qui veut dire en basque libéré : « pays basque, fromage, paix, amour, liberté et impôt révolutionnaire » a pourtant eu un trajet atypique. Fondée en 1959, l’organisation d’obédience marxiste ne bascule dans la lutte armée qu’en 1968 probablement inspirée par Daniel Cohn-Bendit. Le 20 décembre 1973, l’ETA devient presque aussi célèbre que le Christ, les Beatles et le Flamenco en envoyant un peu plus près des étoiles [1] au moyen de deux tonnes de dynamite Carrero Blanco successeur désigné -et unique- d’un Franco vieillissant.

Deux ans plus tard à la mort de Franco, l’Espagne n’a pas d’autre choix que de basculer progressivement dans la démocratie. Le parti communiste est autorisé, la San Miguel est taxé, c’est la gabegie. Dans les années 80, la beuh est officieusement tolérée. Le choc est terrible mais comme les demandes de l’ETA restent lettre morte (à l’exception de l’Ossau-Iraty qui devient une AOC en 1980), l’organisation poursuit la lutte armée.

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L’atelier "Dialogue et RPG" a toujours beaucoup de succès

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Camp de vacances

L’atelier "Dialogue et RPG" a toujours beaucoup de succès

A la différence du Hamas ou d’Al Qaida l’ETA ne s’est jamais retournée contre la main qui l’avait enfanté et nourrit : seule elle s’est faite et seule elle continuera à lutter. D’abord contre le nouveau pouvoir, puis contre le nouveau-nouveau pouvoir et encore contre le nouveau-nouveau-nouveau pouvoir, puis en son sein, puis contre lui puis entre ses deux seins (on est en Espagne) puis contre tout le monde et finalement contre elle-même. A la fin des années 2001, après des dizaines d’attentats et plus de 800 morts, les dirigeants survivants de l’organisation commencent à douter : et si la lutte armée n’était pas la meilleure solution ?

Pour survivre, il aurait fallu que l’ETA se réforme et abandonne le vieux terrorisme nationaliste à la pépé (Guérini) pour en faire un mouvement plus ouvert aux aspirations du monde moderne (salles de jeu, prostitution, racket, transport de valises dans les hauts de seine). Une leçon comprise par les autonomistes corses pour qui la recherche de l’autonomie peut aussi passer par les affaires ou le troussage du code du littoral en gang bang (même si cela n’exclut pas parfois quelques cafouillages).

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L’Etat sûr de lui et dominateur est une image universellement rejetée par les militants hommes

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L’Etat sûr de lui et dominateur est une image universellement rejetée par les militants hommes

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Combat

L’Etat sûr de lui et dominateur est une image universellement rejetée par les militants hommes

De même, l’équipement idéologique de ETA est aujourd’hui dépareillé. A l’heure de Secret Story il est ainsi devenu très difficile de trouver des militants qui soutiennent la lutte armée tout en étant capables de débattre - en basque - de la structuration en base/superstructure vs entité régionale/état colonisateur en gobant du piment d’espelette. D’ailleurs Marie®, la gagnante de Secret Story 5®, ne parle pas basque même si "a la base elle est d’acor é ok". Quant à l’essentielle question de savoir si Marie est une salope la réponse est non (Marie n’est pas un bateau).

La dépolitisation de la jeunesse fut pourtant un risque très tôt identifié par l’organisation. Pour cette raison l’ETA avait pour projet de demander l’annexion de la Catalogne au Pays Basque afin « d’offrir aux jeunes un accès à une mer qui ne comporte pas de vagues ». Car, dans les pensées des chefs de l’organisation terroriste : pas de vagues (comme en Méditerranée) signifiait pas de surfeurs et pas de surfeurs signifiait moins de beuh.

L’Histoire retiendra donc que ce sont les catalans refusant de voir la tomme catalane se dissoudre dans l’Ossau Iraty et soutenus par trois bataillons d’ours bleus volants des Pyrénées (ceux qui ont les yeux rouges) qui ont porté le coup de grâce au nationalisme basque.

Notes

[1] rien à voir avec la chanson éponyme de Gold


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