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Redemption song (l’autre BB)

Par Borokoff

A propos de The Artist de Michel Hazanavicius 3 out of 5 stars

Jean Dujardin, Bérénice Bejo - The Artist de Michel Hazanavicius - Borokoff / Blog de critique cinéma
Jean Dujardin, Bérénice Bejo

1927. L’acteur muet George Valentin (Jean Dujardin) est à l’apogée de sa célébrité. Couvert d’argent, amoureux de sa personne au point de friser la goujaterie, il avance dans la vie sans peur de rien. Mais l’arrivée progressive du son dans le 7ème art le laisse peu à peu sur le « carreau » tandis que Peppy Miller, une figurante qu’il avait rencontrée deux ans plus tôt, devient une star incontournable…

 The Artist décrit les destins contraires de deux acteurs de deux générations différentes. Deux acteurs tombés amoureux l’un de l’autre mais qui se sont rencontrés au « mauvais moment », à une période charnière de l’histoire du cinéma synonyme pour l’un de déclin et pour l’autre d’ascension fulgurante.

Tourné en noir et blanc, The Artist reprend un certain nombre de principes du cinéma muet (sans aller jusqu’à tourner en 18 images par seconde) pour recréer à sa manière un vrai film muet contemporain avec des cartons pour les dialogues. Le visage de Dujardin n’est peut-être pas assez fardé de blanc et l’acteur récompensé au dernier festival de Cannes pour ce rôle aurait pu davantage insister sur le côté expressionniste du jeu muet (même si ces mimiques constituent un clin d’oeil à la fois ironique et respectueux).

Bérénice Béjo - The Artist de Michel Hazanavicius - Borokoff / Blog de critique cinéma

Bérénice Bejo

Le rythme de The Artist, comme dans un film muet, est donné par les compositions de Ludovic Bource. Il ne faut sans doute pas voir dans le film d’Hazanavicius de la nostalgie mais plutôt un hommage aux grands réalisateurs  du cinéma muet (Chaplin, Murnau, Lang pour ne citer qu’eux) et à cette époque qui marqua un tournant dans l’histoire du cinéma.

Bérénice Bejo, en Peppy Miller, illumine la pellicule par son charme, son naturel et bien entendu sa beauté plastique…

Dans The Artist, le travail sur le son revêt une importance toute particulière et donne lieu à une scène remarquable : un cauchemar dans lequel Valentin, assis dans son studio, entend le bruit de chaque objet tandis que sa voix à lui reste inaudible, bloquée au fond de sa gorge. Les cris et les hurlements qu’il pousse restent intérieurs tandis que se multiplient autour de lui les rires et les sourires moqueurs…

Ce travail sur le son, qui donne lieu à des scènes à la fois cocasses et tragiques, est une réussite incontestable du film, comme la manière avec laquelle les compositions de Ludovic Bource parviennent à insuffler du rythme à l’histoire.

Mais quelle histoire ? Une histoire d’amour freinée par l’orgueil d’un acteur sur le déclin ? Peppy Miller est pourtant folle de lui et prête à tous les sacrifices pour qu’il retrouve sa place dans le « nouveau cinéma » parlant.

On ne dit rien, mais tout est bien qui finira bien, donnant à cette histoire l’allure d’un conte gentil, une romance sans gravité ni conséquences fâcheuses. Derrière son charme incontestable, The Artist n’est-il pas avant tout un brillant exercice formel ?…

www.youtube.com/watch?v=XvifS2QOun4

Film français de Michel Hazanavicius avec Jean Dujardin, Bérénice Bejo (01 h 40).

Scénario : 1 out of 5 stars

Mise en scène : 3 out of 5 stars

Acteurs : 4 out of 5 stars

Dialogues : 3 out of 5 stars

Compositions : 4 out of 5 stars


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