d'après Maupassant :
Le printemps est la saison des frissons
Comme l’automne est la saison des pensées.
Fin septembre, je décidais de passer
Quelques jours près de Menton,
Dans le Midi.
Là, j’ai gravi
Une colline sous un plafond de citronniers,
D’orangers et d’oliviers.
J’arrivai à un grand réservoir
Et allais m’asseoir
À côté sur un banc
Quand un homme cherchant des fleurs
(Ce pays est riche pour les herborisants)
M’interpella : -Est-ce que vous êtes, monsieur,
Un parent de ces pauvres enfants ?
-Quels enfants ?
-Vous ignorez le drame qui eut lieu ici ?
Je lui demandais de m’en faire le récit.
-Il y a un an,
Deux jeunes enfants
Courraient sur ce muret de pierre
Lorsque l’aîné, Pierre,
Glissa et tomba dans l’eau.
Le plus jeune lui tendit le bras aussitôt.
Mais Pierre ne réussit pas à remonter
Je vais me noyer ; adieu, petit frère.
En vain ils appelèrent.
Le jeune se mit à pleurer
Le soir tomba.
Pierre plongea
Et ne reparut
Jamais plus
Le petit dévala la colline,
Courut alerter son père.
(Ils eurent du mal à trouver
La citerne alpine)
Le lendemain le réservoir fut vidé…
Voilà bien un triste fait divers.