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Mettre en valeur la langue bretonne

Publié le 27 octobre 2011 par Chacalito

fest-noz-paimpol.jpgComme chaque année, l'UDB organise un fest-noz à Paimpol le 31. "L'un des plus important fest-noz de l'année en Bretagne" (excepté Yaouank, mais le budget n'a rien à voir non plus) selon le Ouest-France.

La section de Paimpol et plus largement la fédé du Trégor Goëlo de l'UDB ont sont très fiers et ils ont raison. L'affiche est toujours au top. Parmi les organisateurs, Pierre Morvan, élu d'opposition et par ailleurs Président du festival du Chant de Marin, signataire de la Charte Ya d'ar brezhoneg.

Pourquoi vous dis-je tout ça? Simplement parce qu'un militant bretonnant (dont je précise que je ne remets aucunement en cause l'engagement) vient de nous faire le reproche d'avoir mis "Pempoull", la traduction de Paimpol en breton, en italique. Or, selon la charte d'Ofis ar brezhoneg (je précise encore une fois tout le bien que je pense de cette structure), l'italique n'est pas appropriée pour le breton car cela suppose une langue étrangère.

Ceci est tout à fait exact. Quand on regarde la définition du mot italique, on constate que cette forme d'écriture a un sens. Et que les langues étrangères sont écrites en italique (mes correcteurs du Peuple breton ne me contrediront pas j'espère). MAIS, cela ne me choque absolument pas que l'on écrive le breton en italique. Nulle part dans la définition, il est dit qu'un mot en italique a moins de valeur. Au contraire, on utilise l'italique, à défaut du gras, pour insister. L'italique donne une impression de taille réduite, mais ce n'est pas le cas.

Je remets donc en cause cette norme voulue par Ofis. On passe son temps à couper les cheveux en quatre alors que l'important est d'avoir du breton hors de l'école. L'italique pour la langue bretonne suppose simplement, non pas que c'est une langue étrangère, mais qu'elle n'est pas la langue majeure. Ce qui, jusqu'à aujourd'hui, est le cas. Je revendique aussi le droit dans certains espaces que ce soit le français la langue mineure.

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Comment procède-t-on dans le Peuple breton? L'Ofis nous a demandé de rendre bilingue nos têtières, de traduire l'édito... Ce que nous avons refusé tout net. Sommes-nous des anti-breton pour autant? Non, simplement, je ne suis pas un fervent adepte du bilinguisme à l'écrit. Je lui préfère deux monolinguismes. Je m'explique.

Le Peuple breton est un journal en français et en breton, mais pas bilingue. De même Bremañ ne traduit pas ses textes en français. Pourquoi devrions-nous le faire en breton? Le breton n'existe que si ce que l'on dit n'existe pas dans une autre langue d'où notre refus également de traduire les pages en breton en français! ça frustre beaucoup de monde de ne pas pouvoir lire les 4 pages du PB en breton, mais c'est ainsi, c'est notre ligne. D'ailleurs, vous noterez que les pages en breton du Pobl Vreizh sont écrit en romain et que ce sont les quelques mots en français qui sont écrits en italique. Ce qui suppose que pour ces 4 pages, c'est le français la langue mineure. J'aimerais multiplier les pages en breton, mais pour cela, il faudrait être capables financièrement de faire un 52 pages chaque mois.

Ma 'z eus nemet pajennoù div-yezhek, piv a lennfe ar brezhoneg? Ur yezh a zo bev ma 'z eus traoù nevez da lenn, traoù da ijinañ, lec'hioù prevez evit ar brezhoneger... Modal, ret eo deomp displegañ an holl frazennoù. Piv a rafe an dra-se gant ar galleg? Ur soazneg e Breizh a implij ar galleg, neketa? Ret eo ober plas evit brezhoneger ivez... evit komz diwar-benn draoioù all eget ar brezhoneg! Ur bern gevredigezh a ra plas evit ar brezhoneg, ret eo ivez kaout unan bennak 'barzh servijoù publik.

panneau-bilingue.jpg
Tout cela pour dire que j'ai beau apprécier le travail de l'Ofis, je ne prends pas toutes leurs règles pour paroles d'Evangiles! Je préfère me concentrer sur l'essentiel à savoir que des communes (et de plus en plus) font un effort pour mettre du breton sur les panneaux. Que par rapport à quand j'étais petit (où à de rares exceptions, les maires se foutaient ouvertement du breton), les conditions ont évolué et qu'aujourd'hui, c'est la course à l'échalotte même si cela reste de l'affichage. S'il y a une réelle envie de mettre en valeur la langue alors il ne faut pas décourager avec des règles trop strictes. Les communes avancent à leur rythme et une fois la machine enclenchée, c'est déjà gagné.

Est-ce en tapant sur ceux qui font des efforts que le combat avancera? Définitivement, certains perdent leur temps et feraient mieux de se concentrer sur ceux qui n'en font aucun. Mais c'est bien connu, on tape toujours sur celui qui est juste au dessus sans penser à celui qui l'est un peu plus!

Le collectif Ai'ta fait bien de se concentrer sur la SNCF ou la Poste ou les panneaux qui ne sont pas concernés par le bilinguisme. Cependant, à mon humble avis, mettre deux caractères romain l'un sous l'autre (quelque soit la langue au-dessus) normaliserait certes le breton, mais ne le mettrait pas en avant. Ma remarque ne vaut évidemment que s'il n'y a qu'un panneau. S'il y en a deux l'un sous l'autre alors le breton doit être traité de la même façon que le français.

Emichañs e vo muioc'h pennad e brezhoneg amañ, met n'eo ket aes c'hoazh da causeal hep ober fazioù. Ma live n'eo ket huel ha 'm eus ket c'hoant da gomz evel un dizesk.


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